Dans cet entretien, le directeur de la communication des Forces nouvelles, maître d'œuvre du récent conclave d'Odienné, revient sur les grandes décisions qui ont été arrêtées à l'issue de cette importante réunion de l'ex-rébellion. Pour Alain Lobognon, le conclave avait pour objectif « d'exécuter le reste des questions à mettre en œuvre » dans le processus de sortie de crise. Il parle aussi de l'avenir de Forces nouvelles.
Quel bilan faites-vous des neuf jours de conclaves que vous venez d'avoir à Odienné ?
A Odienné, il a été question pour les Forces nouvelles de parler, de se parler entre responsables. Toutes entités entités civiles et les entités militaires étaient donc réunies. Il a été question de faire une nouvelle lecture du 4e Accord complémentaire de Ouagadougou, des questions militaires à exécuter. Il a été surtout question pour le secrétaire général des Forces nouvelles de parler avec les militaires, de leur faire comprendre que le moment était venu d'exécuter définitivement le reste des questions à mettre en œuvre. Il me semble que tout le monde s'est compris. Très bientôt, et ce conformément au communiqué final qui a sanctionné la rencontre, on devrait passer de dix zones à quatre entités militaires où seront regroupés en attendant d'intégrer la nouvelle armée nationale.
Cela veut-il dire qu'en lieu et place des dix commandants de zone, on en aura désormais quatre ?
Les zones des FN passent tout simplement de dix zones militaires, qui sont des entités territoriales, à quatre zones. Le secrétaire général ayant en sa possession le projet, c'est à lui de trancher et de dire comment seront baptisées ces quatre zones. Toujours est-il que ce sont des responsables militaires qui vont les commander.
Que vont donc devenir les six commandants qui n'auront plus de zone ?
Rien ne dit que ce sont les mêmes responsables militaires que nous avons connus jusque-là qui vont diriger les quatre zones qui vont voir le jour.
Qu'avez-vous décidé s'agissant des grades de ces commandants de zone et de leur sort après la crise ?
Rien n'a été décidé concernant les grades. La question des grades a été réglée avec l'accord-cadre qui avait demandé qu'il y ait une harmonisation des grades s'agissant des anciens officiers , sous-officier et soldats de rang qui avaient obtenu des grades par la responsabilité du secrétaire général des Forces nouvelles. L'instruction donnée, c'est que ces grades entraient en vigueur à partir du 1er janvier 2010. Donc cela est la mesure essentielle en ce qui concerne les grades. Il ne s'est donc pas agi de remettre en cause les décisions qui ont été arrêtées d'accord parties au sein de la Commission d'harmonisation des grades. En un mot, je dirais donc que l'avenir des com'zones est lié à celui des Forces nouvelles.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Il est clair qu'après la crise, les Forces nouvelles vont apprécier. Est-ce qu'on sera toujours mouvement militaro-politique ? Je ne crois pas que ce soit cela qui était recherché par l'Accord politique de Ouagadougou. Je pense que les Forces nouvelles vont évoluer vers une transformation. Certainement que nous allons choisir la voie de la dissolution au sein de certaines formations politiques. Peut-être que nous allons choisir une voie indépendante mais l'avenir nous situera.
Qu'en est-il également de l'avenir du personnel civil des Forces nouvelles?
Pour le personnel qui travaille chaque jour sur le terrain, il y a des négociations qui sont en cours pour voir comment il peut intégrer, en fonction de leur niveau et de leur compétence les services de l'Etat.
Cela est-il valable pour le personnel de « TV Notre patrie » ?
Je ne sais pas pourquoi les gens font une fixation sur « TV Notre patrie ». « TV Notre patrie » est une télévision qui a vu le jour comme d'autres médias dans les zones Centre Nord et Ouest. Il y a une télévision à Man, il y en a une à Séguéla, une à Bouaké, à Korhogo … J'estime simplement qu'il y a des compétences qui ont intégrées un média audiovisuel. Et puisque vous parlez de la télévision, je crois qu'en son temps, les responsables de la Rti (la Radiodiffusion, Télévision Ivoirienne, Ndlr) avaient fait des propositions à ces jeunes gens. C'est à eux d'apprécier. Il est clair que chacun sait ce qu'il entend faire. Au début de la crise, certains ont décidé de devenir militaire. Aujourd'hui, il y a des portes de sortie qui leur sont offertes. Nous pensons donc que des portes de sortie seront également offertes à ceux qui ont décidé de travailler au sein des Forces nouvelles en prenant par exemple une camera ou un appareil photo. Il y a également des radios qui ont vu le jour. Aujourd'hui, il est question de voir comment elles pourront compétir et obtenir un agrément pour pouvoir fonctionner. Espérons donc qu'il y aura de bonnes volontés pour aider ces jeunes gens.
Qu'en est-il de l'unicité de caisse? Avez-vous évoqué la question de la contrepartie attendue de l'Etat ?
Je puis vous dire que les Forces nouvelles n'ont jamais attendu que l'Etat exécute une quelconque contrepartie. Nous avons négocié un accord dont les dispositions claires. Je voudrais donc tout simplement renvoyer les uns et les autres aux dispositions de cet accord. Ceci dit, l'unicité des caisses est une réalité, malgré les difficultés qu'on peut constater ça et là. Il n'est pas question pour les Forces nouvelles de poser le moindre préalable. Des instructions ont été données par le premier responsable des Forces nouvelles, qui se sont engagées à jouer leur partition. Je pense qu'elles la joueront jusqu'au bout.
Les récentes visites rendues par Guillaume Soro à certains commandants de zone ont été perçues comme une tentative de rapprochement. Y avait-il un froid dans les relations entre le secrétaire général de Forces et ses chefs de guerre ?
Pendant longtemps, les gens ont spéculé sur les relations entre le secrétaire général des Forces nouvelles et les commandants de zone. Certains ont voulu voir le secrétaire général des Forces nouvelles être désavoué par ses commandants de zone. A ceux-là, je voudrais rappeler que c'est parce qu'il est le secrétaire général des Forces nouvelles qu'il a été nommé Premier ministre. Certes il exerce les fonctions de Premier ministre à Abidjan mais il demeure également et jusqu'à preuve du contraire, secrétaire général des Forces nouvelles. C'est pour cela que chaque fois qu'il a le temps, il rend visite à ses hommes sur le terrain. Récemment, après un séjour à Ouagadougou, il a décidé d'effectuer son retour en Côte d'Ivoire par la route. Il a donc eu à discuter, à prendre le pouls de la situation sur le terrain. C'est justement cela qui lui a permis de prendre conscience de la nécessité de réunir les Forces nouvelles à Odienné pour discuter. Parce que beaucoup d'interprétations ont été faites sur le terrain. Il fallait donc désintoxiquer l'opinion, il fallait remettre les pendules à l'heure. Et nous pensons que la rencontre d'Odienné est venue au bon moment pour dire qu'il n'y a pas de problème entre le secrétaire général des Forces nouvelles et ses commandants de zone, quand bien même certains ont pris de gros paris, espérant voir le clash s'installer entre lui et ses hommes.
Le choix d'Odienné pour tenir le conclave n'est donc pas sans arrière pensée, étant entendu que c'est la ville d'origine de Koné Zakaria, l'ancien commandant de la zone de Séguéla?
Il existe au sein des Forces nouvelles d'autres cadres et non des moindres qui sont originaires d'Odienné. La visite du secrétaire général des Forces nouvelles à Odienné s'expliquait par le simple fait que cette zone n'avait pas reçu depuis un certain temps la visite du premier responsable des Forces nouvelles. Ceux que nous voulions rencontrés, c'étaient les militaires. Nous avons voulu prendre du recul par rapport aux réunions qui se font habituellement à Bouaké. Nous avons voulu aller cette fois-ci de l'autre côté de la Côte d'Ivoire.
Derrière la mise au point de Guillaume Soro qui dit n'avoir ni trahi, ni été acheté, un message adressé au leader du Rdr. Vrai ou faux ?
Ce n'est pas vrai. Toujours est-il que ceux qui tiennent le discours de la trahison au quotidien pourront se reconnaitre dans les propos de M. Guillaume Soro. Il est claire que nous qui sommes ses collaborateurs, nous recevons régulièrement ce type de messages. La presse également s'en fait l'écho. C'est la preuve qu'il se trouve des quidams qui tiennent ce genres de propos estimant qu'en signant l'Accord de Ouagadougou, Guillaume Soro avait trahi. Guillaume Soro n'a trahi personne. C'est ce qu'il a décidé de réaffirmer parce que le dialogue direct a une histoire. Il a expliqué à ceux qui étaient présents que le dialogue direct n'est pas tombé du ciel. Il a fallu des volontés humaines pour qu'on y arrive. Il a fallu qu'entre l'épée et la rose qu'il choisisse. Il a choisi de faire la paix. Maintenant si la paix est synonyme de trahison, il estime que lui, il n'a trahi personne.
Aujourd'hui prend fin le contentieux alors que les choses n'ont semble t-il pas bougées comme il se doit. Seriez-vous favorable à une autre prolongation ?
Je ne dirai pas que les choses n'ont pas bougées. N'oublions pas que c'est la loi qui fixe la période du contentieux électoral. C'est la loi qui a donné un délai de 45 jours à la Commission électorale indépendante. La Cei, je pourrai dire, a violé la loi en y ajoutant dix jours. Faut-il continuer à toujours violer la loi. Je pense que non. Il faut être sérieux à un moment donné en Côte d'Ivoire. Tout le monde a appelé au respect des textes et au calendrier qu'on se donnait pour la tenue des élections. En début décembre à Ouagadougou, nous avons eu une réunion du Cpc qui a proposé un chronogramme. Je pense qu'aujourd'hui, il faut avoir le courage de dire que beaucoup a été fait. Je prends par exemple le cas de Bondoukou où, selon les premiers responsables de la Cei locale, il y avait 4.000 personnes qui étaient concernées par le contentieux. Au résultat, il y a eu moins de 100 personnes qui se sont présentées. A qui la faute ? On dira qu'on n'a pas eu assez de temps mais sachez que vous donnerez tout le temps qu'il faut et il se trouvera malgré tout des gens au dernier jour pour dire qu'ils ne sont pas satisfaits. Nous pensons donc que le moment est venu de tourner la page du contentieux et de passer à autre chose. Quand je dis passer à autre chose, il s'agit d'avancer dans le processus, respecter le chronogramme proposé par le Cpc, commencer la distribution des cartes d'électeurs et des cartes nationales d'identité, produire tous les documents électoraux, c'est-à-dire les listes électorales bureau par bureau, ouvrir la campagne…
Le chef de l'Etat a proposé l'amendement de l'article 35 de la constitution. Quel commentaire les Forces nouvelles font sur cette proposition ?
Toute personne qui se réclame des Forces nouvelle devrait saluer cette proposition du chef de l'Etat. Les Forces nouvelles ne se sont jamais cachées depuis le 19 septembre pour dénoncer cet article confligène. A Linas-Marcoussis, le secrétaire général du Mpci d'alors, M. Guillaume Soro avait demandé que cet article fasse l'objet de modification. Malheureusement, on nous a dit qu'il y avait des procédures constitutionnelles à faire respecter. Maintenant que le chef de l'Etat qui disait non dit que c'est possible, nous pensons qu'il faut saluer cela parce que l'article 35 a fait du mal à la Côte d'Ivoire. S'il n'y avait pas eu l'article 35, il n'y aurait pas eu le 19 septembre 2002.
Interview réalisée par Marc Dossa
Quel bilan faites-vous des neuf jours de conclaves que vous venez d'avoir à Odienné ?
A Odienné, il a été question pour les Forces nouvelles de parler, de se parler entre responsables. Toutes entités entités civiles et les entités militaires étaient donc réunies. Il a été question de faire une nouvelle lecture du 4e Accord complémentaire de Ouagadougou, des questions militaires à exécuter. Il a été surtout question pour le secrétaire général des Forces nouvelles de parler avec les militaires, de leur faire comprendre que le moment était venu d'exécuter définitivement le reste des questions à mettre en œuvre. Il me semble que tout le monde s'est compris. Très bientôt, et ce conformément au communiqué final qui a sanctionné la rencontre, on devrait passer de dix zones à quatre entités militaires où seront regroupés en attendant d'intégrer la nouvelle armée nationale.
Cela veut-il dire qu'en lieu et place des dix commandants de zone, on en aura désormais quatre ?
Les zones des FN passent tout simplement de dix zones militaires, qui sont des entités territoriales, à quatre zones. Le secrétaire général ayant en sa possession le projet, c'est à lui de trancher et de dire comment seront baptisées ces quatre zones. Toujours est-il que ce sont des responsables militaires qui vont les commander.
Que vont donc devenir les six commandants qui n'auront plus de zone ?
Rien ne dit que ce sont les mêmes responsables militaires que nous avons connus jusque-là qui vont diriger les quatre zones qui vont voir le jour.
Qu'avez-vous décidé s'agissant des grades de ces commandants de zone et de leur sort après la crise ?
Rien n'a été décidé concernant les grades. La question des grades a été réglée avec l'accord-cadre qui avait demandé qu'il y ait une harmonisation des grades s'agissant des anciens officiers , sous-officier et soldats de rang qui avaient obtenu des grades par la responsabilité du secrétaire général des Forces nouvelles. L'instruction donnée, c'est que ces grades entraient en vigueur à partir du 1er janvier 2010. Donc cela est la mesure essentielle en ce qui concerne les grades. Il ne s'est donc pas agi de remettre en cause les décisions qui ont été arrêtées d'accord parties au sein de la Commission d'harmonisation des grades. En un mot, je dirais donc que l'avenir des com'zones est lié à celui des Forces nouvelles.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Il est clair qu'après la crise, les Forces nouvelles vont apprécier. Est-ce qu'on sera toujours mouvement militaro-politique ? Je ne crois pas que ce soit cela qui était recherché par l'Accord politique de Ouagadougou. Je pense que les Forces nouvelles vont évoluer vers une transformation. Certainement que nous allons choisir la voie de la dissolution au sein de certaines formations politiques. Peut-être que nous allons choisir une voie indépendante mais l'avenir nous situera.
Qu'en est-il également de l'avenir du personnel civil des Forces nouvelles?
Pour le personnel qui travaille chaque jour sur le terrain, il y a des négociations qui sont en cours pour voir comment il peut intégrer, en fonction de leur niveau et de leur compétence les services de l'Etat.
Cela est-il valable pour le personnel de « TV Notre patrie » ?
Je ne sais pas pourquoi les gens font une fixation sur « TV Notre patrie ». « TV Notre patrie » est une télévision qui a vu le jour comme d'autres médias dans les zones Centre Nord et Ouest. Il y a une télévision à Man, il y en a une à Séguéla, une à Bouaké, à Korhogo … J'estime simplement qu'il y a des compétences qui ont intégrées un média audiovisuel. Et puisque vous parlez de la télévision, je crois qu'en son temps, les responsables de la Rti (la Radiodiffusion, Télévision Ivoirienne, Ndlr) avaient fait des propositions à ces jeunes gens. C'est à eux d'apprécier. Il est clair que chacun sait ce qu'il entend faire. Au début de la crise, certains ont décidé de devenir militaire. Aujourd'hui, il y a des portes de sortie qui leur sont offertes. Nous pensons donc que des portes de sortie seront également offertes à ceux qui ont décidé de travailler au sein des Forces nouvelles en prenant par exemple une camera ou un appareil photo. Il y a également des radios qui ont vu le jour. Aujourd'hui, il est question de voir comment elles pourront compétir et obtenir un agrément pour pouvoir fonctionner. Espérons donc qu'il y aura de bonnes volontés pour aider ces jeunes gens.
Qu'en est-il de l'unicité de caisse? Avez-vous évoqué la question de la contrepartie attendue de l'Etat ?
Je puis vous dire que les Forces nouvelles n'ont jamais attendu que l'Etat exécute une quelconque contrepartie. Nous avons négocié un accord dont les dispositions claires. Je voudrais donc tout simplement renvoyer les uns et les autres aux dispositions de cet accord. Ceci dit, l'unicité des caisses est une réalité, malgré les difficultés qu'on peut constater ça et là. Il n'est pas question pour les Forces nouvelles de poser le moindre préalable. Des instructions ont été données par le premier responsable des Forces nouvelles, qui se sont engagées à jouer leur partition. Je pense qu'elles la joueront jusqu'au bout.
Les récentes visites rendues par Guillaume Soro à certains commandants de zone ont été perçues comme une tentative de rapprochement. Y avait-il un froid dans les relations entre le secrétaire général de Forces et ses chefs de guerre ?
Pendant longtemps, les gens ont spéculé sur les relations entre le secrétaire général des Forces nouvelles et les commandants de zone. Certains ont voulu voir le secrétaire général des Forces nouvelles être désavoué par ses commandants de zone. A ceux-là, je voudrais rappeler que c'est parce qu'il est le secrétaire général des Forces nouvelles qu'il a été nommé Premier ministre. Certes il exerce les fonctions de Premier ministre à Abidjan mais il demeure également et jusqu'à preuve du contraire, secrétaire général des Forces nouvelles. C'est pour cela que chaque fois qu'il a le temps, il rend visite à ses hommes sur le terrain. Récemment, après un séjour à Ouagadougou, il a décidé d'effectuer son retour en Côte d'Ivoire par la route. Il a donc eu à discuter, à prendre le pouls de la situation sur le terrain. C'est justement cela qui lui a permis de prendre conscience de la nécessité de réunir les Forces nouvelles à Odienné pour discuter. Parce que beaucoup d'interprétations ont été faites sur le terrain. Il fallait donc désintoxiquer l'opinion, il fallait remettre les pendules à l'heure. Et nous pensons que la rencontre d'Odienné est venue au bon moment pour dire qu'il n'y a pas de problème entre le secrétaire général des Forces nouvelles et ses commandants de zone, quand bien même certains ont pris de gros paris, espérant voir le clash s'installer entre lui et ses hommes.
Le choix d'Odienné pour tenir le conclave n'est donc pas sans arrière pensée, étant entendu que c'est la ville d'origine de Koné Zakaria, l'ancien commandant de la zone de Séguéla?
Il existe au sein des Forces nouvelles d'autres cadres et non des moindres qui sont originaires d'Odienné. La visite du secrétaire général des Forces nouvelles à Odienné s'expliquait par le simple fait que cette zone n'avait pas reçu depuis un certain temps la visite du premier responsable des Forces nouvelles. Ceux que nous voulions rencontrés, c'étaient les militaires. Nous avons voulu prendre du recul par rapport aux réunions qui se font habituellement à Bouaké. Nous avons voulu aller cette fois-ci de l'autre côté de la Côte d'Ivoire.
Derrière la mise au point de Guillaume Soro qui dit n'avoir ni trahi, ni été acheté, un message adressé au leader du Rdr. Vrai ou faux ?
Ce n'est pas vrai. Toujours est-il que ceux qui tiennent le discours de la trahison au quotidien pourront se reconnaitre dans les propos de M. Guillaume Soro. Il est claire que nous qui sommes ses collaborateurs, nous recevons régulièrement ce type de messages. La presse également s'en fait l'écho. C'est la preuve qu'il se trouve des quidams qui tiennent ce genres de propos estimant qu'en signant l'Accord de Ouagadougou, Guillaume Soro avait trahi. Guillaume Soro n'a trahi personne. C'est ce qu'il a décidé de réaffirmer parce que le dialogue direct a une histoire. Il a expliqué à ceux qui étaient présents que le dialogue direct n'est pas tombé du ciel. Il a fallu des volontés humaines pour qu'on y arrive. Il a fallu qu'entre l'épée et la rose qu'il choisisse. Il a choisi de faire la paix. Maintenant si la paix est synonyme de trahison, il estime que lui, il n'a trahi personne.
Aujourd'hui prend fin le contentieux alors que les choses n'ont semble t-il pas bougées comme il se doit. Seriez-vous favorable à une autre prolongation ?
Je ne dirai pas que les choses n'ont pas bougées. N'oublions pas que c'est la loi qui fixe la période du contentieux électoral. C'est la loi qui a donné un délai de 45 jours à la Commission électorale indépendante. La Cei, je pourrai dire, a violé la loi en y ajoutant dix jours. Faut-il continuer à toujours violer la loi. Je pense que non. Il faut être sérieux à un moment donné en Côte d'Ivoire. Tout le monde a appelé au respect des textes et au calendrier qu'on se donnait pour la tenue des élections. En début décembre à Ouagadougou, nous avons eu une réunion du Cpc qui a proposé un chronogramme. Je pense qu'aujourd'hui, il faut avoir le courage de dire que beaucoup a été fait. Je prends par exemple le cas de Bondoukou où, selon les premiers responsables de la Cei locale, il y avait 4.000 personnes qui étaient concernées par le contentieux. Au résultat, il y a eu moins de 100 personnes qui se sont présentées. A qui la faute ? On dira qu'on n'a pas eu assez de temps mais sachez que vous donnerez tout le temps qu'il faut et il se trouvera malgré tout des gens au dernier jour pour dire qu'ils ne sont pas satisfaits. Nous pensons donc que le moment est venu de tourner la page du contentieux et de passer à autre chose. Quand je dis passer à autre chose, il s'agit d'avancer dans le processus, respecter le chronogramme proposé par le Cpc, commencer la distribution des cartes d'électeurs et des cartes nationales d'identité, produire tous les documents électoraux, c'est-à-dire les listes électorales bureau par bureau, ouvrir la campagne…
Le chef de l'Etat a proposé l'amendement de l'article 35 de la constitution. Quel commentaire les Forces nouvelles font sur cette proposition ?
Toute personne qui se réclame des Forces nouvelle devrait saluer cette proposition du chef de l'Etat. Les Forces nouvelles ne se sont jamais cachées depuis le 19 septembre pour dénoncer cet article confligène. A Linas-Marcoussis, le secrétaire général du Mpci d'alors, M. Guillaume Soro avait demandé que cet article fasse l'objet de modification. Malheureusement, on nous a dit qu'il y avait des procédures constitutionnelles à faire respecter. Maintenant que le chef de l'Etat qui disait non dit que c'est possible, nous pensons qu'il faut saluer cela parce que l'article 35 a fait du mal à la Côte d'Ivoire. S'il n'y avait pas eu l'article 35, il n'y aurait pas eu le 19 septembre 2002.
Interview réalisée par Marc Dossa