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Société Publié le mardi 2 février 2010 | Le Mandat

Limogeage à la SICTA : L’UGTCI monte au créneau

Rififi à la Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles et industriels (Sicta). M. Yaya Aguié Etienne n’est plus, depuis le 27 Janvier 2010, le Directeur technique de cette structure. Il a été licencié par le Directeur général de cette entreprise, M. Didier Suchet, aujourd’hui porté disparu.

Etonnante. Ainsi pourrait-on qualifier la décision de licenciement de celui qui, selon des indiscrétions, a révolutionné le contrôle technique automobile et industriel en Côte d’Ivoire. En effet, par un courrier daté du 27 Janvier 2010 et signé du Directeur général, M. Didier Suchet, il a été notifié à M. Yaya Aguié Etienne que « son contrat de travail est rompu pour faute lourde » avec la Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles et industriels (Sicta).

Selon la lettre de notification dont nous avons eu copie, l’entreprise dit avoir été saisie d’une plainte d’un usager des services de la Sicta, au sujet d’un manquement particulièrement grave dont il se serait rendu coupable. Ce, lors des opérations de visite technique des véhicules de 70 places. M. Yaya Aguié Etienne aurait, en l’absence des dérogations spéciales de la DGTTC, accepté de faire la visite technique des voitures de ce genre qui mesurent 12.50 m au lieu de 12 m comme le recommanderaient les dispositions en la matière issues du décret N° 64-212 du 26 Mai 1964 en son titre II (dispositions spéciales aux véhicules automobiles y compris les trolleybus et aux ensembles de véhicules). Par ce fait, il aurait commis « une faute lourde ». « Cet acte constitue donc une violation flagrante des dispositions du décret susmentionné ainsi que des consignes et instructions fermes de travail », pourrait-on lire dans ladite notification. « Un tel comportement est de nature à nuire à l’image de la Sicta et mettre en péril la concession de service public ». Aussi, toujours en se fiant à la notification, cette attitude constituerait une faute lourde qui rendrait impossible le maintien du contrat de travail de cet ancien Directeur technique.

Ainsi, depuis le 27 Janvier 2010, M. Yaya Aguié Etienne ne fait plus partie de l’effectif de la Sicta tel qu’en a decidé M. Didier Suchet. « Ce licenciement est une vraie cabale montée de toutes pièces pour faire partir cet homme dont les mérites sont reconnus de tous les employés », nous a confié une source proche de ladite structure.

Le 21 Janvier 2008, Messieurs Pascal Benzencon, Directeur général de la société SGS Côte d’Ivoire ; Kouassi Emile Ya, Directeur général adjoint de la Sicta ; Yaya Aguié Etienne, Directeur technique de la Sicta et Thelen Jackie, Directeur général de THELEN carrossier Constructeur se sont réunis dans les locaux de la société SGS à Abidjan, sur les normes appliquées en Côte d’Ivoire, pour la construction des autocars. Au cours de cette concertation dont nous avons également copie du procès verbal, M. Thelen Jackie, Directeur général de THELEN carrossier Constructeur, a fait remarquer que de plus en plus de cars fabriqués à l’étranger, et ne se conformant pas aux spécifications de l’arrêté 2002, sont importés par des concessionnaires et immatriculés en Côte d’Ivoire. Ces cars sont conformes aux réglementations de circulation routière appliquées en Europe et sur le continent américain. Les constructeurs sont, selon les participants à la réunion, le Brésil, la Turquie, l’Egypte, la Corée,…Ceci constitue selon eux, un préjudice grave pour les constructeurs locaux qui ne sont pas autorisés à appliquer ces normes et qui, de ce fait, perdent d’importants marchés aux profits de constructeurs étrangers. Aussi, comme le souligne le compte rendu, cela pourrait entrainer à court terme, des suppressions d’emplois en Côte d’Ivoire d’une main d’œuvre pourtant qualifiée. De manière unanime, ces chefs de société ont reconnu que l’arrêté 2002, qui date du 16 Octobre 1964 «de toute évidence, ne correspond plus aux réalités d’aujourd’hui. Il apparaît donc indispensable de le toiletter en s’inspirant des normes internationales » et dans l’attente de cette mise en conformité, « d’autoriser les constructeurs locaux à les appliquer sous un mode dérogatif » ont-ils proposé.

Ces Directeurs pensent que les gabarits autorisés internationalement pour des autocars à deux essieux sont de 13.50 m de long et 02.60 m de large. Toujours, d’après le compte rendu de ladite réunion, Jackie Thelen a demandé que pour son modèle de car 70 places actuellement en construction sur un châssis Mercedes ACTROS 2031 N, une dérogation lui soit accordée pour porter la longueur à 12,45 m afin de lui permettre d’obtenir un espace entre les sièges d’environ 300 mm, en lieu et place des 265 mm de la norme minimale autorisée. Ces cars étant des longs courriers, les passagers ont besoin d’un minimum de confort et l’espace entre chaque siège est primordial. A la demande donc de la Sicta, le constructeur va se rapprocher de la société Codinorm pour lui soumettre ses remarques sur les normes à revoir. En conclusion, ils ont souhaité qu’une concertation soutenue soit maintenue pour un partenariat efficace. « A la lecture de ce compte rendu, d’où vient-il donc que M. Yaya Aguié Etienne soit auteur d’une faute lourde ? », s’interrogent certains collaborateurs de l’ex Directeur technique.

Selon les informations en notre possession, M. Kouassi Emile Ya, Directeur général adjoint serait le principal cerveau de cette cabale. Pour la simple raison que Yaya Aguié Etienne constituerait un obstacle à la quête de sa pitance quotidienne. Par ailleurs, admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis maintenant cinq ans, le sieur Kouassi Emile Ya ferait, selon nos sources, de la résistance. « Les Mercedes de la compagnie UTB ne sont pas dans la réglementation ivoirienne.

Mais continuent de desservir les villes de l’intérieur et aussi celles de quelques pays limitrophes sans que les responsables ne soient interpellés. Les autobus articulés de la Sotra dépassent les normes réglementaires de la norme ivoirienne. Les camions citernes qui proviennent des pays limitrophes et qui transportent des marchandises sont également dans le même cas » ont tenu à préciser nos interlocuteurs. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que le décret qui date du 26 Mai 1964 réglementant ces normes est caduc. Le pays a évolué. Les normes doivent l’être également. Tous les opérateurs du secteur automobile reconnaissent le retard de la Côte d’Ivoire sur ces normes. « En attendant que le décret soit modifié, la Côte d’Ivoire ne peut pas continuer à rouler avec les véhicules de 1960 » se plaignent-ils. En ce qui concerne la lettre de renvoi, il n’est nullement mentionné le nom du concessionnaire qui aurait saisi la Sicta pour une quelconque plainte. « C’est M. Kouassi Emile Ya qui est derrière toute cette cabale », nous a confié un groupe d’employés de l’entreprise. Avant de poursuivre «M. Yaya n’est pas le DAAF, c’est le directeur technique. Donc il ne peut être au centre d’un scandale financier. Le DG de la Sicta est aujourd’hui en Suisse pour, dit-on, assumer d’autres fonctions. Allez-y comprendre quelque chose ». Interpellée, l’UGTCI a décidé de prendre le taureau par les cornes. « Nous exigeons la réintégration de M. Yaya Aguié Etienne à son poste. Car, nous ne pouvons cautionner une telle cabale » nous a dit un collaborateur de Adé Mensha, joint au téléphone. Une autre affaire qui va encore faire couler beaucoup d’encre et de salive. Affaire à suivre.

Jules César
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