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Politique Publié le mardi 16 février 2010 | Partis Politiques

"Quand l’article 48 n’arrange pas le RHDP, le président Laurent Gbagbo est traité de dictateur!" Entretien avec Yro V. Djiezion, DDC du Canada

Je voudrais commenter avec vous l’actualité politique en Cote d’Ivoire. Récemment, le président Gbagbo a dissous le gouvernement et la CEI. Que pensez-vous de ces décisions?

Vous savez pendant un mois, le président a laissé à Mr Robert Mambé le choix de partir dans la dignité. Mais il n’a pas semblé comprendre ce qui lui était reproché. Il n’a pas non plus mesuré la portée de son maintien à la tête de la CEI. C’est une impasse qui ne pouvait pas aider notre pays à sortir de la crise. Appuyé par le tribalisme et la partisannerie, le Président Mambé se comportait comme s’il bénéficiait d’une humilité absolue, se plaisait à dire qu’il était immuable. Le facilitateur et le premier ministre Soro lui ont recommandé de démissionner; mais rien n’y fit. Monsieur Mambé n’a pas voulu entendre raison et a persisté dans son refus en bloquant le processus de la sortie de crise. Quant à l’opposition, aveuglée par la partisannerie extrémiste et animée d’une certaine volonté de nuire, elle s’est engagée dans la violence avec pour conséquences la destruction de symboles de l’état (Incendies de sous préfectures, saccages des tribunaux et des attaques contre des biens publics …..). Le président Gbagbo n’avait d’autre choix que d’utiliser une mesure d’exception qui est d’appliquer l’article 48, un recours que lui permet notre constitution lorsque la paix est menacée. Nous soutenons cette sortie du président Gbagbo qu’il n’en déplaise aux ennemis de la république.
Vous dites qu’il s’agit d’une décision exceptionnelle pourtant le RHDP ne l’approuve pas. Ils vont plus loin se disant ne pas le reconnaitre comme chef d’état. Qu’en dites- vous?
Rappelons-nous qu’en 2003, sous la pression de l’opposition, de la rébellion et la pression internationale, le président de la République a été contraint d’appliquer exceptionnellement, l’article 48 de la constitution afin de permettre à Mr Alassane Dramane Ouattara d’être candidat aux élections présidentielles, tout en sachant, qu’il ne remplissait pas toutes les conditions d’éligibilité. C’est aussi ce même article qui a permis que tout le monde puisse être candidat aux élections présidentielles chez nous. Monsieur Konan Bédié, avec son âge dépassant la limite permise et Adama Dahiko n’ayant pas plus de dix ans de résidence en tant que citoyen… ont pu être candidat aux élections présidentielles. On voit qu’il y a deux poids deux mesures. Quant les décisions du président de la république relevant de l’article d’exception font l’affaire des opposants du RHDP, elles sont acceptables mais lorsque l’application de cet article ne les arrange pas, Monsieur Laurent Gbagbo devient alors un dictateur. Nous comprenons que ce n’est pas chez les responsables du RHDP qu’il faut aller chercher la bonne volonté d’aller à la paix, encore moins, l’application du code de bonne conduite.
Cela fait plus de 20 ans que vous êtes au Canada. Quelle est la perception des gens que vous côtoyez?
La majorité présidentielle s’est réjouie de la tournure des évènements, de la volonté politique du président de s’affirmer et de trouver des solutions aux tracas de ses concitoyens. Le président a agi avec beaucoup de responsabilité dans cette prise d’otage de la CEI par monsieur Mambé et ses appuis. Les échos qui nous parvenaient du pays ne semblaient pas dignes d’honorer les Ivoiriens. Comment peuvent-ils soutenir un homme public faisant face à des accusations de fraudes sur une liste électorale. Les agissements et les appuis des responsables du RHDP au président de la CEI avaient fini par exaspérer certains politiciens d’ici, au Canada, connaissant notre histoire. Nous Ivoiriens bon teint ont fin par être agacés nous aussi. Les questions que les gens se posent ici sont plurielles. Au nom de quel saint les opposants Ivoiriens luttent? Voudront-ils voir leur pays sortir de la crise? Que faudrait-il aux africains pour faire le bon combat de leur émancipation politique et économique, facteur du développement durable ? Bref, Il faut prendre conscience de qui nous sommes et où nous voulons aller avec notre pays. Et puis, pour nous au Canada tout comme en Côte d’Ivoire, on connait le refrain du président, selon lequel si une solution ne marche pas il faut essayer une autre : c’est ce que le Président est en train de faire et nous l’appuyons dans ses décisions. Nous souhaitons que l’issue des urnes soit acceptée pour toutes les parties. Alors il faut prendre les dispositions qui s’imposent en changeant les équipes qui ont failli maintenant avant qu’il ne soit trop tard.

Le président de la république, après la dissolution du gouvernement, a maintenu le premier ministre issu des FN en poste pour former un gouvernement de crise. Qu’en pensez-vous?
Nous croyons que le président a beaucoup de respect pour son homologue Burkinabé et pour être fidèle à son engagement quant aux Accords Politiques de Ouaga et leurs suppléments, le premier ministre est resté à son poste. Il ne faut pas briser la volonté des FN à aller à la paix même si le processus traîne le pas. Le président Gbagbo, en renouvelant sa confiance à monsieur Soro Guillaume et par la dissolution du gouvernement, envoie un message clair à Soro : celui de mériter la confiance des Ivoiriens. Par ce message, nous comprenons que Soro doit faire ses devoirs de citoyen responsable sans se laisser verser dans la complaisance en voulant faire plaisir à tout le monde. Nous savons la difficulté relevant de telles fonctions; mais l’heure est grave et il faut prendre des décisions exceptionnelles afin de garantir la sortie de crise en douceur.
Que voulez vous dire exactement?
Le premier ministre ne doit pas chercher à faire plaisir à tout le monde. Il doit s’entourer d’une très petite équipe de crise, d’une dizaine de ministres pour les services essentiels afin de contrôler et mieux gérer la sortie de crise. Le premier ministre n’a pas le droit de faire appel ni aux ministres aux ordres de leur parti ni aux ministres dont les déclarations incendiaires nuisent à l’esprit de paix et qui représentent un réel danger pour le processus électoral. Quant au format de la CEI, Nous avons vécu beaucoup de stress pendant l’enrôlement et le traitement des contentieux. Cela est la résultante de la composition des bureaux de la CEI contrôlés par le RHDP où le camp présidentiel est minoritaire. Il faut des forces équilibrées pour obtenir un bon consensus en vue d’organiser des élections libres et transparentes. Le format CEI, formule Mambé a échoué à cause du déséquilibre dans la composition des membres de l’institution. La conséquence nous la connaissons.
Parlons maintenant de la situation politique dans son ensemble. Qu’avez-vous à dire?
L’APO prévoyait un désarmement qui, jusqu`à présent, ne semble pas faire l’objet de mobilisation. Avec des gens des FN en armes dans les parties Nord, Centre, Centre-Ouest et l’Ouest de notre pays, l’intimidation semble la norme de la raison. Les agressions des leaders du FPI et des pro-Gbagbo sont nombreuses au profit du RDR. Il faut que monsieur Soro active le désarmement sinon l‘issue des élections ne sera pas acceptée parce que les populations n’auront pas un libre choix. Par ailleurs, au lieu des marches partisanes, il faut que la jeunesse se mobilise dans un but constructif soit en demandant le désarmement sans délai et en organisant des forums jeunesse sur la sortie de crise au lieu de menacer, à tort, de troubler l’ordre public. Cette façon partisane nuit à l’image de notre pays et constitue un frein au tourisme. Personne ne sort gagnant dans cette situation de guerre de gueules. L’APO prévoit un code de bonne conduite que les leaders d’opposition semblent ignorer. Il ne faut pas prendre toujours les choses qui nous arrangent ; mais penser à l’ensemble des citoyens. Il faut que le RHDP soit conséquent avec lui-même; sinon sur qui sa jeunesse peut-elle se référer pour bien se conduire. La solidarité dans le mal est nuisible pour nous tous.
Vous avez été nommé DDC au Canada. Où en êtes-vous dans cette activité?
C’est vrai que ce qui se passe au pays nous préoccupe énormément. Cependant nous sommes persuades que les choses vont revenir à la normale et que les élections seront organisée. Animés d’une grande foi, nous ne baissons pas les bras et continuons de travailler pour la victoire de notre candidat. Nous désirons ardemment que les esprits se calment chez nos politiciens lorsque vient le temps de régler des questions d’ordre national comme nous sommes habitués à le vivre ici. Nous espérerons que le calme reviendra pour la reprise des travaux de la CEI nouveau format. En attendant, nous organisons des activités de la campagne du candidat de la Majorité présidentielle. Après plusieurs consultations, un bureau vient d’être mis en place. Les difficultés que nous avons au Canada concernent les distances entre les villes. Et nous avons une volonté manifeste de réunir tous les pro-Gbagbo pour ne pas frustrer personne. Pour atteindre nos buts, une bonne organisation est nécessaire. Notre plan de campagne vient d’être élaboré cette fin de semaine et sera présenté bientôt au DNC et au DNCA. Nous sommes sereins que les décisions récemment prises par le président Gbagbo vont dans le sens de la mesure de son engagement envers ses concitoyens et cela est très apprécié dans notre communauté. Le dénouement de l’activité politique au pays sera salutaire pour notre mission.
Pour finir dites nous pourquoi les Ivoiriens du Canada voteront pour Laurent Gbagbo?
Nous connaissons le parcours et l’histoire de l’homme. Nous savons que le choix des Ivoiriens portera sur notre candidat à cause de sa vision pour le pays et son programme de gouvernement. Le même idéal pour lequel le président Obama se bat aux USA afin que ses citoyens aient une assurance maladie, Laurent Gbagbo se bat pour la même cause en Afrique. Nous qui vivons en Amérique du Nord connaissons ce que cela représente d’avoir une assurance maladie universelle. Nous travaillons pour que les canadiens nous apportent leurs expériences en la matière. Le fait de donner la chance égale à tout citoyen Ivoirien de pouvoir bénéficier de l’enseignement gratuit est un luxe que les Ivoiriens peuvent se payer avec toutes les richesses de notre terre. Le programme de rapatriement des cadres et les opportunités de la diaspora de se prendre en mains, une fois de retour au pays sont des atouts que nous pouvons vendre facilement aux électeurs Ivoiriens mous. Enfin, monsieur Laurent Gbagbo est l’homme de la situation, en plus de son courage. Voter pour Laurent Gbagbo ne serait pas gaspiller son vote. C’est pour cela que nous irons chercher tous les votes des indécis que nous connaissons.

Je vous remercie monsieur Directeur de Campagne pour votre contribution

Service de communication de la DDC du Canada par Nathalie Zemgbo-Djiezion
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