Organisation du cinquantenaire : Pierre Kipré sollicite l’appui du secteur privé

Le budget prévisionnel élaboré par la commission nationale d’organisation du cinquantenaire de l’Indépendance est de 20 milliards Fcfa. L’Etat s’est engagé à mettre à disposition seulement 20% de ce montant. Où trouver le reste des ressources ? C’est le casse-tête qui a probablement conduit le président de la commission nationale Pierre Kipré, mercredi, au siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire. «Nous voulons voir à ce jubilé l’implication du maximum d’Ivoiriens. Nous avons envie de rendre notre pays visible partout. Nous ne sommes pas venus demander de l’argent, mais si vous nous en donnez, ce serait une très bonne chose», a déclaré le diplomate, égrenant une kyrielle de charges liées au projet pharaonique. Cette rhétorique de l’ambassadeur a visiblement heurté plusieurs opérateurs économiques qui auraient voulu que l’Etat privilégie plutôt le paiement de la dette intérieure, condition de la vraie relance économique. En effet, au cours des échanges, les élus de la chambre consulaire se sont particulièrement montrés incisifs contre la gabegie, le clientélisme, le culte de la paresse et l’impunité qui ont pignon sur rue en Côte d’Ivoire. En fait, cette rencontre a fait suite à une assemblée générale de la chambre. Les assises ont présenté une situation économique désastreuse, «jamais survenue dans ce pays». Les représentants du secteur privé ont, entre autres, fustigé le racket, l’insouciance de l’Etat et le harcèlement dont ils sont l’objet. Toute chose qui érode la compétitivité de leur entreprise. «C’est la raison pour laquelle nous vous demandons de participer au jubilé. Votre rôle est de nous conseiller des politiques économiques viables. Il faut que vous nous disiez ce qui ne marche pas. Ce que nous voulons c’est de mettre le doigt là où ça fait mal. Interrogeons-nous sur la nécessité de la bonne gouvernance», a exposé le représentant de la Côte d’Ivoire à Paris. Jean-Louis Billon a été nommé président de la sous-commission du secteur privé.

Lanciné Bakayoko