Hommes publics, les artistes ivoiriens sont parfois obligés d’avoir un train de vie qui colle à leur image. Mais bien souvent entre la perte de popularité et l’avènement du nouvel album, ils sont obligés de tenir la barre par tous les moyens.
Nombreux sont les créateurs devenus célèbres qui ne cessent de répéter cette phrase. Surtout lorsqu’ils ont une certaine notoriété au plan national et international. Cette assertion, loin d’être en rapport avec le travail à effectuer pour maintenir son statut d’artiste confirmé au plan musical, est très souvent liée aux problèmes sociaux, ceux du quotidien. En effet, devenir un homme public, nécessite un certain mode de vie. Durant les périodes où l’artiste a une forte audience, il parvient tant bien que mal, à partir des différentes prestations et ventes d’albums, à subvenir aux besoins et sollicitations divers. Dans la conscience collective, il est donc difficile de voir un créateur emprunter le bus ou un autre moyen de transport en commun tel qu’un Wôrô-wôrô (véhicule de transport intercommunal) ou encore un Gbaka (mini-car de transport). Ou même, de le voir manger dans un lieu de restauration de fortune tel un ‘’garbadrom’’ (lieu où on vend de l’attiéké au poisson). Implicitement, le peuple exige d’eux un train de vie qui est très souvent au-dessus de leurs moyens financiers. Ce qu’ils ne parviennent toujours pas à respecter. Comment les artistes arrivent-ils à sauver l’apparence de personne publique bien que ne disposant pas de gros moyens ?
Un homme comme les autres
«Un artiste est un homme comme tous les autres». Tous les créateurs sont unanimes sur ce point de vue. «Un artiste, ce n’est pas ce que l’on croit. Il est pareil à tous les autres hommes. A la différence de ces derniers, c’est un créateur. Et, c’est ce qui lui permet de trouver une porte de sortie », explique de façon ferme Blissi Tébil. Si cet artiste évoluant dans un genre musical tradi-moderne est aussi amer, c’est qu’il a connu des moments de gloire. Et pendant cette période, il était au soin de tous ceux qui lui demandaient de l’aide. « Sans aucune prétention, tous les matins, il y avait du monde qui faisait le rang devant ma maison pour me demander de l’aide », explique l’artiste. A ce rythme, il croit que quelle que soit la somme d’argent qu’un artiste gagne, il aura toujours des difficultés à un moment donné. Malgré toutes ces actions de solidarité, certains hommes du showbiz pensent qu’à partir d’une bonne gestion, aucune situation difficile ne doit pas se présenter à un homme devenu célèbre.
Une mauvaise gestion
«En période de vache maigre, l’artiste doit être capable de s’adapter à sa nouvelle situation. Cela relève de la capacité de gestion de chacun d’eux », reconnaît Youl Sayal, manager d’artiste.
« La vie c’est ‘’molo’’ (doucement). S’il pleut chez toi aujourd’hui, réserve un peu d’eau, car la sécheresse va venir», chantent Yodé et Siro dans une de leurs célèbres chansons. Ce conseil, nombreux sont leurs compères qui le reçoivent d’une oreille et le laissent échapper de l’autre. Si les artistes sont bien placés pour donner des conseils, ils sont très souvent les derniers à les mettre en pratique. Quand leur situation s’améliore, nombreux sont ceux qui déménagent. Ils occupent des maisons plus grandes et généralement s’achètent un véhicule de transport. « Ce n’est pas par snobisme. Très souvent c’est pour faire face à certaines réalités. On se connaît en Afrique. Dès qu’on te voit à la télé une ou deux fois, on pense que tu as de l’argent. Et les cousins et petits-frères débarquent du village», justifie Youl Sayal. Pour Popolaye du groupe les Garagistes, la plupart des artistes sont eux-mêmes à la base de leur malheur. «Nous vivons toujours à Wassakara. Nous n’avons pas quitté ce quartier parce que nous sommes devenus célèbres. Nous savons d’où nous venons», note-t-il.
Les activités parallèles
Conscient que la seule activité d’artiste ne nourrit pas son homme, plusieurs créateurs qui ont du succès s’investissent dans d’autres secteurs d’activités. C’est ainsi que beaucoup de concepteurs d’œuvres artistiques deviennent des propriétaires de maquis, bars climatisés, boîtes de nuit, etc. « Nous avons un maquis et d’autres activités que je ne saurais vous révéler », a souligné le lead-vocal des Garagistes. D’autres créateurs choisissent le commerce pendant que ceux qui menaient une activité lucrative avant de se lancer dans la création artistique, retournent à leur activité d’antan. Abou Nidal fait de l’importation d’habits. Fitini, les Galliets tout comme les Garagistes possèdent des maquis. Don Mike le Gourou a sa boîte de nuit. L’ambassadeur Agalawal poursuit ses études à l’université. Des exemples de ce genre, il n’en manque pas dans le milieu. Mais comment survivent les artistes qui ne s’adonnent qu’à la création ?
Aides et dons
Le siège de l’Union des artistes de Côte d’Ivoire (Unartci) est toujours envahi par les créateurs. Surtout lorsque le président Gadji est présent. Ce dernier, connu pour sa générosité, règle à la mesure de ses moyens les problèmes qui lui sont posés. Tous les artistes perdus de vue se retrouvent là-bas, pour bénéficier de la générosité de l’homme. Pour ceux qui ne vont pas à l’Unartci, c’est auprès des parrains qu’ils se ravitaillent. Dans bien des cas, c’est le parrain lui-même, très souvent le producteur, qui s’occupe du loyer de l’artiste. « Aujourd`hui, la musique nourrit à peine son homme. C`est Alassane Ouattara qui paye mon loyer. Lorsque ma fille a accouché, il s`est occupé de tout. Quand j`ai un problème, il est toujours là », avait révélé Antoinette Allany dans les colonnes de Nord-Sud Quotidien du 12 décembre 2009. Plusieurs artistes bénéficient, discrètement ou au vu et su de tous, de ce genre de soutien.
Sanou Amadou (stagiaire)
Nombreux sont les créateurs devenus célèbres qui ne cessent de répéter cette phrase. Surtout lorsqu’ils ont une certaine notoriété au plan national et international. Cette assertion, loin d’être en rapport avec le travail à effectuer pour maintenir son statut d’artiste confirmé au plan musical, est très souvent liée aux problèmes sociaux, ceux du quotidien. En effet, devenir un homme public, nécessite un certain mode de vie. Durant les périodes où l’artiste a une forte audience, il parvient tant bien que mal, à partir des différentes prestations et ventes d’albums, à subvenir aux besoins et sollicitations divers. Dans la conscience collective, il est donc difficile de voir un créateur emprunter le bus ou un autre moyen de transport en commun tel qu’un Wôrô-wôrô (véhicule de transport intercommunal) ou encore un Gbaka (mini-car de transport). Ou même, de le voir manger dans un lieu de restauration de fortune tel un ‘’garbadrom’’ (lieu où on vend de l’attiéké au poisson). Implicitement, le peuple exige d’eux un train de vie qui est très souvent au-dessus de leurs moyens financiers. Ce qu’ils ne parviennent toujours pas à respecter. Comment les artistes arrivent-ils à sauver l’apparence de personne publique bien que ne disposant pas de gros moyens ?
Un homme comme les autres
«Un artiste est un homme comme tous les autres». Tous les créateurs sont unanimes sur ce point de vue. «Un artiste, ce n’est pas ce que l’on croit. Il est pareil à tous les autres hommes. A la différence de ces derniers, c’est un créateur. Et, c’est ce qui lui permet de trouver une porte de sortie », explique de façon ferme Blissi Tébil. Si cet artiste évoluant dans un genre musical tradi-moderne est aussi amer, c’est qu’il a connu des moments de gloire. Et pendant cette période, il était au soin de tous ceux qui lui demandaient de l’aide. « Sans aucune prétention, tous les matins, il y avait du monde qui faisait le rang devant ma maison pour me demander de l’aide », explique l’artiste. A ce rythme, il croit que quelle que soit la somme d’argent qu’un artiste gagne, il aura toujours des difficultés à un moment donné. Malgré toutes ces actions de solidarité, certains hommes du showbiz pensent qu’à partir d’une bonne gestion, aucune situation difficile ne doit pas se présenter à un homme devenu célèbre.
Une mauvaise gestion
«En période de vache maigre, l’artiste doit être capable de s’adapter à sa nouvelle situation. Cela relève de la capacité de gestion de chacun d’eux », reconnaît Youl Sayal, manager d’artiste.
« La vie c’est ‘’molo’’ (doucement). S’il pleut chez toi aujourd’hui, réserve un peu d’eau, car la sécheresse va venir», chantent Yodé et Siro dans une de leurs célèbres chansons. Ce conseil, nombreux sont leurs compères qui le reçoivent d’une oreille et le laissent échapper de l’autre. Si les artistes sont bien placés pour donner des conseils, ils sont très souvent les derniers à les mettre en pratique. Quand leur situation s’améliore, nombreux sont ceux qui déménagent. Ils occupent des maisons plus grandes et généralement s’achètent un véhicule de transport. « Ce n’est pas par snobisme. Très souvent c’est pour faire face à certaines réalités. On se connaît en Afrique. Dès qu’on te voit à la télé une ou deux fois, on pense que tu as de l’argent. Et les cousins et petits-frères débarquent du village», justifie Youl Sayal. Pour Popolaye du groupe les Garagistes, la plupart des artistes sont eux-mêmes à la base de leur malheur. «Nous vivons toujours à Wassakara. Nous n’avons pas quitté ce quartier parce que nous sommes devenus célèbres. Nous savons d’où nous venons», note-t-il.
Les activités parallèles
Conscient que la seule activité d’artiste ne nourrit pas son homme, plusieurs créateurs qui ont du succès s’investissent dans d’autres secteurs d’activités. C’est ainsi que beaucoup de concepteurs d’œuvres artistiques deviennent des propriétaires de maquis, bars climatisés, boîtes de nuit, etc. « Nous avons un maquis et d’autres activités que je ne saurais vous révéler », a souligné le lead-vocal des Garagistes. D’autres créateurs choisissent le commerce pendant que ceux qui menaient une activité lucrative avant de se lancer dans la création artistique, retournent à leur activité d’antan. Abou Nidal fait de l’importation d’habits. Fitini, les Galliets tout comme les Garagistes possèdent des maquis. Don Mike le Gourou a sa boîte de nuit. L’ambassadeur Agalawal poursuit ses études à l’université. Des exemples de ce genre, il n’en manque pas dans le milieu. Mais comment survivent les artistes qui ne s’adonnent qu’à la création ?
Aides et dons
Le siège de l’Union des artistes de Côte d’Ivoire (Unartci) est toujours envahi par les créateurs. Surtout lorsque le président Gadji est présent. Ce dernier, connu pour sa générosité, règle à la mesure de ses moyens les problèmes qui lui sont posés. Tous les artistes perdus de vue se retrouvent là-bas, pour bénéficier de la générosité de l’homme. Pour ceux qui ne vont pas à l’Unartci, c’est auprès des parrains qu’ils se ravitaillent. Dans bien des cas, c’est le parrain lui-même, très souvent le producteur, qui s’occupe du loyer de l’artiste. « Aujourd`hui, la musique nourrit à peine son homme. C`est Alassane Ouattara qui paye mon loyer. Lorsque ma fille a accouché, il s`est occupé de tout. Quand j`ai un problème, il est toujours là », avait révélé Antoinette Allany dans les colonnes de Nord-Sud Quotidien du 12 décembre 2009. Plusieurs artistes bénéficient, discrètement ou au vu et su de tous, de ce genre de soutien.
Sanou Amadou (stagiaire)