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Société Publié le samedi 23 janvier 2010 | Nord-Sud

Yamoussoukro : Litige Mairie-Coopérative Baliheyiblin - Le maire fait raser le futur marché du vivrier

Mme Thérèse Lou Gonezié, présidente de la coopérative agricole Baliheyiblin (Dieu est grand, en langue Gouro, Ndlr) de Yamoussoukro et les 664 adhérentes sont inconsolables. Sur instruction du maire de Yamoussoukro, un bulldozer a détruit toutes les constructions en dur sur le site du futur marché de vivriers, qui, selon eux, leur a été légalement attribué. Le gros engin a commencé « sa sale besogne » mercredi aux premières heures de la matinée. « Nous avons tous les papiers afférents à ce site. Notre ambition c'est d'aider les nombreuses femmes qui ont adhéré au projet (…) Malgré tout ce que le préfet a fait pour régler ce problème, le maire n'a jamais voulu entendre raison et aujourd'hui il est passé à l'acte en détruisant tout notre investissement sur ce site », a expliqué la présidente qui souhaite l'arbitrage du président Gbagbo. « Dans cette affaire, seul le chef de l'Etat peut aujourd'hui nous donner la liberté d'exercer notre activité», a-t-elle indiqué. En effet, sur le site de 2 hectares sis au quartier Kokrenou, c'est la désolation. Sous les tas de gravats, les commerçants de vivrier, dépités, tentent de retrouver ce qui est récupérable. Selon Mme Lou Gonezié, «le bureau de notre coopérative, le mobilier, toute la documentation liée au projet du futur marché, les hangars et les tables des commerçantes ont été réduits à néant. Dans ce cafouillage, nous avons même perdu, la somme de 2 millions de Fcfa que nous venions de recevoir d'un de nos partenaires financiers». L'argent, soutient-elle, était dans un des tiroirs. Pour la présidente de « Baliheyiblin», tout se passe comme si la mairie veut s'opposer au projet de construction d'un marché moderne de vivriers à Yamoussoukro initiée par la coopérative. Comme preuve que Baliheyiblin est dans son droit, elle présente des documents administratifs : une lettre d'attribution signée du préfet, l'agrément et l'existence de la coopérative parue dans le Journal officiel, les statuts de la coopérative et la maquette du futur marché moderne de vivriers. Selon l'attaché de presse du maire Jean Kouakou Gnrangbé, Jean Pierre Koffi, ces femmes ont été casées sur ce site « à titre provisoire » après leur déguerpissement du quartier Sopim en 2003. « La consigne ferme à elles laissée en ce temps-là, était de n'effectuer aucune construction en dur. D'autant que la mairie devait reprendre le terrain. En dépit de nos mises en garde, cette coopérative a enfreint nos recommandations…», a expliqué M.Koffi. « Mieux, dit-il, la municipalité n'a plus envie de revivre la situation du marché Mo Faitai sur lequel la municipalité n'a aucune emprise. Et « où la collecte des taxes échappe à la mairie », ajoute-t-il. En attendant, 664 coopératrices sont dans le désespoir.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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