L`Ouest-montagneux, jadis bastion électoral du Front populaire ivoirien, s`est quelque peu recomposé à l`avènement de feu le Général Robert Guéi sur la scène politique nationale. Ses compagnons de l`Udpci, à leur tête Mabri Toikeusse, ont surfé sur sa mort pour dresser les populations contre Laurent Gbagbo. La visite de ce dernier dans cette "chaudière" a changé la donne, et l`a placé aujourd`hui en pole position.
L’une des grosses victimes de la double dissolution de la Commission électorale indépendante (Cei) et du gouvernement reste incontestablement, Mabri Toikeusse Abdallah, président de l`Union pour la démocratie et la paix en Côte d`Ivoire (Udpci). Sa énième ruse pour rester au gouvernement s`est heurtée à l`intransigeance des militants qui ne voulaient pas se laisser conter fleurette. Ils l`ont contraint à céder son fauteuil à Albert Flindé, maire de Man. Ce camouflet, il a voulu le noyer en déclarant ce qui a tout l`air d`une boutade : "lorsqu`on est à deux mois d`un scrutin aussi important, on part sur le terrain. J`attends donc le candidat du camp présidentiel, Laurent Gbagbo, sur le terrain. A l`effet, de se battre loyalement, sans utiliser les moyens de l`Etat". Bel lyrisme. Sauf qu`il s`agit d`une affaire de David contre Goliath. Si un adversaire politique doit troubler le sommeil de Gbagbo, ce n`est pas Mabri Toikeusse. Mais en politique, chaque voix compte. C`est pourquoi, Mabri apparait pour le chef de l`Etat, une sorte de trouble-fête. Et cela, uniquement dans l`Ouest-montagneux, région à laquelle il s`adosse. Que pèse-t-il aujourd`hui là-bas ? Apparemment rien.
La mort de Guéi ne fait plus recette
La tragique disparition de l`ex-chef de la junte militaire ivoirienne (1999-2000) a longtemps été un fonds de commerce pour Mabri et ses affidés. Dans un cynisme d`une rare causticité, ils ont tenté, en vain, de rendre Laurent Gbagbo, responsable de la mort de Guéi. Alors qu`il est su de tous que le chef de l`Etat séjournait en Italie, quand une hydre a attaqué le pays, exécutant des personnalités politiques et militaires, dont Dagrou Loula, Dali Oblé, Colonel Yodé, et le ministre Boga Doudou, fidèle lieutenant de Laurent Gbagbo. Ce montage grotesque et grossier a été distillé au sein de la population Dan, ethnie d`origine du défunt Général. La métastase a atteint les cellules. Pour un temps. Et le temps que Laurent Gbagbo aime appeler " un autre nom de Dieu " a fait ses effets. Lors de son périple dans les 18 montagnes, le Bafing et le Denguélé, le chef de l`Etat s`est rendu à Kabacouma, village natal de Robert Guéi. Bien avant lui, une mission de bons offices conduite par feu le ministre Bra Kanon avait réussi à " déminer " le terrain avant l`arrivée du chef de l`Etat. Une fois dans le village du Général, Gbagbo s`est enfermé durant 40 minutes dans la " case " avec la famille du défunt, pour aplanir les divergences. Et feu Robert Guéi a été enterré dignement, avec les honneurs dus à son rang de chef de l`Etat. Le fait que Laurent Gbagbo ait publiquement dit que " Guéi n`est pas un rebelle ", a réjoui la famille qui n`a pas manqué de le dire, félicitant le chef de l`Etat pour tout ce qu`il fait pour la famille du Général. Pour exemple, Dr. Franck Guéi, fils aîné du Général, est Conseiller du Président de la République, chargé des questions de santé. Ces actes posés par Laurent Gbagbo ont " désarmé " l`Udpci dans sa croisade anti-Gbagbo dans le milieu Dan. Premier revers de Mabri, dont les méthodes ne sont pas toujours partagées par certaines têtes fortes de son parti. Face à cette fronde interne, l`ancien bras droit de Thierry Zébié n`a eu d`autre choix de conspirer contre ses rivaux.
Une avidité maladive du pouvoir
L`ascension de Mabri au sein de l`Udpci a parfois pris l`allure d`un sprint du jamaïcain Usaim Bolt, spécialiste des 100 mètres. Telle une concorde, il s`est lancé vers le sommet, piétinant ceux qui ont essayé de se mettre au travers de son chemin. Paul Akoto Yao, successeur de Guéi, a été le premier à être éjecté par Mabri, s`emparant du fauteuil de président de l`Udpci. La manière cavalière de faire de Mabri a irrité certaines têtes fortes du parti qui ont pris leur distance. Il s`agit du député Oulé Tia, Eric Kaé (Aird), Boni Claverie (Urd). Sa gestion autocratique du parti n`est pas du goût de ceux qui sont restés. Siki Blon Blaise, membre influent du parti, Haute autorité de la Région des Montagnes, lui a retiré " son affection " et ses " moyens ". Parce qu`il ne comprenait pas que Mabri vienne prendre 50 millions de Fcfa de Laurent Gbagbo pour organiser son congrès, et qu`il aille par la suite trainer le chef de l`Etat dans la boue. Ce n`est pas tout. Il est aussi reproché à Mabri de ne pas contenir sa libido. Jean Gnédéa, vice-président du parti a été l`une des dernières personnes à lâcher Mabri pour son appétit gargantuesque du pouvoir. Là où il roulait carrosses et vivait dans des lambris dorés, avec la manne étatique, liée aux financements des partis politiques, les coordinations du parti guéiiste éprouvaient les peines du monde à obtenir de simples chaises pour les réunions. Avec son rang de ministre, il faisait la pluie et le beau temps à l`Udpci. Réduit aujourd`hui à sa simple expression de citoyen, sous la contrainte des militants qui ont préféré Flindé, Mabri est aujourd`hui isolé, affaibli. Victime de sa boulimie du pouvoir.
Des "casseroles" qui l`enfoncent
Parmi les ministres qui ont marqué négativement le gouvernement de Soro I, Mabri Toikeusse Abdallah peut revendiquer une place de choix. Tellement les directions sous son contrôle ont été secouées par des affaires sombres. Le vieux Yobouet de l`Oser, depuis sa tombe, doit se réjouir. Lui, qui avait monté minutieusement son affaire de nouveaux équipements pour les radars en a été dépossédé par Mabri, au profit du Dr. Echui Aka. Ses proches disent qu`il ne l`a pas digéré jusqu`à sa mort. Les responsables de l`Oic, eux, doivent sûrement applaudir des deux mains, le débarquement du " glouton " Mabri. L`escorte de l`Etat qui leur avait été concédé, s`est retrouvée aux mains d`une structure privée par la seule volonté de Mabri, mu par le désir de faire du profit, toujours du profit. Pis, lorsque les agents de son ancien ministère ont débrayé pour primes impayées, ils se sont laissé entendre dire que Mabri doit faire face à la campagne électorale, et que les problèmes de primes ne constituent pas une priorité. La priorité, c`est la joute électorale. Et comme cette compétition est hautement budgétivore, Mabri n`a pas cessé de siphonner les caisses de l`Etat. Des trous qu`un audit ne manquera pas de révéler. Ce qui fragilisera davantage, le candidat du parti arc-en-ciel.
Laurent Gbagbo, en roue libre
Du vivant de Guéi, l`Udpci revendiquait environ 14 députés. Ils sont aujourd`hui moins de cinq (5), ceux qui continuent de faire confiance à Mabri, qui, il faut le dire, a détruit, tout l`héritage du Général de Brigade. Le Front populaire ivoirien, qui était tombé en disgrâce pour les raisons sus-évoqués, a gagné du terrain. Il suffit de voir la marée humaine qui a accueilli le chef de l`Etat à Danané, lors de sa tournée, l`année dernière, pour se convaincre que son Directeur départemental de campagne, Alphonse Mangly, y abat un travail de fourmi. Aujourd`hui, Noutoua Youdé a rejoint Fologo, président du Rpp, qui a appelé ses militants à voter Laurent Gbagbo. Natif de Zouan-Hounien comme Mabri, Noutoua peut se targuer d`avoir la maitrise du terrain qu`il mettra au service de La majorité présidentielle. Le tout nouveau ministre des Transports, Albert Flindé, maire de Man, toute proportion gardée, ne peut pas bander ses muscles devant le " bulldozer ", Siki Blon Blaise. Qui ne cache pas son amitié pour Laurent Gbagbo. Même Kabacouma ne fait plus l`unanimité autour de Mabri, à qui il est reproché de penser à son ego. Ce qui porte à croire que le corpus électoral a basculé du côté de Laurent Gbagbo.
Au total, parlant des élections, elles se joueront pour Mabri dans l`Ouest-montagneux, même si l`Udpci se veut parti national. Dans la " chaudière ", où les pires atrocités ont été commises durant la guerre, Laurent Gbagbo y est aujourd`hui en roue libre, pour y avoir semé les graines de la paix, grâce à l`Accord politique de Ouaga, dont il est le concepteur. C`est vrai, en politique, il faut dissocier l`ombre de la réalité. Mais Mabri sait que son avenir politique est hypothéqué dans l`Ouest-montagneux, à cause de ses nombreuses frasques.
Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr
L’une des grosses victimes de la double dissolution de la Commission électorale indépendante (Cei) et du gouvernement reste incontestablement, Mabri Toikeusse Abdallah, président de l`Union pour la démocratie et la paix en Côte d`Ivoire (Udpci). Sa énième ruse pour rester au gouvernement s`est heurtée à l`intransigeance des militants qui ne voulaient pas se laisser conter fleurette. Ils l`ont contraint à céder son fauteuil à Albert Flindé, maire de Man. Ce camouflet, il a voulu le noyer en déclarant ce qui a tout l`air d`une boutade : "lorsqu`on est à deux mois d`un scrutin aussi important, on part sur le terrain. J`attends donc le candidat du camp présidentiel, Laurent Gbagbo, sur le terrain. A l`effet, de se battre loyalement, sans utiliser les moyens de l`Etat". Bel lyrisme. Sauf qu`il s`agit d`une affaire de David contre Goliath. Si un adversaire politique doit troubler le sommeil de Gbagbo, ce n`est pas Mabri Toikeusse. Mais en politique, chaque voix compte. C`est pourquoi, Mabri apparait pour le chef de l`Etat, une sorte de trouble-fête. Et cela, uniquement dans l`Ouest-montagneux, région à laquelle il s`adosse. Que pèse-t-il aujourd`hui là-bas ? Apparemment rien.
La mort de Guéi ne fait plus recette
La tragique disparition de l`ex-chef de la junte militaire ivoirienne (1999-2000) a longtemps été un fonds de commerce pour Mabri et ses affidés. Dans un cynisme d`une rare causticité, ils ont tenté, en vain, de rendre Laurent Gbagbo, responsable de la mort de Guéi. Alors qu`il est su de tous que le chef de l`Etat séjournait en Italie, quand une hydre a attaqué le pays, exécutant des personnalités politiques et militaires, dont Dagrou Loula, Dali Oblé, Colonel Yodé, et le ministre Boga Doudou, fidèle lieutenant de Laurent Gbagbo. Ce montage grotesque et grossier a été distillé au sein de la population Dan, ethnie d`origine du défunt Général. La métastase a atteint les cellules. Pour un temps. Et le temps que Laurent Gbagbo aime appeler " un autre nom de Dieu " a fait ses effets. Lors de son périple dans les 18 montagnes, le Bafing et le Denguélé, le chef de l`Etat s`est rendu à Kabacouma, village natal de Robert Guéi. Bien avant lui, une mission de bons offices conduite par feu le ministre Bra Kanon avait réussi à " déminer " le terrain avant l`arrivée du chef de l`Etat. Une fois dans le village du Général, Gbagbo s`est enfermé durant 40 minutes dans la " case " avec la famille du défunt, pour aplanir les divergences. Et feu Robert Guéi a été enterré dignement, avec les honneurs dus à son rang de chef de l`Etat. Le fait que Laurent Gbagbo ait publiquement dit que " Guéi n`est pas un rebelle ", a réjoui la famille qui n`a pas manqué de le dire, félicitant le chef de l`Etat pour tout ce qu`il fait pour la famille du Général. Pour exemple, Dr. Franck Guéi, fils aîné du Général, est Conseiller du Président de la République, chargé des questions de santé. Ces actes posés par Laurent Gbagbo ont " désarmé " l`Udpci dans sa croisade anti-Gbagbo dans le milieu Dan. Premier revers de Mabri, dont les méthodes ne sont pas toujours partagées par certaines têtes fortes de son parti. Face à cette fronde interne, l`ancien bras droit de Thierry Zébié n`a eu d`autre choix de conspirer contre ses rivaux.
Une avidité maladive du pouvoir
L`ascension de Mabri au sein de l`Udpci a parfois pris l`allure d`un sprint du jamaïcain Usaim Bolt, spécialiste des 100 mètres. Telle une concorde, il s`est lancé vers le sommet, piétinant ceux qui ont essayé de se mettre au travers de son chemin. Paul Akoto Yao, successeur de Guéi, a été le premier à être éjecté par Mabri, s`emparant du fauteuil de président de l`Udpci. La manière cavalière de faire de Mabri a irrité certaines têtes fortes du parti qui ont pris leur distance. Il s`agit du député Oulé Tia, Eric Kaé (Aird), Boni Claverie (Urd). Sa gestion autocratique du parti n`est pas du goût de ceux qui sont restés. Siki Blon Blaise, membre influent du parti, Haute autorité de la Région des Montagnes, lui a retiré " son affection " et ses " moyens ". Parce qu`il ne comprenait pas que Mabri vienne prendre 50 millions de Fcfa de Laurent Gbagbo pour organiser son congrès, et qu`il aille par la suite trainer le chef de l`Etat dans la boue. Ce n`est pas tout. Il est aussi reproché à Mabri de ne pas contenir sa libido. Jean Gnédéa, vice-président du parti a été l`une des dernières personnes à lâcher Mabri pour son appétit gargantuesque du pouvoir. Là où il roulait carrosses et vivait dans des lambris dorés, avec la manne étatique, liée aux financements des partis politiques, les coordinations du parti guéiiste éprouvaient les peines du monde à obtenir de simples chaises pour les réunions. Avec son rang de ministre, il faisait la pluie et le beau temps à l`Udpci. Réduit aujourd`hui à sa simple expression de citoyen, sous la contrainte des militants qui ont préféré Flindé, Mabri est aujourd`hui isolé, affaibli. Victime de sa boulimie du pouvoir.
Des "casseroles" qui l`enfoncent
Parmi les ministres qui ont marqué négativement le gouvernement de Soro I, Mabri Toikeusse Abdallah peut revendiquer une place de choix. Tellement les directions sous son contrôle ont été secouées par des affaires sombres. Le vieux Yobouet de l`Oser, depuis sa tombe, doit se réjouir. Lui, qui avait monté minutieusement son affaire de nouveaux équipements pour les radars en a été dépossédé par Mabri, au profit du Dr. Echui Aka. Ses proches disent qu`il ne l`a pas digéré jusqu`à sa mort. Les responsables de l`Oic, eux, doivent sûrement applaudir des deux mains, le débarquement du " glouton " Mabri. L`escorte de l`Etat qui leur avait été concédé, s`est retrouvée aux mains d`une structure privée par la seule volonté de Mabri, mu par le désir de faire du profit, toujours du profit. Pis, lorsque les agents de son ancien ministère ont débrayé pour primes impayées, ils se sont laissé entendre dire que Mabri doit faire face à la campagne électorale, et que les problèmes de primes ne constituent pas une priorité. La priorité, c`est la joute électorale. Et comme cette compétition est hautement budgétivore, Mabri n`a pas cessé de siphonner les caisses de l`Etat. Des trous qu`un audit ne manquera pas de révéler. Ce qui fragilisera davantage, le candidat du parti arc-en-ciel.
Laurent Gbagbo, en roue libre
Du vivant de Guéi, l`Udpci revendiquait environ 14 députés. Ils sont aujourd`hui moins de cinq (5), ceux qui continuent de faire confiance à Mabri, qui, il faut le dire, a détruit, tout l`héritage du Général de Brigade. Le Front populaire ivoirien, qui était tombé en disgrâce pour les raisons sus-évoqués, a gagné du terrain. Il suffit de voir la marée humaine qui a accueilli le chef de l`Etat à Danané, lors de sa tournée, l`année dernière, pour se convaincre que son Directeur départemental de campagne, Alphonse Mangly, y abat un travail de fourmi. Aujourd`hui, Noutoua Youdé a rejoint Fologo, président du Rpp, qui a appelé ses militants à voter Laurent Gbagbo. Natif de Zouan-Hounien comme Mabri, Noutoua peut se targuer d`avoir la maitrise du terrain qu`il mettra au service de La majorité présidentielle. Le tout nouveau ministre des Transports, Albert Flindé, maire de Man, toute proportion gardée, ne peut pas bander ses muscles devant le " bulldozer ", Siki Blon Blaise. Qui ne cache pas son amitié pour Laurent Gbagbo. Même Kabacouma ne fait plus l`unanimité autour de Mabri, à qui il est reproché de penser à son ego. Ce qui porte à croire que le corpus électoral a basculé du côté de Laurent Gbagbo.
Au total, parlant des élections, elles se joueront pour Mabri dans l`Ouest-montagneux, même si l`Udpci se veut parti national. Dans la " chaudière ", où les pires atrocités ont été commises durant la guerre, Laurent Gbagbo y est aujourd`hui en roue libre, pour y avoir semé les graines de la paix, grâce à l`Accord politique de Ouaga, dont il est le concepteur. C`est vrai, en politique, il faut dissocier l`ombre de la réalité. Mais Mabri sait que son avenir politique est hypothéqué dans l`Ouest-montagneux, à cause de ses nombreuses frasques.
Tché Bi Tché
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