Depuis la levée, par la Cour d’appel du Tribunal d’Abidjan, du séquestre sur les 22,5 milliards de FCfa décaissés par Trafigura, après un protocole d’accord avec le cabinet anglais Leigh Day &Co, au titre de leurs indemnisations, les victimes attendent impatiemment les 750 000 FCFA que chacune d’elles doit percevoir. Mieux, elles exigent le paiement sans délai de leur dû. C’est pourquoi, hier, elles ont assiégé quelques agences de la SGBCI (Société Générale de Banques en Côte d’Ivoire) d’Abidjan (Yopougon, Abobo, Treichville…), qui héberge ces fonds, histoire de crier leur colère face au blocage encore effectif de cette somme. En effet, une bataille judiciaire féroce oppose le cabinet d’avocats anglais à la Coordination des victimes des déchets toxiques (CNVTD-CI) dirigée par M. Claude Gohourou. C’est suite à une requête de ce dernier que les 22,5 milliards de FCFA ont été mis sous séquestre le 21 octobre 2009. Il exige que le protocole d’accord signé par les avocats anglais et Trafigura soit porté à la connaissance des victimes et surtout que les fonds soient distribués par les victimes elles-mêmes. Et il y a un peu plus d’une semaine (Vendredi 22 janvier), la Cour d’appel ordonnait, en plus de la levée du séquestre, la mise à disposition des 22,5 milliards de FCFA à la CNVTD-CI. Une décision à laquelle le cabinet Leigh Day & Co s’est opposé en formant officiellement, hier vendredi, un pourvoi en cassation. Il appartiendra désormais à la Cour suprême de trancher ce litige. Entre-temps, les victimes, par la voix de leurs présidents d’associations réunis autour de Claude Gohourou, soupçonnent des « mains occultes » derrière ce blocage, notamment celles du ministre Tagro qu’ils accusent ouvertement d’avoir donné l’ordre au directeur général de la SGBCI de suspendre l’exécution de justice. « A partir du 1er, nous ne serons pas responsables de ce qui va se passer », ont-ils averti hier, après une concertation.
Le feuilleton ne fait donc que commencer…
Y. Sangaré
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Y. Sangaré