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Économie Publié le mercredi 3 mars 2010 | L’expression

Indemnisation des victimes des déchets toxiques - Une si longue attente…

La remise des chèques d’indemnisation des victimes des déchets toxiques a commencé difficilement. Au ^point qu’on se demande si les bénéficiaires peuvent tous toucher les 722.000Fcfa.

Bousculade, cris et injures. Hier à 9h 45, au siège du groupe 4 Sécuritor (G4s) à Cocody, la tension est palpable dans le rang interminable constitué par les victimes des déchets toxiques de Vridi. Venus toucher leur indemnisation, les bénéficiaires ne cachent pas leur impatience devant la lenteur du rang avance. Le soleil sahélien de ces jours-ci pousse certains à se refugier à l’ombre des arbres. Pis, les vigiles à l’entrée dissuadent quiconque voulant s’aventurer à l’intérieur sans qu’on ne lui fasse appel. « Je suis ici depuis 4 h du matin mais je n’ai pas encore été reçu car il y a eu une coupure de courant à 8 h. Certaines victimes d’Abobo ont été les premières à être reçues car elles sont venues hier (Ndlr lundi) mais n’ont pas pu être reçues », révèle N’guessan Jean, formateur en alphabétisation. Et pourtant leur calvaire ne va pas prendre fin de sitôt. Le président de la Coordination des victimes des déchets toxiques (Cnvdt), Gohourou Claude, affirme qu’ils ne pourront percevoir leur argent que le 28 mars. Albertine A, couturière et résidant à Abobo, a tenu à apporter une précision. « Je suis aussi résidente à Abobo mais je n’ai pas été reçue. On a demandé seulement à ceux qui étaient à l’intérieur au moment de la fermeture hier de revenir. Mais c’est de notre faute car c’est nous qui avons créé un cafouillage hier. On a empêché Gohourou de sortir alors qu’il voulait aller à la banque parce que selon lui, le code donné était faux. Il a prétexté aussi que le courant était coupé. On s’est fâché et on n’a pas voulu le laisser sortir pour aller où que ce soit. C’est tout cela qui nous a fait perdre notre temps », explique-t-elle. A 10 h 30, les victimes se bousculent. Le courant est rétabli. Chacun veut se retrouver à la tête du rang interminable. Des disputes éclatent de plus belle mais tout revient dans l’ordre avec la présence des vigiles qui menacent de lâcher les chiens. Auguste Y, résidant à Abobo, sort du bâtiment le sourire aux lèvres en brandissant son chèque de 722.000 Fcfa. «On m’a dit de rester à l’écoute. Qu’ils allaient nous prévenir quand le moment sera arrivé d’aller chercher notre argent. Ils n’ont pas donné de date. Mais, je suis un peu déçu car je m’attendais à 750.000Fcfa », regrette-t-il. Un responsable du Groupe 4S sous le sceau de l’anonymat, dévoile que c’est par mesure sécuritaire que l’option chèque a été choisie. « Nous sommes un groupe de sécurité et nous avons été choisi pour assurer l’ordre. C’est avec réserve donc que je donne cette information. Les chèques sont émis et les victimes seront informées par leurs responsables, qui leur diront si le moment du paiement est arrivé. L’option chèque a été choisie après tous les évènements que vous savez. C’est aussi une précaution. Imaginez avec cette foule nombreuse ce qui pourrait arriver à une personne qui possède une somme de 722.000 Fcfa », rassure-t-il. A 11h 44mn, un autocar rempli d’autres victimes de Vridi, fait son entrée dans la cour au grand désarroi des ‘‘anciens’’. « Avec toutes ces personnes qui arrivent, à quel moment vont-ils nous recevoir ? », se demande atterré Essoh K. A 12h 30, les victimes se mettent à scander « On est fatigué ! On est fatigué ! ». Les vigiles commencent à perdre patience mais l’arrivée de Gohourou Claude calme les esprits. Mais celui-ci menace : « Vous devez rester calmes pour qu’on puisse en finir avec les personnes venues d’Abobo et s’occuper de vous ensuite. Si cela n’est pas fait vous allez attendre encore jusqu’au 15 mars ». A la question de savoir pourquoi des chèques sont distribués aux bénéficiaires et pourquoi doivent-ils attendre jusqu’au 21 mars pour passer au guichet, sa réponse est nette et sèche. «Ce sont des rumeurs de basse cour. Les victimes toucheront leur indemnisation le 1er dimanche, trois semaines après l’octroi des chèques. Elles pourront donc se rendre dans les différentes agences Sgbci. Cette méthode a été décidée parce que la méthode des cartes magnétiques est désuète. Il faut que tout le monde ait son chèque, ensuite l’argent viendra», tente-t-il de rassurer.
Napargalè Marie
Légende : C’est sous un soleil de plomb que les victimes, venues nombreuses attendaient le ‘‘chèque sauveur’’.
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