Can Orange-Angola 2010 - Groupe A : Angola, Algérie, Mali, Malawi : Les "Palancas Negras" dans leur jardin

Pour la première de son histoire, l'Angola organise la Can. C'est un grand challenge que le pays de Dos Santos veut relever. Jouant devant leur public, les Angolais n'auront pas droit à l'erreur. Au contraire, ce sera pour eux, le lieu d'une grosse pression. Plus connus sous le sobriquet de "Palancas Negras", les poulains de Manuel José, anciennement coach de Al Ahly d'Egypte, ne feront pas de saut dans l'inconnu. Car la plupart d'entre eux connaissent le football africain à travers leur club. En outre, les Angolais travaillent sous la direction d'un coach rompu aux joutes africaines. Manuel José tire son expérience du football égyptien dont le niveau est raisonnablement celui de la Can au regard de la forme des Pharaons, quasiment tous des locaux, victorieux en 2006 et en 2008. En nette progression après quatre Can (1996, 1998, 2006 et 2008), les Angolais ont atteint le top en participant au Mondial allemand de 2008. Logiquement, ils devraient être plus à l'aise à cette Can où tout un peuple les soutiendra. Plus de la moitié de l'effectif joue au pays mais elle se fait tirer par les professionnels Manucho (Real Valladolid, Espagne), Ze Kalanga (Dynamo Buccarest), Flavio Amado (Al Shabab), Pedro Mantorras (Benfica) pour ne citer que ceux-là. Mentalement très forts, les Palancas Negras seront difficiles à manœuvrer à domicile.
L'Algérie a réussi à barrer la route du Mondial 2010 à l'Egypte
C'est immanquablement la grosse performance de la saison africaine de football 2009. Et donc, les Fennecs algériens sont à prendre au sérieux malgré l'absence de vedettes médiatisées. L'Algérie n'a plus Madjer, Ghendouz, Merzhékane, Belloumi, Assad, El Ouazani... certes, mais sa nouvelle génération n'est pas moins talentueuse avec Meghni Mourad (Lazio), Bouazza Hameur (Blackpool) et autres professionnels. Cependant, l'inusable coach Rabah Saadane misera sur la vivacité de ses joueurs issus des clubs locaux en l'occurrence Mohamed Lamine (MC Alger), Abdel Kader (Es Sétif), Lemouchi Khaled (Es Sétif)… C'est un outsider dont il faudra se méfier.
Les Aigles du Mali sont devenus plus réguliers
Une seule finale en 1972 perdue (2-3) face au Congo de François M'pélé, ancienne vedette du Psg. Présents successivement en 2006 et en 2008, ils ont connu des fortunes diverses. Mais comme cent fois sur le métier, on remet l'ouvrage, les Maliens seront encore là. Les Aigles comptent sur Seydou Kéïta, une des pièces maîtresses de Barcelone. Il sera la locomotive d'un groupe jouant sans complexe. Frédéric Kanouté, buteur patenté du Fc Séville, se chargera de convertir en buts les occasions créées. Ils auront de nombreux lieutenants à l'instar de Mamadou Bagayoko (Nice) très en verve au Ghana en 2008 ; Mohamed Sissoko (Juventus), Abdou Traoré (Bordeaux), Mahamadou Sidibé (Athlitikos).
Le Malawi, cendrillon du groupe
Face à ces adversaires plus aguerris, le Malawi fera figure de cendrillon dans le groupe A. Le souvenir que les sportifs africains gardent de cette sélection, c'est sa participation à la Can Côte d'Ivoire 84. Où la bande de joyeux copains amenée par son fer de lance Clifton M'siya avait bousculé la hiérarchie du groupe de Bouaké composée de l'Algérie, de l'Egypte et du Nigeria tenu en échec (2-2). Vingt six ans après, le Malawi revient avec de nouvelles ambitions. Mais ses chances paraissent infimes devant l'armada de ses adversaires. Seulement deux joueurs évoluent en Europe : Ruyssel Mwafulina (Suède) et Esau Kanyenda (Russie). L'entraîneur Kinnah Phiri va devoir composer avec la diaspora évoluant en Afrique du Sud dans les meilleurs clubs que sont Orlando Pirates, Black Leopards, Carara Kicks, et avec quelques locaux. Au regard de la forte coloration de professionnels dans ce groupe A, les deux places qualificatives devront se jouer entre l'Angola, l'Algérie et le Mali. Toutefois, le football reposant sur la glorieuse incertitude, le Malawi misera sur l'effet de surprise.
Marc Koffi