Droit au but : L’Afrique et Haïti

Les chiffres du désastre à Haïti continuent à donner le tournis. Plus de quatre vingt mille corps ont déjà été enterrés dans des fausses communes. Les autorités annoncent au moins deux cents milles morts. Les blessés ne sont pas moins de trois cent mille. Les sans abris se comptent par centaines de milliers. Partout dans le monde, c’est la mobilisation générale. Les Etats unis sont en première ligne. Environ douze mille soldats envoyés sur le terrain avec avions et hélicoptères ; des navires de guerre transformés en hôpital de campagne pour soigner les blessés, des dizaines de millions de dollars d’aide engagés. Les anciens présidents Bill Clinton et Georges Bush lancés dans une campagne nationale aux fins de lever des fonds privés en destination d’Haïti. L’Union Européenne a réuni ses ministres à charge des affaires sociales et du développement. Quelque cinq cent millions d’Euros ont été mis sur la table. En vue des actions d’urgence et de la reconstruction du pays ravagé par l’un des cataclysmes naturels les plus importants du siècle. Individuellement, et à travers les organisations et organismes sous-régionaux et régionaux, les pays s’impliquent à apporter soutien et réconfort à une population plus qu’éprouvée. Et l’Afrique dans tout cela ? Le continent historiquement et culturellement le plus proche de l’Ile ravagée a une attitude peu recommandable vis-à-vis de la catastrophe.

Certes, l’Afrique avec sa pauvreté chronique ne pouvait se hisser à la hauteur des Etats-Unis ou de l’Union européenne. Mais, devant ce qui est arrivé à Haïti un sommet de l’Union Africaine expressément consacré à la question était un minimum pour marquer la solidarité avec des frères éprouvés. Une délégation africaine sur place à Haïti, la symbolique allait parler au monde. Rien de tout cela. Tout juste quelques annonces isolées d’aide. Et c’est tout.

D. Al Seni