Répondant à l’appel du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci), les opérateurs économiques, créanciers de l’Etat de Côte d’Ivoire se sont retrouvés, le jeudi 7 janvier dernier à l’hôtel du District au Plateau, au cours d’une assemblée générale extraordinaire. L’objectif de cette rencontre est d’amener le Trésor public à respecter la loi de finances pour payer les factures. Factures de 2008 non engagées et celles de 2009 non prises en compte par le Système intégré de gestion des finances publiques, attitudes des agents du Trésor public à l’égard des chefs d’entreprise du secteur privé, la mise sur pied d’un fonds de soutien aux fournisseurs sont entre autres, l’essentiel des points qui ont constitué la rencontre des créanciers de l’Etat. « Nous devons nous battre pour que nous soyons payés avant les prochaines élections », a dit d’entrée M. Gré Faustin, président du Synafeci devant ses camarades arrivés en grand nombre d’Abidjan et des différentes régions du pays. A en croire le premier responsable du Synafeci, pour favoriser le paiement des factures des fournisseurs en souffrance depuis des lustres, le Synafeci a choisi de s’engager résolument dans la voie de la sensibilisation du ministère de l’Economie et des Finances, de suivre notamment les factures au sein des paieries, d’entreprendre des démarches à la chambre des comptes, à l’inspection des Finances. Aussi, le Synafeci souhaite-t-il que le Trésor public paie régulièrement les factures à partir des cette année. Mieux, la structure syndicale des créanciers de l’Etat de Côte d’Ivoire envisage de s’attacher les services d’un Conseil juridique. Ce, afin de mettre la pression sur le ministère de l’Economie et des Finances en vue de faire respecter la loi de Finances qui stipule que les factures doivent être payées dans un délai de 1 à 90 jours après l’exécution des travaux ou fourniture de matériel de bureau et autres. Aussi, M. Gré Faustin a-t-il fustigé le dysfonctionnement du Système intégré de gestion des finances publiques (SIGFIP) qui est à l’origine du non engagement des factures en 2008 et 2009 estimées respectivement à 304 millions Fcfa et 100 millions Fcfa. Quant au phénomène de prélèvement de 10% sur les factures des fournisseurs, le leader syndical a déploré que des agents du service Règlement du Trésor public constituent un réseau de mafieux avec des démarcheurs qui arpentent chaque jour les couloirs de la Cité financière au Plateau pour exiger 10% sur les factures en instance de paiements au détriment des opérateurs économiques créanciers de l’Etat. Ce, malgré une note circulaire de Madame le Directeur général du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) interdisant cette pratique honteuse. Pour mémoire, le mardi 5 janvier dernier dans un immeuble au Plateau, le Synafeci a empêché un démarcheur de certains agents du Trésor public de soutirer 9,7 millions Fcfa de commissions à l’entrepreneur en bâtiment portant les initiales de B.M. sur la facture de 97 millions Fcfa que ce dernier venait de recevoir sur une facture totale de 316 millions Fcfa. Le démarcheur en question qui se targuait d’être à l’origine du paiement de la facture de B.M., d’où son entêtement à réclamer les 10%, a été finalement confondu par le payeur général du Trésor. Et donc, le président Gré Faustin souhaite voir les autorités du Trésor ivoirien prendre des dispositions pour sanctionner les brebis galeuses de cette noble institution en vue de mettre fin à cette mafia qui cause un énorme préjudice aux opérateurs économiques qui ploient sous le poids des charges de fonctionnement de leurs entreprises du fait du non paiement de leurs factures. Toutefois, le premier responsable du Synafeci s’est réjoui de certains acquis de 2009. Notamment le remboursement de 3 milliards Fcfa aux différents syndicats des fournisseurs dont 1,140 milliard a été perçu par le Synafeci. Avant d’exiger que les 5 milliards restant soient payés ce mois de janvier par le Trésor public.
Afin de permettre aux fournisseurs de développer leurs activités, le Synafeci envisage la création d’un fonds de soutien en leur sein. A cet effet, un comité de pilotage sera incessamment installé pour étudier les conditions de la mise en place et le fonctionnement de ce fonds.
Coulibaly N’GOLO
Afin de permettre aux fournisseurs de développer leurs activités, le Synafeci envisage la création d’un fonds de soutien en leur sein. A cet effet, un comité de pilotage sera incessamment installé pour étudier les conditions de la mise en place et le fonctionnement de ce fonds.
Coulibaly N’GOLO