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Politique Publié le jeudi 11 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Hier, à la Cour royale d’Abengourou : Nicolas Kouassi-Akon a “déchiré” le cinquantenaire

Dans le cadre des préparatifs du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, le comité d’organisation présidé par le ministre Pierre Kipré était hier dans la capitale de l’Indénié pour partager avec les différentes populations une réflexion sur : “Conflits régionaux et indépendances nationales en Afrique”: le cas de l’Afrique de l’Ouest”. A cette occasion, le maire de la cité d’Abengourou Nicolas Kouassi Akon a souhaité la bienvenue aux visiteurs et livré un message dense dont nous vous proposons l’intégralité.

Monsieur le Représentant du Président de la République
Monsieur le Président du CNPCICI
Monsieur le Préfet de Région, Président du SCRPCICI
Sa Majesté Nanan Boa Kouassi III, Roi de l'Indénié,
Sa Majesté Nanan Agnini Bilé II, Roi du Djuablin
Eminents Experts et Animateurs du Pré-colloque, en vos rangs, grade et qualité.
Honorables Invités,
Mesdames, Messieurs
Au nom du Conseil Municipal, de leurs Majestés les Rois de l'Indénié et du Djuablin, de toutes les couches sociales de la Commune et en mon nom personnel, je suis heureux de prendre la parole pour souhaiter à nos illustres hôtes de ce jour la cordiale bienvenue dans notre cité, la Cité Royale de la Paix.
Je ressens comme un grand honneur et un gage de confiance le choix de la Ville d'Abengourou pour abriter le premier des quatre Pré-colloques programmés dans le cadre des manifestations marquant le Cinquantenaire de l'Indépendance de la Côte d'Ivoire.
Monsieur le Ministre Dano Djédjé, je vous salue très fraternellement et saisis cette opportunité pour vous remercier et vous féliciter pour les efforts louables que vous avez déployés pendant près de dix longues années au Gouvernement au service de la réconciliation de vos concitoyens dressés les uns contre les autres par la malheureuse guerre qu'a connue notre pays. Que le Seigneur vous le rende au centuple et vous protège.
Monsieur le Ministre Pierre Kipré, Président de la Commission Nationale Préparatoire du Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire (CNPCICI) , je voudrais vous assurer de la grande joie que j'éprouve à vous accueillir à Abengourou. Vous me donnez ainsi l'occasion de revivre le souvenir des années que nous avons passées ensemble au Gouvernement de 1996 à 1998 sous la présidence de Henri Konan Bédié. Vous occupiez alors le poste de Ministre de l'Education Nationale avec beaucoup d'autorité et de talent.
Je suis certain que vous saurez mettre ces qualités au service de la délicate et lourde mission que le Chef de l'Etat vous a confiée d'organiser le Cinquantenaire de notre pays. Je vous souhaite beaucoup de bonheur dans toutes vos initiatives et un succès éclatant dans cette noble entreprise qui devra marquer d'une pierre blanche l'histoire de notre cher pays.
Quant à vous, Mesdames et Messieurs les participants au Pré-colloque, vous êtes des sommités intellectuelles dont la présence à Abengourou nous impressionne et augure assurément le très haut niveau du Pré-colloque. C'est un grand privilège de vous compter parmi nous et de pouvoir ainsi profiter de votre expertise sur le sujet qui vous est soumis , à savoir : " Conflits Régionaux et Indépendances Nationales en Afrique : le cas de l'Afrique de l'Ouest ".Je vous remercie très sincèrement et formule le vœu que la Cité Royale de la Paix soit pour vous un cadre propice à vos réflexions.
Je souhaite à chacune et à chacun de vous un bon séjour à Abengourou sous la protection du Tout Puissant et de nos ancêtres.

Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de saisir l'occasion qui nous est offerte pour partager avec vous certaines de mes préoccupations en rapport avec les réflexions qu'appelle la célébration du cinquantenaire de notre pays.
C'est un fait en effet, que l'histoire de la Côte d'Ivoire indépendante se déroule à une vitesse accélérée depuis le retour au multipartisme en Avril 1990, dans la dynamique de la chute du Mur de Berlin et du discours de La Baule.
Depuis Septembre 2002 et malgré l'accord de Linas-Marcoussis, la Côte d'Ivoire s'est installée dans une crise ouverte dans laquelle elle se débat encore, bien que Guillaume Soro , le Chef de la rébellion soit confortablement installé à la Primature après la signature de l'accord politique de Ouagadougou par les ex-belligérants en Mars 2007, soit depuis trois ans maintenant.
Les Ivoiriens sont ainsi invités à préparer et à célébrer avec faste , le cinquantenaire de leur indépendance sur fond de sept années de crise multiforme, avec ses corollaires que sont :
-Les difficultés d'organisation des élections et l'illégitimité des Institutions de la République depuis cinq (5) ans
-La paupérisation galopante
-La chute vertigineuse de l'espérance de vie
-L'effondrement du système éducatif
-La précarité des soins de santé
-La dégradation accélérée des infrastructures de base
-L'insécurité généralisée
-La perte des repères de moralité et d'éthique
-Le désarroi de la jeunesse réduite au chômage sans espoir,
L'exacerbation des grands fléaux de société tels que le tribalisme , le népotisme, l'impunité , la corruption, l'enrichissement illicite, l'incivisme, la drogue et la délinquance
Pire encore, nous nous contentons de jouir égoïstement et sans retenue de cet héritage, oubliant trop souvent notre devoir sacré de le faire fructifier et d'offrir aux Ivoiriens indépendants depuis 50 ans , plus de progrès, de bonheur et de joie de vivre.
Il est temps, grand temps de situer sans complaisance, la responsabilité des cadres et intellectuels à qui incombent naturellement l'organisation et la conduite du développement, dans les errements et la décadence de la Côte d'Ivoire indépendante.
Nous devons, en quelque sorte, mettre à profit le Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire pour faire notre aggiornamento et remettre résolument notre pays sur le chemin du développement durable.
Je suis persuadé que les nombreux et éminents experts qui ont accepté de présenter des communications et d'animer les travaux des pré-colloques et du colloque nous y aideront de façon déterminante.
Tant il est vrai qu'en l'espace de dix ans (1993-2003) se sont produits de nombreux faits historiques notables dont nous pouvons relever notamment:
Décembre 1993 : Le décès du Président Houphouët-Boigny et l'accession d'Henri Konan Bédié au pouvoir conformément à la Constitution.
Octobre 1995 : Le boycott actif de l'élection présidentielle par le Front Républicain et la tentative de coup d'Etat avorté de Robert Gueï.
Décembre 1999 : Le coup d'Etat militaire contre le régime du Président Henri Konan Bédié et l'accession du Général Robert Gueï au pouvoir.
Octobre 2000 : L'accession de Laurent Gbagbo au pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle.
Septembre 2002 : L'éclatement de la rébellion venue du Nord, la partition en deux du territoire national et l'assassinat du Président Robert Gueï et du Ministre Boga Doudou .
Janvier 2003 : La signature de l'accord politique de Linas-Marcoussis.
Mais plus grave encore, les ravages des délestages d'électricité et des coupures d'eau en vigueur qui menacent dangereusement le tissu économique et le bien-être des populations.
De telles réalités, vous en conviendrez avec moi, n'incitent guère à la réjouissance pour le Cinquantenaire de notre indépendance. Elles nous interpellent et nous questionnent à tous les niveaux. Qu'avons-nous fait de notre pays en un demi-siècle d'indépendance ?
Que sont devenus les grands espoirs soulevés par le 7 Août 1960 et les résultats spectaculaires des premières décennies de l'indépendance ?
Et que pourrions -nous faire pour redresser la barre et mériter davantage de notre statut d'hommes libres d'une Nation pleinement indépendante dans un monde globalisé et impitoyable ?
Pour nous, cadres et intellectuels bardés de diplômes impressionnants, le moment est certainement venu de faire notre examen de conscience. Ayons le courage de reconnaître humblement que nous n'avons pratiquement rien ajouté à l'héritage légué par les pionniers de notre indépendance incarnés par Houphouet Boigny et ses compagnons qui étaient pourtant moins diplômés.
Je renouvelle à tous nos illustres hôtes mes souhaits de bienvenue et formule le vœu ardent que les travaux en terre de l'Indénié soient couronnés de succès et nous fassent entrer de plein pied dans un cinquantenaire de méditation profonde et d'humilité
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE AIMABLE ATTENTION.
KOUASSI-AKON YAO NICOLAS
Maire de la Commune d'Abengourou
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