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Société Publié le lundi 11 janvier 2010 | L’expression

Les grandes manœuvres du prince

Le mercredi 6 janvier 2010, devant le corps diplomatique venu lui présenter les vœux de Nouvel an, il laisse pantois une bonne partie de l’auditoire : « On n’ira pas à des élections comme ça », révèlera ce jour « le produit » des élections. « Vite, vite » désormais enterré, reste à comprendre ce que l’homme entend par son nouveau slogan. Pas besoin d’aller consulter cependant un oracle pour savoir. Aux forces de défense et de sécurité, elles, aussi venues sacrifier aux traditions des vœux au palais, Gbagbo rendra un hommage appuyé. Avec une fleur singulière au général de gendarmerie Guiai Bi Poin. Cet officier à la tête du Centre de commandement des opérations de sécurité, le très redouté CeCos, est à la lisière du sécuritaire et du politique. Ses éléments ont été à la tête de la traque aux militants de l’opposition que le parti du chef de l’Etat a décidé de soustraire par tous les moyens de la liste électorale. Brutalités policières, manipulation médiatique, report à dessein de la fin du contentieux de la liste électorale, pour d’une part renforcer la chasse à l’ennemi, et de l’autre insérer les siens y compris en créant au besoin par le fait du prince, des documents inconnus de l’administration (attestations d’identité et certificat de nativité délivrés par des autorités coutumières en lieu et place des certificats de nationalité magistrats), les grandes manœuvres sont en marche. Le chef de l’Etat veut des élections. Mais, des élections à sa convenance. Il n’y consentira que, une fois la liste électorale apurée de millions d’Ivoiriens.

Ceux que ses experts et lui jugent favorables à l’adversaire. Les assauts « contre » les fraudeurs et l’intervention des forces de l’ordre ont été une étape. L’autre étape a été franchie samedi dernier. Pour soutenir sa visée, Gbagbo est personnellement monté au créneau. Il a fait intervenir son porte -parole, es-qualité, au journal télévisé de 20 heures. Gervais Coulibaly, par ailleurs directeur de campagne national adjoint du chef de l’Etat sortant, a accusé frontalement la Commission électorale indépendante de fraude massive. Rien qu’une volonté de déstabiliser cette structure qu’il ne parvient pas à mettre encore à sa solde. L’accusation venue du palais sera pour les jours à venir la chanson fétiche des partis et organisations satellites du camp présidentiel. Une façon de préparer l’opinion à une prise en main directe des élections par Gbagbo lui-même. Personne ne pourra dès lors savoir où s’arrêtera « le fils » des élections. Déjà, il annonce une révision constitutionnelle. C’est tout dire sur les intentions de celui qui, dans Jeune Afrique (cité plus haut) dit aux Ivoiriens : « c’est moi Laurent Gbagbo qui détiens les clés de votre avenir ».

D. Al Seni
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