Ces dix dernières années, la ville d'Abidjan a connu une floraison des structures de précollectes des déchets et une multiplication des initiatives de proximité pour l'amélioration des conditions et du cadre de vie dans les communes. Ces structures enlèvent 87% des ordures sur l'étendue du territoire du District d'Abidjan. Malheureusement, malgré son caractère incontournable, ce secteur qui est l'un des maillons essentiels de la chaîne de ramassage des ordures connaît un véritable problème. Leur statut informel et leur mauvaise organisation sur le terrain font qu'elles ne peuvent prétendre concourir à aucun marché dans la gestion des déchets. En outre, elles sont perpétuellement à la merci des opérateurs de collecte qui détiennent des contrats formels dans les communes du District. Plus grave, ces opérateurs formels imposent des conditions de travail (rémunération imprécise), qui ne sont par favorables aux structures de précollecte. Cette situation de précarité et le manque de professionnalisme de ces groupements les conduisent à une mauvaise exécution des prestations de la précollecte sur le terrain. C'est pour mettre fin à cette situation de précarité pour une bonne organisation et optimisation de la précollecte des ordures ménagères dans le District d'Abidjan qu'un atelier de réflexion qu'un séminaire s'est ouvert hier à Abidjan. Car, une bonne organisation aux plans technique, organisationnel et financier et une reconnaissance formelle de ces structures comme des opérateurs professionnels du secteur peuvent permettre à l'amélioration du service de salubrité par l'extension du ramassage des ordures dans les zones inaccessibles aux véhicules classiques de la collecte, l'amélioration des conditions de vie des jeunes par la création d'emplois stables et rémunérés correctement et donc lutter contre la marginalisation sociale et la pauvreté urbaine. C'est pourquoi, à l'ouverture de cet atelier, M. Zagbaï Arnaud Tapé, Directeur général adjoint du Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd) a indiqué que cette structure mettra tout en œuvre pour accompagner ce projet, lancé en septembre 2007 par Development innovations group (Dig), une structure canadienne. Une occasion en or qu'a saisie le vice-président de la Fédération des précollecteurs et des prestataires de services de Côte d'Ivoire (Fepsuci), Etienne Dogba pour indiquer que sa structure existe depuis une vingtaine d'années pour mettre fin à l'informel. Pour sa part, Pierre Demba, coordonnateur du Projet d'urgence d'infrastructures urbaines (Puiur) a félicité ces acteurs de développement, dont les actions ont concouru à la réussite de "l'opération Abidjan ville propre", financée par la Banque mondiale. A ce niveau, il a fait savoir que 800000 tonnes d'ordures pour un montant de 4,5 milliards de Fcfa ont été enlevées. C'est pourquoi, il espère que les résultats de ces assises permettront une meilleure organisation de ces derniers. Car, fait-il indiquer, ils demeurent incontournables dans la chaîne de collecte des ordures.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
Joseph Atoumgbré
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