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Politique Publié le lundi 22 février 2010 | Notre Voie

Pour atteindre Gbagbo : Ouattara veut décapiter les Forces Nouvelles

Echec patent. Samedi 20 février 2010 était la date choisie par Dramane Ouattara et ses hommes pour décapiter les Forces Nouvelles et donner à cet ancien mouvement rebelle, une autre équipe pour le conduire. On devine tout de suite le but recherché : forcer Laurent Gbagbo à revoir tous les accords signés jusque-là, notamment celui de Ouagadougou. Les mouvements insurrectionnels qui ont eu lieu à Bouaké, puis à Korhogo obéissent à ce plan B du RDR. Selon un proche de Ouattara avec qui nous avons longuement échangé sur la question, le samedi soir, on ne devrait plus parler de Guillaume Soro à la tête des Forces Nouvelles. Il devrait être remplacé par Amadou Koné, ci-devant ministre chargé de l’Intégration africaine et porte-parole du gouvernement Soro I. L’homme était si sûr de son fait et de l’organisation qui a été mise sur pied pour descendre Soro qu’il n’éprouvait aucune gêne à en donner tous les détails. “ça y est ! C’est fait. Nous allons changer de tête aux Forces Nouvelles. La machine est lancée et rien ne pourra l’arrêter. Nous avons tout son entourage avec nous. Aussi bien les militaires que les ministres. Que ce soit le ministre de la Justice, celui de la Solidarité et des Victimes ou du Commerce, tous ne voient plus Soro comme leur chef. C’est ADO la solution. C’est pareil chez les militaires. Tu verras bien ce qui va se passer”. Le vendredi soir, nous avons tout fait pour joindre le Premier ministre et avoir son avis sur ce qui se prépare contre lui, mais impossible. Il était occupé à gérer la situation politique du pays. C’est seulement le lendemain matin que nous apprendrons qu’il s’est rendu à Bouaké pour parler à ses camarades de lutte. C’est que, selon un militaire ex-rebelle, Guillaume Soro, ayant flairé “le sale coup que préparaient Ouattara et ses hommes, a décidé de se rendre sur place à Bouaké pour gérer la situation”, explique le militaire FN. Selon ses explications, les pro-Ouattara de l’ex-rébellion racontaient à qui voulait les entendre que c’en était fini de Soro à la tête des Forces Nouvelles. Et que le chef du gouvernement ne pouvait même plus se rendre dans son fief bouakéen. “Nous lui avons dit que nous maîtrisions la situation et qu’il pouvait venir sans rien craindre. On a même dit qu’il pouvait se promener en ville sans garde du corps”. En se rendant donc ce samedi à Bouaké, Soro avait à cœur non seulement de prouver aux Ouattaraïstes qu’il n’a peur de rien, qu’il a toujours le terrain avec lui, mais il mettait fin en même temps à leurs rêves. “Quand il est arrivé, il a parlé avec nous. On s’est dit les vérités. Les pro-Ouattara en ont eu pour leur compte. Il leur a dit qu’il n’y a plus de rébellion en Côte d’Ivoire et les a invités à se conformer à la nouvelle donne”, raconte le soldat. “Ce qui est sûr, poursuit-il, c’est que c’est clair aujourd’hui que les positions ne sont pas les mêmes en notre sein”. Il donne pour preuve le fait que Chérif Ousmane ait laissé les manifestants brûler et casser nombre de symboles de l’Etat comme la préfecture. “Il avait les moyens de les empêcher de faire ce qu’ils ont fait mais il a préféré laisser faire. Nous savons qu’il est un partisan de Ouattara. C’est pour cela qu’il a pris cette position que tout le monde déplore”. Un civil proche de Soro confirme cette idée en comparant le travail fait par Ousmane à celui d’un plus petit que lui. “Il s’agit de ce jeune homme que Wattao a placé à Séguéla. Lui a parlé avec les manifestants et les a mis en garde contre toute casse et tout incendie. Il les a conduits et la manifestation a eu lieu sans problème”. Guillaume Soro a donc passé la nuit de samedi à dimanche à Bouaké pour recoller les morceaux et tuer dans l’œuf le plan diabolique mis en place par ses adversaires pour retarder la marche du pays vers les élections de sortie de crise. On ne devrait pas être surpris qu’il mette à la porte les ministres Mamadou Koné de la Justice, Louis-André Dacoury-Tabley des Victimes de guerre, Youssouf Soumahoro du Commerce et Amadou Koné de l’Intégration africaine. Ils ne partagent plus les mêmes vues avec leur secrétaire général qui voudrait continuer à travailler dans le sens de la bonne marche des affaires du pays alors que, apparemment, eux, ont choisi une autre voie. Le plan B de Ouattara a ainsi échoué. L’heure n’a donc pas sonné comme l’a annoncé à sa Une un confrère proche de Ouattara. Ce sera sans doute pour une autre fois, puisque Ouattara n’est pas homme à prospérer dans le calme. Que Soro dresse toujours ses oreilles s’il ne veut pas être surpris en plein conseil de gouvernement comme l’autre.

Abdoulaye Villard Sanogo
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