Le leadership et la gestion des victimes des déchets toxiques font, en ce moment, l’objet d’une bataille entre les présidents d’associations. Cela fait 3 ans 5 mois et 21 jours que des personnes, par la faute d’autres personnes, sont devenues victimes des déchets toxiques déversés au port international d’Abidjan dans la nuit du 18 au 19 août 2006. Ces 500 mille tonnes de déchets transportés par la suite dans différentes communes du district d’Abidjan ont fait, dans les premières heures, seize (16) morts et plusieurs milliers de malades. Très affectées par cette catastrophe, des personnes se sont mobilisées afin de poursuivre la société Trafigura, propriétaire du bateau Probo Koala en vue de dédommager les victimes. Dans cet élan qu’on peut qualifier de solidarité, plusieurs associations de victimes ont vu le jour au cours des années 2006 et 2007. Au nombre de 63 et sur conseil du président de la république de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, ces association ont mis sur pied la Fédération Nationale des Victimes des Déchets Toxiques de Côte d’Ivoire (Fenavidet CI) présidée par Yao Denis Pipira afin d’être plus forts pour défendre et lutter en faveur des victimes estimées à 100 mille dont seulement 30 mille ont bénéficié des 100 milliards négociés par l’état de Côte d’Ivoire auprès de Trafigura pour soulager un tant soit peu les victimes. Après cette étape, les victimes étaient libres de porter plainte contre Trafigura pour se faire dédommager et indemniser. Plus tard, puis se rendre dans les centres sanitaires spécialisés pour se faire soigner, car selon les experts en la matière, les maladies provoquées dans le corps seront ressenties ou feront leurs effets d’ici 10, voire 25 ans. Cela sous-entend un suivi médical adéquat et soutenu. si on s’en tient aux révélations des avocats, lors d’une rencontre à cet effet au parquet d’Abidjan, sur les risques que courent les personnes qui ont été plus ou moins en contact avec les déchets. Il est important de prendre cette affaire de déchets toxiques au sérieux, et lutter pour ces victimes afin d’obtenir gain de cause. Le constat est fait. Plusieurs personnes se battent pour elles (les victimes). Mais aujourd’hui, la question que ces victimes se posent au vu de ce qui est dit et fait est: a qui se confier sereinement et en toute quiétude pour une indemnisation sûre ? Dans cette optique, pour éclairer la lanterne des victimes des déchets toxiques de CI, de l’opinion nationale et internationale, Mme Guidan Lobo Hortense, vice-présidente de l’ex fédération et présidente du collectif des présidents des associations des victimes des déchets toxiques de CI (Cpavndt CI) était face à la presse, samedi 06 février dernier, à Vridi 3 à l’occasion d’un meeting. Cette rencontre, selon elle, a eu pour objectif de porter à la connaissance de tous et surtout des victimes des déchets toxiques que la fédération n’existe plus sur le plan juridique et administratif. Partant de ce fait, le sieur Yao Denis Pipira ne peut agir au nom de cette fédération ˝morte.˝ Le faisant, il est dans le faux et il doit être arrêté. A-t-elle martélé avant d’ajouter en ces ternes « quand la fédération existait, bien que le bureau ait été formé, Yao Denis Pipira seul était à la fois président, secrétaire général, trésorier, commissaire aux comptes et j’en passe. Le comble, il a pris sur lui de prélever sur chaque victime, un taux de 15% du montant de l’indemnité. Ces milliards que cela donnera seront à lui. Au vu de tant de gaffes commises que je n’aurais pas le temps d’énumérer ici, tous les présidents d’associations ont fui et quitté la fédération. Bien avant que son mandat n’arrive à terme, il a refusé de faire des élections. Or les textes stipulent que son mandat ne durait que deux ans . Après quoi, il faut aller à de nouvelles élections. Alors, au vu et au su de tout ceci, il était important pour nous et les victimes de le quitter. C’est ainsi donc que nous (quinze présidents) avons mis ce collectif sur pied afin de poursuivre le combat, celui de lutter et défendre les intérêts des victimes pour les indemniser le plus tôt possible. Pour atteindre donc cet objectif, les quatorze autres présidents, avec les victimes, m’ont mise au pouvoir. Désormais, je suis la présidente des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire. A ce titre, je demande à toutes les victimes encore égarées de se joindre à nous pour le vrai et meilleur combat ». A-t-elle conclu. Il faut souligner que cette rencontre a enregistré la participation de nombreux présidents d’associations des victimes du district d’Abidjan.
Jean Tigane Kouika
Jean Tigane Kouika