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Économie Publié le jeudi 7 janvier 2010 | Nord-Sud

Délestages - Avant la Can : La Cie prend de nouvelles dispositions

Compte tenu des difficultés que connaît le réseau électrique, des coupures d’électricité peuvent subvenir à tout moment. A deux jours de la Can, qui coïncide avec les retransmissions des matchs, la Cie a décidé de sensibiliser les populations et de prendre certaines mesures.

A deux jours du début de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2010 en Angola, la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) a décidé de faire l’état de son réseau et sensibiliser les populations sur les éventuels délestages. C’est vrai que cette période coïncide avec la retransmission en direct des matches, mais compte de l’équilibre précaire entre la production et la consommation d’électricité, des coupures peuvent subvenir. En pareille situation, les populations s’en prennent aux agents et aux installations de l’entreprise. Selon Kouassi Mathias, secrétaire général de la Cie, «ce n’est par plaisir que la Cie interrompt souvent la distribution de l’électricité.» Pour lui, le parc de production (centrales hydroélectriques et thermiques) équivaut à une puissance de 859 MW. Alors que la consommation nationale aux heures de pointe (18h-23h) est d’environ 876 MW, soit un déficit de 17 MW, puisque l’électricité n’est pas stockable. «Cela peut s’aggraver si un groupe de production tombe en panne ou est en entretien. Ce qui arrive fréquemment dans l’exploitation», a-t-il soutenu hier à Cocody au cours d’une conférence. A l’en croire depuis 10 ans, il n’y a pas eu de nouveaux investissements dans le secteur. Sans omettre les effets de la crise, d’autant que les factures n’étaient pas recouvrées sur une partie du pays. Pourtant le nombre de clients s’est accru y compris la consommation (5% par an moyenne). Conséquence : de nombreux ouvrages électriques sont aujourd’hui exploités au-delà de leur capacité technique. Il s’agit des transformateurs de puissance qui sont saturés et de certains départs alimentant les quartiers qui sont surchargés. Pour préserver l’outil de production et éviter des coupures graves d’électricité sur une longue durée sur de grandes surfaces, la Cie a opté pour des délestages ponctuels aux heures de pointe. «On est obligé de préserver l’outil de production de transport et de distribution», a insisté Kouassi Mathias. En plus des délestages, la Cie a décidé d’accroître la surveillance des paramètres dynamiques et de renforcer les ressources pour améliorer la rapidité d’intervention de ses équipes. Elle demande aux populations d’avoir un comportement d’économie d’énergie et de garder le calme en cas de coupure. Pour le Sg, au niveau d’Azito, un groupe de 150 MW est en panne depuis le 22 décembre et ne pourra être mis en service qu’à la fin du mois. L’Etat, a-t-il poursuivi, a fait des efforts. Et la Siprel qui fournit également du courant vient à cet effet, d’acquérir un nouveau groupe d’une capacité de 110 MW. «Cet ouvrage est encore à l’essaie et pourra accroître la puissance totale installée en passant de 1210 à 1321 MW», a annoncé le Sg. Avant d’ajouter que de nouveaux départs ont été installés dans des zones comme la 8ème tran­che pour mettre fin au délestage. Con­cernant par ailleurs la question de l’interconnexion, Traoré Amidou, Directeur général adjoint chargé de la production, du transport et du mouvement d’énergie, a expliqué que cela rentre dans la cadre de la stabilisation du réseau. «Le monde tend aujourd’hui vers le réseau infini. Nous nous inscrivons dans ce sens. L’interconnexion crée des ressources et rentre également dans un cadre de solidarité. Si la Côte d’Ivoire a pu organiser la Can en 1984 sans problèmes, c’est bien grâce au Ghana qui nous a fourni du courant durant toute cette période», a-t-il précisé.

Cissé Cheick Ely
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