Discussions avec le Premier ministre - Les vérités que Djédjé Mady cache à ses militants

Invité le mardi dernier, par le confrère Nord-Sud, Alphonse Djédjé Mady a longuement parlé, comme à son habitude avec beaucoup de contrevérités.

Une évidence quasi-parfaite dans le monde politique ivoirien. En pleine campagne électorale, tous les mensonges ne sont permis avec ceux qui n’ont aucun programme, aucune ambition pour la Côte d’ Ivoire. Le mardi dernier, Djédjé Mady, le porte-parole du Rhdp était l`invité du confrère Le Nouveau Réveil. Et "Zimin", le cadre vomi depuis plusieurs années chez lui à Saïoua, s`est senti à l`aise dans l`exercice qui a consisté à masquer des faits au Rhdp. Après les précédentes déculottés et les fiascos accumulés, il fallait faire vite. Très vite avec un homme qui dans le groupe vieillissant du Rhdp, a l`art de transformer le faux en vrai. Car, la grogne enfle de plus en plus dans la base qui ne comprend pas les stratégies de ces leaders qui après avoir crié sur le toit du monde qu`ils ne reconnaissent plus Gbagbo comme Président de la République, se sont empressés d`aller discuter avec un Premier ministre dont la nomination porte pourtant sa signature. Voici ce que dit, l`ex-député-maire de Saïoua " (…) nous voulons, annonce-t-il, sortir de cette crise par la paix et par une voix démocratique. Nous n`avons pas discuté avec un Premier ministre de Gbagbo qui ne sort pas dans les Accords. Nous avons discuté avec un Premier ministre quand Gbagbo est revenu dans les Accords (…) voilà pourquoi nous sommes dans le gouvernement Soro II. Parce que c`est conforme aux Accords auxquels nous adhérons. " Après la dissolution du gouvernement et de la Cei, comment Gbagbo est-il revenu dans les accords, pour que le Rhdp court à la Primature discuter avec Soro ? Ça, Djédjé Mady ne le dit pas. D`ailleurs, il n`a rien de logique à dire dans cette crise, ses deux chefs ayant fait du surplace. La réalité est que lorsque le chef de l`Etat a dissout le gouvernement et la Cei, Bédié et Ouattara pris de panique à l`idée de ne plus avoir de ministres dans le gouvernement, ont couru chez Compaoré le Facilitateur. Ils n`y ont pas déposé des plaintes. Ils lui ont simplement demandé d`intervenir auprès du chef de l`Etat pour revenir sur sa décision. Ce que le Président burkinabé a fait. C`est l`une des raisons qui l`ont amené à Abidjan au plus fort de cette crise. Les apparentes menaces de Ouattara et Bédié n`étaient donc que de la pure distraction.

L`éternel mensonge

Djédjé est pédagogue. Il sait que la répétition n`est pas mauvaise. C`est pourquoi, à chacune de ses sorties, il ressasse à volonté, un mensonge qui ne lui fait même pas honneur en tant qu`ancien ministre de la République. On peut le comprendre d`un opposant qui n`a jamais géré les affaires de l`Etat. Mais là encore, il y a débat. Car Gbagbo dans l`opposition a toujours eu du respect pour les Institutions de la République. Sûrement pour se faire plaisir, Djédjé Mady ressuscite sa vieille rengaine contre le mandat du Président Gbagbo. " Nous avons dit que le 30 octobre 2005, le mandat constitutionnel du Président Gbagbo est venu à terme. Il n`y a plus conformément à la constitution, de mandat pour le Président Gbagbo (…) le conseil de sécurité des Nations unies dont la Côte d`Ivoire fait partie a pris (…) la résolution 1633 qui dit avoir constaté que le mandat constitutionnel du Président Gbagbo est venu à terme et qu`il était impossible d`organiser des élections en Côte d`Ivoire (…) Au bout des 12 mois, on n`a pas été aux élections. Les mêmes Nations unies, par une autre Résolution 1721, ont dit encore accorder une nouvelle période non renouvelable de 12 mois à Monsieur Laurent Gbagbo comme chef de l`Etat. " Accuse Zimin la main sur le cœur. Heureusement qu`au Rhdp, il y a des gens qui savent encore faire la part des choses. On sait le secrétaire général du Pdci conservateur, on le sait aussi nostalgique. C`est pourquoi, il regrette amèrement les années où au plus fort de la crise ivoirienne, l`Onu manipulée par Chirac alignait les Résolutions pour mettre la Côte d`Ivoire à genoux. Depuis 2008, quelle autre Résolution l`Onu a-t-elle pondu dans ce sens. Là-bas, les temps et les hommes ont changé. Ils ont fini par comprendre que Gbagbo est encore là grâce à la Constitution, qui dit clairement que tant que le prochain président n`est pas élu, celui qui est en fonction reste là. Mis à part le discours politicien et les dictées que Paris fait quotidiennement à ses deux chefs, Djédjé Mady le sait.

Guéhi Brence
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