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Économie Publié le mardi 5 janvier 2010 | PME Magazine

Qu`en ont-ils fait ?

Je reviens de Tunisie, plus précisément de Yasmine Hammamet où j’ai passé une semaine. On a longtemps parlé du tourisme tunisien qui connait un développement fulgurant, qui en a fait la première industrie du pays. Alors au moment où nous nous apprêtions à éditer un spécial Tourisme, l’envie m’a pris d’aller jeter un coup d’œil, pour voir de plus près.

Je suis allé et j’ai vu Hammamet, station balnéaire inexistante en 2000, fruit d’une formidable volonté politique. C’est d’ailleurs là que j’ai appris à mettre du contenu dans ce qu’on appelle « volonté politique ».

J’ai vu Hammamet et j’ai été séduit par la propreté des lieux, les rues larges avec des pavés sur tous les trottoirs que personne ne songe à casser pour passer un tuyau personnel alors que chez nous toutes les rues connaissent des balafres que personne ne songe à fermer, pas même ceux qui les ont creusées.

J’ai vu Hammamet et j’ai été séduit par le tarif des hôtels, qui donne envie de faire du tourisme mais qui est surtout la preuve que le discours des autorités tunisiennes sur le développement du tourisme n’est pas vide de sens. J’y ai passé une semaine, dans un quatre étoiles tout confort au prix fantastique de 26 euros la nuit, soit environ 17 000 fcfa avec petit déjeuner et diner compris, alors que récemment j’ai passé une semaine à 50 000 fcfa la nuit à l’hôtel Président de Yamoussoukro, pour un confort moindre et sans repas compris. A Abidjan, une nuitée au Pullman est à plus de 125 000 fcfa et une chambre dans un Ibis deux étoiles est à plus de 50 000 fcfa. Allez-y comprendre.

J’ai vu Hammamet, sécurisée à 100%, sans société de sécurité privé, mais avec une police nationale qui fait son travail, présente partout et à toute heure, courtoise, serviable, discrète et silencieuse, qui n’oublie jamais que le tourisme, donc le touriste, fait vivre la nation et qu’il faut en prendre soin. J’ai vu des pharmacies et des magasins ouverts toute la nuit sans la présence de véhicules et agent de sécurité privée alors que chez nous, même en pleine journée, banque, stations service, pharmacies, supermarchés et que sais-je encore, sont obligé de se surprotéger, comme s’il n’y avait plus de police nationale. Tous les soirs, je rentrais du centre des congrès ou du night vers minuit, à pieds, comme beaucoup d’autres, sans aucun souci de sécurité.

J’ai vu Hammamet et j’ai été séduit par ses rues non envahies par les échoppes et les vendeurs polluants, dérangeants, envahissants et chassant les touristes comme chez nous. Les artisans et les vendeurs de souvenirs restent sagement dans les magasins qui leurs sont mis à disposition dans les rues et les espaces dédiés. Les espaces verts non plus ne sont pas envahis de kiosques en tout genre et demeurent donc verts, pour le plaisir et la santé du touriste, donc de la nation.

J’ai vu Hammamet et la Tunisie m’a séduit pour ses progrès en matière de tourisme. J’y suis allé par vol international sur Tunisair, la compagnie aérienne nationale, forte d’une flotte de plusieurs Airbus et Boeing, reliant plusieurs capitales et villes d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient, alors que notre compagnie nationale peine à s’octroyer deux ou trois avions en propre, peine encore plus à desservir ne serait-ce que deux villes françaises.


J’avais pour cette édition spéciale sur le tourisme préparé avant de partir un bel édito, que j’ai dû mettre de côté finalement. Car sur le chemin du retour, cette lancinante question n’a cessé de me tarauder l’esprit. Qu’ont-ils fait de notre Tourisme ?
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