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Politique Publié le vendredi 19 mars 2010 | Le Temps

Malaise à l`Udpci : Mabri très asséché financièrement

A peine débarqué de son poste ministériel, Mabri Toikeusse, président de l`Udpci a renoué avec les habitudes estudiantines. Il échange les bons d`essence, pour se sortir d`affaire.

“Je ne vis pas de l`Udpci. C`est l`Udpci qui vit de moi". Le président du Conseil général de Man, Siki Blon Blaise, dit "Bulldozer" ne croyait pas si bien dire, lorsqu`il a fait cette déclaration. Blon Blaise venait juste de sortir, malgré lui, du feuilleton de l`Udpci, version Mabri Toikeusse, fait de roublardises. C`est une boutade pour faire allusion au président Mabri Toikeusse. Et bien, les faits lui donnent pleinement raison aujourd`hui. En effet, à peine débarqué de son poste de ministre des Transports de la République, que le président de l`Udpci, El Hadj Albert Mabri Toikeusse est plongé dans la décrépitude financière. A l`Ouest, dans sa région, où il était en pré-campagne, le président Mabri a dû mordre la poussière devant ses militants. C`est qu`à une cérémonie d`une coopérative de vendeuses de savon à Zouhan-Ounien, le " Barack Obama ivoirien", qui a toujours fait croire qu`il peut égaler Laurent Gbagbo, n`a pu tenir la moindre des promesses. Après avoir fini de prononcer les belles paroles, à l`idée que cela seul suffit, pour espérer le suffrage à la prochaine présidentielle, Mabri a été très gêné de constater que sa poche est trouée. Le parrain n`a, par conséquent, pu honorer son engagement d`encourager financièrement les pauvres femmes. Qui ont pourtant placé tout leur espoir en lui. A côté d`elles se dresse un mûr de militants mécontents de leur président. Ayant eu vent de sa présence dans la région, des militants de l`Udpci ont accouru lui rendre visite. Mais vers la fin, ils ont eux aussi été désillusionnés. Très heureux de le retrouver parmi eux, ils sont repartis chez eux très contrariés. Tout simplement parce que leur leader n`a pu faire le geste qu`il avait l`habitude de faire, lorsqu`il était ministre. Du coup, l`on se demande comment Mabri pourra garder son autorité sur ses hommes. Sans sou, pour aider ses militants et se sortir d`affaire lui-même, l`ancien ministre a renoué avec ses habitudes estudiantines. Le candidat à la présidentielle de la Côte d`ivoire, s`est vu dans l`obligation de monnayer les bons d`essence Total en sa possession. D`une valeur d`un (1) million de Fcfa, en coupure de 10 mille Fcfa, il lui est prélevé la somme de 1 500 Fcfa sur chaque bon d`essence. C`est seulement après avoir reçu la différence, que le président de l`Udpci a pu tenir quelques jours à l`Ouest. Avant de regagner Abidjan.

Le vide autour de Mabri

Visiblement, la chute du politicien se dessine. Déjà, le vide se fait autour lui. A travers les nombreux départs de la case de feu le général Guéi Robert, fondateur de l`Udpci. Et même si le gros calibre, l`honorable Siki Blon Blaise, Superviseur de la région des Montagnes et du Bafing, ne s`avoue pas partant, pour l`instant, il n`en demeure pas moins que sa prise de distance vis-à-vis des instances dirigées par Mabri Toikeusse, sonne comme le début de la fin de la carrière politique de Mabri Toikeusse au sein de l`Udpci. Et même sur le plan national. A preuve, il lui est reproché sa mauvaise gestion des biens et des hommes du parti. Il n`a aucunement le souci d`implanter son parti partout dans le pays. Inutile de dire donc qu`il ignore qu`une telle action passe nécessairement par des hommes et des femmes à qui l`on donne les moyens. Parce qu`il occupait un poste ministériel, Mabri n`y avait jamais pensé. Faisant sans doute confiance aux accords de Marcoussis qui ont fait de lui ministre de la République. Aujourd`hui, l`homme est surpris d`être éjecté du gouvernement. Et se retrouve sans sou et seul. Il doit s`en prendre à son entêtement à décider de tordre le coup aux textes fondamentaux du parti pour s`imposer comme son président. Attitude anti-démocratique qui a occasionné le départ successif, mais lourd de conséquence, de plusieurs cadres de l`Udpci, dont dix (10) députés sur les quatorze (14) que comptait le parti. Certains ont rejoint leurs anciennes familles politiques. D`autres en revanche ont créé les leurs. C`est le cas, par exemple, des anciens ministres Paul Akoto Yao, Eric Kahé Kplohourou (pdt-Aird), Danielle Boni Claverie (pdte-Urd), Mme Tia Monnet, actuelle présidente du Conseil général de Biankouma, pour ne citer que ceux-là. Des hommes représentatifs que Mabri n`a pas su maintenir à l`Udpci. Pendant un moment, des piliers du parti comme Siki Blon Blaise, Woï Messé, Dié Mamdou et Noutoua Youdé l`ont soutenu. Mais pas pour longtemps. Le dernier cité a claqué la porte et a rejoint le Rpp de Dona Fologo. Blon Blaise quant à lui, a créé l`Udpci-vision Guéi Robert. Il ne reste plus que Woï Messé et Flindé Albert, maire de man, aujourd`hui ministre des Transports qui lui sont restés fidèles. Déçu du président Mabri Toikeusse, Siki Blon Blaise n`ira cependant pas du parti arc-en-ciel. Bien au contraire, "on va tout faire pour laver cette maison sale", a-t-il promis. Le principal visé n`est personne d`autre, que le même Mabri. Très asséché financièrement aujourd`hui. Et si déjà l`adversaire de Laurent Gbagbo, Konan Bédié et Ouattara Alassane à la présidentielle, éprouve d`énormes difficultés à satisfaire ses partisans, qu`en sera-t-il pour les électeurs -qui ne sont forcément pas militants de l`Udpci-, lorsque la campagne présidentielle sera ouverte ? affaire à suivre.

Frimo K. Djipro
koukoudf@yahoo.fr
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