Depuis la débâcle des Eléphants à Cabinda lors de la CAN, les Ivoiriens en veulent à leur équipe nationale. Et nombreux sont ceux qui en veulent principalement au capitaine Didier Drogba. Il ne se passe plus un jour sans que le buteur de Chelsea ne soit l’objet d’une attaque et, chose grave par voie de presse. Un tabloïd l’insultait récemment et l’accusait de se moquer des Ivoiriens après qu’il eut réussi un doublé avec son club londonien. Ce brûlot aurait pu ne pas attirer l’attention si hier, une contribution dans les colonnes d’un autre confrère ne « brûlait » pas celui que tout le pays adulait il y a seulement quelques semaines. Sous la plume d’un enseignement d’un niveau certain, Drogba est traité d’ «indigne, de traite à la cause de la patrie »… et pour conclure, l’universitaire lui demande de rendre le brassard. En un mot, Gnaoulé Oupoh, (professeur à l’Université de Cocody) militant connu du FPI, qui n’est pas un vil supporteur, exige que Drogba ne porte plus le maillot de la sélection ivoirienne. Si on peut comprendre la douleur qui traverse notre cher professeur, à l’instar de tous les Ivoiriens et de tous les amoureux de cette équipe, elle ne justifie pour autant pas qu’il faille brûler Didier Drogba et le tenir pour seul et unique responsable, fut-il capitaine, de ce qui est arrivé aux Eléphants en Angola. Sinon la logique du Pr Gnaoulé aurait été complète si elle demandait la démission de tous les joueurs qui n’ont pas bien tourné (Yaya, Kolo, Baky, Demel, Eboué …) du président de la FIF, Anouma, du ministre des Sports et de l’encadrement technique. Il faut sortir de ce schéma et laisser loin derrière les attaques personnelles qui, loin d’apporter quelque chose, mettront à mal l’équilibre de notre équipe nationale. A moins que le réel motif de l’enseignant ne soit ailleurs. On ne peut pas brûler Drogba parce qu’il n’a pu revenir avec la coupe pour que Gbagbo puisse s’en glorifier. Parce que le Didier Drogba qu’il tente de traîner dans la boue est un ambassadeur au sens plein et noble de la Côte d’Ivoire. Il a plus donné à la Côte d’Ivoire que la Côte d’Ivoire ne lui en a donné (excepté l’amour que lui porte la population). Il aurait pu jouer pour n’importe quelle sélection mais il a accepté de venir chez lui à un moment où personne ne croyait en notre équipe nationale (septembre 2002). Il s’est battu avec d’autres valeureux joueurs pour recréer la sympathie autour de cette équipe et lui donner le coffre qu’elle a aujourd’hui. Sinon, ce n’est pas en Côte d’Ivoire et avec les Eléphants que Didier a bâti son nom, sa réputation et son palmarès. Il l’a fait avec l’OM et Chelsea sur les stades européens. On peut donc être déçu de sa production lors de la récente CAN, ce qui est normal -ne dit-on pas que qui aime bien châtie bien – mais il faut éviter certains excès. Se priver de Drogba n’est pas la solution. Il faut plutôt résoudre les problèmes de l’équipe et aller à de nouvelles conquêtes. Comme le recommande le président du RDR. « Cet accident de parcours ne doit pas nous faire oublier toutes les belles victoires que vous avez remportées et toutes les joies que vous nous avez procurées », écrivait Alassane Ouattara au président Anouma.
Toutes les grandes équipes du monde, toutes les grosses stars connaissent à un moment ou un autre un passage à vide. Et dans ces moments, ce sont les fans qui les remettent à flot. C’est ce que fait le président Ouattara quand il redonne « tout son soutien » aux Eléphants et à leur capitaine Didier Drogba. Car tout compte fait, Didier reste et demeure un modèle pour la jeunesse ivoirienne. Et ça, personne ne peut le lui enlever. KL
Toutes les grandes équipes du monde, toutes les grosses stars connaissent à un moment ou un autre un passage à vide. Et dans ces moments, ce sont les fans qui les remettent à flot. C’est ce que fait le président Ouattara quand il redonne « tout son soutien » aux Eléphants et à leur capitaine Didier Drogba. Car tout compte fait, Didier reste et demeure un modèle pour la jeunesse ivoirienne. Et ça, personne ne peut le lui enlever. KL