La Côte d’ivoire a décidé de ne plus se taire sur les dérapages et les dérives des autorités françaises. Abidjan veut désormais répondre du tac au tac aux provocations de Paris. C’est dans ce cadre que se situe la réaction opportune de son excellence Monsieur Alcide Djédjé, conseiller spécial du président de la République Laurent Gbagbo et représentant permanent de la Côte d’ivoire à l’ONU, aux propos du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, suite à l’annulation de sa visite à Abidjan. Propos que le diplomate ivoirien juge bruyants et discourtois : «Il est important de savoir que Bernard Kouchner n’est pas invité à Abidjan. C’est à sa propre demande que le président de la République Laurent Gbagbo a accepté sa visite dont l’objectif n’était d’ailleurs pas connu. Et c’est à quelques jours de son arrivée qu’il demande, par le biais de l’ambassade de France, s’il pourra obtenir une date pour les élections. La réponse a été nette. A savoir qu’il n’obtiendra pas de date. Et que si c’est cela l’objet de sa visite, il peut s’abstenir de venir à Abidjan. Cela dit, je voudrais dire que la Côte d’Ivoire commence à être fortement agacée par la diplomatie bruyante et discourtoise de Bernard Kouchner. Si c’est un dérapage, cela commence à devenir trop. Si c’est une volonté politique délibérée de la France, la Côte d’Ivoire attend que ça change». En effet, le ministre français a mis l’annulation de sa visite en Côte d’Ivoire sur le compte des dernières déclarations du président ivoirien à propos du processus électoral. Recevant les vœux du nouvel an du corps diplomatique, le président Gbagbo a indiqué clairement qu’il faut que, d’une part, les ivoiriens qui ont été enrôlés et qui ont été omis sur la liste électorale l’intègrent, et que, d’autre part, les étrangers qui se sont frauduleusement inscrits sur la liste électorale en soient extraits, avant la fixation de la prochaine date de l’élection. Le souci du président Gbagbo est de faire en sorte que la liste électorale soit propre pour garantir la transparence des élections. Le chef de la cellule diplomatique du président de la République, l’ambassadeur Alcide Djédjé, révèle que les échanges entre Kouchner et les autorités ivoiriennes sont bien antérieurs aux dernières déclarations du président Gbagbo à propos du processus électoral. On voit donc que les raisons avancées par Kouchner sont fausses et peuvent même être traitées de mensongères.
Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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