Il y a ceux qui agissent sur la scène. Ils sont bruyants. Marchent et cassent à volonté. Mais eux ne sont pas les plus importants. Ce ne sont pas eux qui décident et qui orientent. Les maîtres, les vrais, sont dans l’ombre. Simple confirmation d’une vérité qui ne se cache plus. L’un des secrétaires généraux qui se disputent la tête de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, la Fesci, a lâché le morceau ouvertement. Mian Augustin, aux prises avec Zagol pour le contrôle du syndicat le plus en vue, mais le plus violent dans les écoles et les universités ivoiriennes, a fait monter au créneau son lieutenant, Jean Claude Koffi, pour dénoncer les parrains de l’agitation qui secoue l’organisation. « C’est Damana Pickas qui est à l’origine des remous. Comme il n’a pas le courage de se montrer à visage découvert, il manipule Serges Koffi. Ce dernier a à sa solde Zagol et Guédé Yoro dit Ramsès». Un coin du voile bien significatif se lève ainsi sur les grands acteurs de la Fesci. Structure officiellement aux mains des élèves et étudiants, ce syndicat est en fait une officine bien spéciale du Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo. L’accusation du camp Mian révèle, sans y faire attention, que cette aile de la Fesci est sous le contrôle de Kouakou Brou dit KB. Actuel sous-directeur de la garde côtière à la direction des affaires maritimes. Il est l’un des pions clés du dispositif politique du camp du chef de l’Etat pour le contrôle du monde estudiantin et scolaire. « Propriété » du Fpi qui l’instrumentalise à souhait, la Fesci vit, ni plus ni moins, les soubresauts des guerres de barons que se livrent les pontes du système socialiste ivoirien. Il faut obtenir le grade de « parrain » de cette organisation au fonctionnement mafieux. Un statut qui rend puissant. Ce qui amène bien des gens à être « tireurs de ficelles ».
D. Al Seni
D. Al Seni