Les femmes désemparées par les déboires conjugaux et à la recherche d’un réconfort moral et sentimental mordent facilement à son appât. Conscient de leur état de détresse, Dali Laba Olivier vend du vent à ces dames divorcées ou en instance de divorce. Ce vendeur de charbon de 39 ans maîtrise l’art de la roublardise. En 2007, alors qu’il séjourne en prison pour tentative d’assassinat et empoisonnement, Olivier obtient la liberté provisoire, huit mois après son incarcération. Il sort du bagne et prend pour cible les femmes divorcées. Pour se donner de la valeur aux yeux de ses victimes, le charbonnier de la Riviéra Bonoumin usurpe le titre de capitaine de marine puis celui de commandant. Des documents ont été falsifiés pour se donner cette qualité d’officier. Puis, il passe une annonce chez le confrère «Go Magazine ». Le vendeur de charbon affirme qu’il est propriétaire d’un navire qui aurait été bloqué par les autorités portuaires car il n’aurait pas payé le droit de stationnement fixé, selon lui, à 15 millions Fcfa. Le choix de ce périodique ne relève pas du hasard. Olivier sait que ce canard est spécialisé dans le traitement de l’information people et il est beaucoup lu par la gente féminine. A la fin de l’annonce, « le capitaine », se présente comme un célibataire propriétaire d’un bateau à la recherche d’une âme sœur. Il n’oublie pas de communiquer son numéro téléphonique.
Tout part d’une annonce
Le tour est ainsi joué et la première victime Tébo Eléonore Pascaline se rend chez le prince charmant avec l’intime conviction qu’il la conduira dans un bref délai, devant le maire. Le contact est noué et la relation se tisse. Pascaline croit avoir affaire à un homme bien. Bluff. Elle se voue corps et âme à son « homme ». Cette femme est à la tête d’une société de vente de matériels informatiques. La fortune lui sourit et ses voyages d’affaires à Dubaï ne se comptent plus sur le bout des doigts. De ces entrefaites, en avant la musique. Il convainc Pascaline qu’il doit s’acquitter du droit de stationnement de son bateau accosté au port autonome d’Abidjan. «Je sortais d’une déception amoureuse. J’ai lu son annonce sur le journal. J’ai décidé de prendre les choses du bon côté. Donc, j’ai tissé une nouvelle relation avec lui. Nous nous fréquentions et tout allait bien. Il m’a dit qu’il avait besoin de 7 millions Fcfa pour régler une affaire. Sans hésiter, je lui ai donné l’argent au nom de l’amour que j’avais pour lui», affirme-t-elle, en ajoutant que l’ex-détenu de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) lui avait promis le mariage.
Des femmes divorcées pour cibles
Un mariage aux calendes grecques puisque, Olivier ayant empoché l’argent, prend le large. Nous sommes en avril 2008. Comme une abeille qui butine de fleur en fleur, Olivier s’agrippe à une autre femme, en détresse qui vient de consommer son divorce après 10 ans de vie commune. Il applique la même panacée pour soutirer la somme de 4,5 millions Fcfa à Mlle Aghui Julie, pour dit-il, éponger une dette. Ainsi, le pseudo capitaine ou encore le faux commandant passe au suivant. Elle se nomme Yapi Audrey Dorcasse, secrétaire de direction au ministère des Infrastructures économiques. J’ai fait sa connaissance, explique-t-elle, par le biais d’une annonce publiée dans le journal Go Magazine. « Il disait être à la recherche d’une âme sœur. Puisque je suis célibataire alors j’ai décidé de faire sa rencontre. J’avoue que les choses sont allées très vite. Il était très possessif et il m’a vite emballée », indique Audrey. Pris dans une spirale infernale, elle se toque d’Olivier et ne contrôle plus rien. Dès lors la victime obéit aux injonctions du fameux capitaine au risque de perdre le morceau. « Je lui venais régulièrement en aide. C’est moi-même qui lui donnais son argent de poche. 50.000 Fcfa par-ci, 100.000 Fcfa par-là. Je ne peux pas compter le nombre de fois que je lui remettais de l’argent », ajoute-t-elle. Olivier profite de cette vache à lait pour « boire » 7 millions Fcfa. Selon lui, l’argent devait servir à régler encore des factures impayées. Comme les précédentes victimes, Yapi n’aura que ses yeux pour pleurer parce que le fringant embobineur prend une fois encore la clé des champs avec les 7 millions Fcfa. Le bouquet, c’est qu’Olivier ajoute à son compteur une femme officier de police. Elle travaille à la direction de la police nationale au Plateau. Son identité n’a pas été révélée par le parquet pour, dit-on, des raisons de sécurité et pour préserver son intimité. Olivier s’offre même un véhicule de marque Peugeot 406 et un chauffeur. Il mène alors une vie de pacha. A la résidence Faya (Cocody), l’imposteur habite une villa louée à 350.000 Fcfa. Fait notable : les victimes résident à la Riviera Palmeraie. Elles portent plainte au commissariat de police du 35ème arrondissement contre Olivier, accusé d’escroquerie, de faux et usage de faux. Après trois ans de règne, le prévenu touche le fond. Il est appréhendé le 17 février. De l’enquête préliminaire à son déférement au parquet général du Plateau, Olivier nie les deux chefs d’accusation.
Le juge envoie Olivier à la prison de Dimbokro
Mais quand il comparaît, le 25 février, à la barre du tribunal des flagrants délits, le prévenu se ravise et plaide coupable. Toutes ses victimes, à l’exception de la commissaire de police absente à l’audience, se sont constituées partie civile. Elles réclament 14,5 millions Fcfa. Pour le ministère public, le mis en cause est un prévenu dangereux qui, étant en détention, avait déjà mis en place son plan pour arnaquer « les femmes en détresse ». Selon le parquet, l’accusé a profité des failles de la justice en publiant une annonce pour mener son entreprise malicieuse. « Nous sommes en face d’un bandit de grand chemin. Les faits à lui reprochés sont bien établis. Nous demandons qu’il soit sévèrement puni », requiert le substitut du procureur de la République. Le tribunal entérine la constitution de partie civile des plaignantes. Il condamne le prévenu à 5 ans de réclusion assortie de 300.000 Fcfa d’amende. Fait particulier : le juge décide d’envoyer Olivier à la prison de Dimbokro pour purger sa peine. Une fois libre, il doit verser la somme de 14,5 millions Fcfa aux victimes.
Une enquête réalisée par Ouattara Moussa
Tout part d’une annonce
Le tour est ainsi joué et la première victime Tébo Eléonore Pascaline se rend chez le prince charmant avec l’intime conviction qu’il la conduira dans un bref délai, devant le maire. Le contact est noué et la relation se tisse. Pascaline croit avoir affaire à un homme bien. Bluff. Elle se voue corps et âme à son « homme ». Cette femme est à la tête d’une société de vente de matériels informatiques. La fortune lui sourit et ses voyages d’affaires à Dubaï ne se comptent plus sur le bout des doigts. De ces entrefaites, en avant la musique. Il convainc Pascaline qu’il doit s’acquitter du droit de stationnement de son bateau accosté au port autonome d’Abidjan. «Je sortais d’une déception amoureuse. J’ai lu son annonce sur le journal. J’ai décidé de prendre les choses du bon côté. Donc, j’ai tissé une nouvelle relation avec lui. Nous nous fréquentions et tout allait bien. Il m’a dit qu’il avait besoin de 7 millions Fcfa pour régler une affaire. Sans hésiter, je lui ai donné l’argent au nom de l’amour que j’avais pour lui», affirme-t-elle, en ajoutant que l’ex-détenu de la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) lui avait promis le mariage.
Des femmes divorcées pour cibles
Un mariage aux calendes grecques puisque, Olivier ayant empoché l’argent, prend le large. Nous sommes en avril 2008. Comme une abeille qui butine de fleur en fleur, Olivier s’agrippe à une autre femme, en détresse qui vient de consommer son divorce après 10 ans de vie commune. Il applique la même panacée pour soutirer la somme de 4,5 millions Fcfa à Mlle Aghui Julie, pour dit-il, éponger une dette. Ainsi, le pseudo capitaine ou encore le faux commandant passe au suivant. Elle se nomme Yapi Audrey Dorcasse, secrétaire de direction au ministère des Infrastructures économiques. J’ai fait sa connaissance, explique-t-elle, par le biais d’une annonce publiée dans le journal Go Magazine. « Il disait être à la recherche d’une âme sœur. Puisque je suis célibataire alors j’ai décidé de faire sa rencontre. J’avoue que les choses sont allées très vite. Il était très possessif et il m’a vite emballée », indique Audrey. Pris dans une spirale infernale, elle se toque d’Olivier et ne contrôle plus rien. Dès lors la victime obéit aux injonctions du fameux capitaine au risque de perdre le morceau. « Je lui venais régulièrement en aide. C’est moi-même qui lui donnais son argent de poche. 50.000 Fcfa par-ci, 100.000 Fcfa par-là. Je ne peux pas compter le nombre de fois que je lui remettais de l’argent », ajoute-t-elle. Olivier profite de cette vache à lait pour « boire » 7 millions Fcfa. Selon lui, l’argent devait servir à régler encore des factures impayées. Comme les précédentes victimes, Yapi n’aura que ses yeux pour pleurer parce que le fringant embobineur prend une fois encore la clé des champs avec les 7 millions Fcfa. Le bouquet, c’est qu’Olivier ajoute à son compteur une femme officier de police. Elle travaille à la direction de la police nationale au Plateau. Son identité n’a pas été révélée par le parquet pour, dit-on, des raisons de sécurité et pour préserver son intimité. Olivier s’offre même un véhicule de marque Peugeot 406 et un chauffeur. Il mène alors une vie de pacha. A la résidence Faya (Cocody), l’imposteur habite une villa louée à 350.000 Fcfa. Fait notable : les victimes résident à la Riviera Palmeraie. Elles portent plainte au commissariat de police du 35ème arrondissement contre Olivier, accusé d’escroquerie, de faux et usage de faux. Après trois ans de règne, le prévenu touche le fond. Il est appréhendé le 17 février. De l’enquête préliminaire à son déférement au parquet général du Plateau, Olivier nie les deux chefs d’accusation.
Le juge envoie Olivier à la prison de Dimbokro
Mais quand il comparaît, le 25 février, à la barre du tribunal des flagrants délits, le prévenu se ravise et plaide coupable. Toutes ses victimes, à l’exception de la commissaire de police absente à l’audience, se sont constituées partie civile. Elles réclament 14,5 millions Fcfa. Pour le ministère public, le mis en cause est un prévenu dangereux qui, étant en détention, avait déjà mis en place son plan pour arnaquer « les femmes en détresse ». Selon le parquet, l’accusé a profité des failles de la justice en publiant une annonce pour mener son entreprise malicieuse. « Nous sommes en face d’un bandit de grand chemin. Les faits à lui reprochés sont bien établis. Nous demandons qu’il soit sévèrement puni », requiert le substitut du procureur de la République. Le tribunal entérine la constitution de partie civile des plaignantes. Il condamne le prévenu à 5 ans de réclusion assortie de 300.000 Fcfa d’amende. Fait particulier : le juge décide d’envoyer Olivier à la prison de Dimbokro pour purger sa peine. Une fois libre, il doit verser la somme de 14,5 millions Fcfa aux victimes.
Une enquête réalisée par Ouattara Moussa