Le président de la coordination nationale des victimes des déchets toxiques de Côte d'Ivoire, Claude Gohourou, alors qu'il s'en allait retirer le chèque des 22,5 milliards de Fcfa comme le lui recommande la décision de justice du 22 janvier dernier, à la Sgbci, il a été passé à tabac par les forces de l'ordre, venues en grand nombre devant ladite Banque. Encore affaibli suite à cette brimade sans pareil, il nous a fait savoir : "Le dernier contact que nous avons eu avec la banque…le directeur général nous a signifié avoir reçu un courrier de Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur, lui signifiant de suspendre l'exécution de la décision de justice. C'est ce qui explique la présence impressionnante des éléments des Forces de l'ordre lors de cette opération de décaissement". Et d'ajouter : "Nous disons que le ministère de l'Intérieur est de connivence avec la Sgbci pour maintenir et tenter de voler cet argent". S'expliquant difficilement cette attitude étonnante, il a indiqué: "Alors que nous sommes allé un jour avant signifier à la Sgbci la décision de justice du 22 janvier 2010 qui ordonne à la banque de mettre le fonds à la disposition des victimes à travers notre organisation et qui condamne aussi le cabinet anglais à produire l’accord". Selon lui, "c'est un activisme qui ne dit pas son nom. On ne peut pas de façon maladroite, en dépit des procédures normales, et de droit, s'opposer à une décision de justice de cette façon surtout qu'il y a une raison sociale de cette décision. Notamment arrêter la souffrance des parents, alléger la souffrance des victimes, penser à la réparation des dommages subis par la population". Claude Gohourou, très en colère, a dit ceci : "On ne peut pas caporaliser nos droits, nous spolier de nos droits pour des intentions mercantilistes. Nous allons nous opposer par tous les moyens pour empêcher ces gens-là d'agir. Nous sommes sereins et nous demandons aux victimes d'être mobilisées. Quelle que soit la mauvaise foi de ces prédateurs qui pensent qu'ils ont le droit de vie ou de mort sur toutes les personnes, nous n'avons pu avoir la version du ministère de l'Intérieur suite à ces accusations". Selon des informations au ministère de l'intérieur, "le patron est depuis ce matin à Ouagadougou". Nous y reviendrons.
Jean Prisca
Jean Prisca