Le partage des 22 milliards des déchets toxiques a débuté lundi à Cocody. Plus 100 mille personnes sont concernées.
En moins d’une semaine, plus de 5.000 personnes ont reçu leurs chèques de 750.000 Fcfa dans le cadre de la distribution des 22,5 milliards de Fcfa (33 millions d’euros) versés à des victimes de déchets toxiques par Trafigura. Ce chiffre nous a été communiqué hier par le président de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (Cnvdt). Claude Gohourou a promis donner plus de détails sur l’opération aujourd’hui au cours d’une conférence de presse. Hier, cinquième journée de la distribution des chèques, le site d’accueil situé à quelques mètres de l’ancien Centre culturel américain, à Cocody, était noir de monde, comme les jours précédents. A midi, des bénéficiaires arrivés à 4 heures du matin attendaient encore, sous le chaud soleil, dans un long rang, avec l’espoir d’être reçus avant la fin de la journée. Il fallait se réveiller plus tôt pour être à cette heure de l’autre côté d’une barrière où se poursuit l’attente, cette fois, sous des tentes. De là, les intéressés se déplacent par petits groupes vers un troisième rang formé à l’entrée d’une villa à l’intérieur de laquelle une trentaine d’agents les attendent pour la dernière phase de la procédure. Avant franchir chacune des étapes, chaque victime doit fournir les pièces qui prouvent qu’elle figure sur la liste des 101 mille personnes ayant participé à la plainte contre la multinationale Trafigura, affréteur du bateau qui a transporté les tonnes de déchets chimiques déversés à Abidjan en août 2006. Cette action, rappelons-le, a été conduite par le cabinet anglais Leigh Day and Co. Lorsque le nom est validé, une carte magnétique et un chèque sont remis à l’individu pour qu’il puisse retirer son argent à la banque sous la forme de son choix. Après plusieurs mois de désaccord autour des modalités de payement des 22,5 milliards, le cabinet londonien et la Cnvdt ont fini par accorder leurs violons. Pour Zérégbé Thierry, un des coordonnateurs rencontrés sur le terrain, cette cogestion est l’une des raisons de la centralisation de l’opération. «C’est parce qu’il y a deux structures. La première fois par exemple, (le programme initial de payement défini par Leigh Day and Co), le temps était plus large. Aujourd’hui, on se dit que les gens ont tellement souffert qu’il faut très rapidement leur payer leur argent. Il fallait pour cela mobiliser plusieurs équipes, cela aurait mis du temps. Notre objectif est de satisfaire rapidement le maximum de personnes pour pouvoir gérer les retardataires au fil du temps », a-t-il expliqué. Il rappelle qu’une planification a été faite pour éviter un tel engorgement. Mais, déplore-t-il, « les gens sont trop pressés et chacun veut être payé le premier.»
Cissé Sindou
En moins d’une semaine, plus de 5.000 personnes ont reçu leurs chèques de 750.000 Fcfa dans le cadre de la distribution des 22,5 milliards de Fcfa (33 millions d’euros) versés à des victimes de déchets toxiques par Trafigura. Ce chiffre nous a été communiqué hier par le président de la Coordination nationale des victimes des déchets toxiques (Cnvdt). Claude Gohourou a promis donner plus de détails sur l’opération aujourd’hui au cours d’une conférence de presse. Hier, cinquième journée de la distribution des chèques, le site d’accueil situé à quelques mètres de l’ancien Centre culturel américain, à Cocody, était noir de monde, comme les jours précédents. A midi, des bénéficiaires arrivés à 4 heures du matin attendaient encore, sous le chaud soleil, dans un long rang, avec l’espoir d’être reçus avant la fin de la journée. Il fallait se réveiller plus tôt pour être à cette heure de l’autre côté d’une barrière où se poursuit l’attente, cette fois, sous des tentes. De là, les intéressés se déplacent par petits groupes vers un troisième rang formé à l’entrée d’une villa à l’intérieur de laquelle une trentaine d’agents les attendent pour la dernière phase de la procédure. Avant franchir chacune des étapes, chaque victime doit fournir les pièces qui prouvent qu’elle figure sur la liste des 101 mille personnes ayant participé à la plainte contre la multinationale Trafigura, affréteur du bateau qui a transporté les tonnes de déchets chimiques déversés à Abidjan en août 2006. Cette action, rappelons-le, a été conduite par le cabinet anglais Leigh Day and Co. Lorsque le nom est validé, une carte magnétique et un chèque sont remis à l’individu pour qu’il puisse retirer son argent à la banque sous la forme de son choix. Après plusieurs mois de désaccord autour des modalités de payement des 22,5 milliards, le cabinet londonien et la Cnvdt ont fini par accorder leurs violons. Pour Zérégbé Thierry, un des coordonnateurs rencontrés sur le terrain, cette cogestion est l’une des raisons de la centralisation de l’opération. «C’est parce qu’il y a deux structures. La première fois par exemple, (le programme initial de payement défini par Leigh Day and Co), le temps était plus large. Aujourd’hui, on se dit que les gens ont tellement souffert qu’il faut très rapidement leur payer leur argent. Il fallait pour cela mobiliser plusieurs équipes, cela aurait mis du temps. Notre objectif est de satisfaire rapidement le maximum de personnes pour pouvoir gérer les retardataires au fil du temps », a-t-il expliqué. Il rappelle qu’une planification a été faite pour éviter un tel engorgement. Mais, déplore-t-il, « les gens sont trop pressés et chacun veut être payé le premier.»
Cissé Sindou