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Politique Publié le vendredi 19 mars 2010 | Notre Voie

Election présidentielle - Sokouri Bohui : “Obtenons d’abord le désarmement et la liste électorale définitive avant de fixer une date crédible pour les élections ”

Dans la causerie de ce vendredi 19 mars 2010, Martin Sokouri Bohui, le directeur national de campagne adjoint du candidat Laurent Gbagbo, explique pourquoi il sera difficile de fixer une date des élections si le désarmement n’est pas effectif. Notre Voie : le débat sur les trois priorités du FPI par rapport à la nouvelle CEI, à savoir, le renouvellement des CEL, l’octroi de voix délibérative à tous les membres de la CEI et l’audit de la liste électorale continue. Le Pr Oble, juriste et candidate indépendante estime que du point de vue du droit, le FPI a raison. Mais elle s’inquiète de ce que le renouvellement des CEI locales retarde la tenue de l’élection présidentielle. Qu’est-ce que vous en pensez ? M.S.B. : Nous FPI, nous sommes un parti responsable. Nous avons un militant qui est président de la République et qui est un grand homme d’Etat et qui va remporter haut la main l’élection présidentielle qui arrive. C’est pourquoi nous nous battons pour la transparence des élections. Et nous l’avons déjà dit, et nous le répétons, la question de la transparence est non négociable. C’est donc pour avoir des élections transparentes que nous exigeons le renouvellement des CEI locales. Les autres nous répondent que cela va perdre le temps. Nous estimons pour notre part, qu’on peut facilement renouveler les CEI locales en une semaine ou maximum 10 jours. Il suffit tout simplement de mettre fortement à contribution les moyens de communication de l’Etat pour informer tout le monde en temps réel du renouvellement des CEI locales. Gagner du temps est important, mais réunir les conditions pour l’organisation d’élections justes et transparentes est encore plus important. Moi je préfère perdre une semaine et avoir des élections propres que de vouloir gagner une semaine et faire planer le spectre d’une autre guerre sur notre pays. N.V. : Vous demandez l’audit de la liste électorale provisoire et pourtant le Conseil de sécurité de l’ONU aurait dit qu’elle est consensuelle et certifiée par les acteurs politiques. M.S.B. : Nous demandons l’audit de la liste électorale, parce que nous estimons que la fraude portant sur 429000 pétitionnaires n’est que la partie visible de l’iceberg. Nous ne savons donc pas ce que Beugré Mambé et Jean-Baptiste Gomis ont fait de la liste électorale provisoire. Nous avions confiance en cette liste jusqu’au jour où l’affaire des 429000 pétitionnaires frauduleux a éclaté. Nous voulons donc voir si les 5 millions 3 pétitionnaires qui sont sur la liste provisoire sont ceux qui ont effectivement le droit d’y figurer. Si l’on fait la démonstration que les 5 millions 3 sont tous des Ivoiriens, nous n’avons aucun problème. Parce que dans tous les pays au monde, seuls les nationaux sont concernés par les élections. En Côte d’Ivoire, nous n’innovons pas en la matière. Mais cela participe aussi, comme nous le disons toujours, de la transparence des élections. Ce que nous ne devons jamais perdre de vue dans toutes nos démarches, et ce qui devrait être en principe le point d’accord des acteurs politiques et notamment des candidats. Enfin le mode opératoire a prévu le contrôle de la liste provisoire. Nous sommes donc en droit d’exiger son audit. N.V. : L’autre question qui préoccupe aussi la communauté internationale, est la question de date de la présidentielle. Qu’est-ce que vous en pensez? M.S.B. : La communauté internationale sait très bien que la Côte d’Ivoire vit une crise depuis 8 ans. Et l’une des prétendues raisons de cette crise était la mauvaise organisation de l’élection de 2000. Nous sommes en 2010 à la recherche des élections qui auraient pu avoir lieu le dernier dimanche du mois d’octobre de l’année 2005. Mais qui n’a pu avoir lieu du fait de la sale guerre imposée à notre pays depuis le 19 septembre 2002. Quand les pourparlers sur les élections ont commencé, pour aller vite, le président Gbagbo a proposé qu’on utilise la liste électorale de 2000. Parce qu’avec cette liste, chaque grand parti a gagné une élection. Le FPI a gagné la présidentielle, le PDCI a gagné les législatives et le RDR a gagné les municipales. On ne pouvait donc pas dire que cette liste avait été confectionnée au profit de tel ou tel autre parti. Elle était donc une liste fiable. Mais ceux qui réclament aujourd’hui la tenue rapide des élections sont les mêmes qui hier, ont refusé cette proposition du président de la République. Ils ont exigé un nouvel opérateur pour la confection d’une nouvelle liste électorale, car ils n’auraient pas confiance en l’Institut national de la statistique (INS), qui depuis l’indépendance confectionne les listes électorales dans notre pays. On avait donné droit à leur exigence pour les mettre en confiance par rapport à l’organisation d’élections justes et transparentes. C’est donc la confection de cette liste qui doit donner confiance à tout le monde qui est à l’origine des reports successifs. On était bien avancé dans la confection de cette liste quand subitement, nous découvrons une vaste opération de fraude conduite par le président de la défunte CEI Beugré Mambé et son vice-président Jean-Baptiste Gomis. C’est le blocage consécutif à cette fraude qui a conduit le président de la République à dissoudre la CEI pour permettre au processus électoral d’avancer. Aujourd’hui, il y a une nouvelle CEI qui va reprendre très bientôt les contentieux pour qu’on aboutisse enfin à une liste électorale définitive. J’ai toujours dit qu’il y a deux obstacles majeurs à l’organisation des élections : Le désarmement et la liste électorale définitive. Tant que ces deux obstacles ne sont pas levés, il nous sera difficile d’avoir une date crédible des élections. Et donc de mon point de vue, c’est l’obtention de cette liste définitive et le désarmement qui sont plus importants et qui doivent conditionner la fixation de la date des élections. Alors obtenons d’abord le désarmement et la liste électorale définitive avant de fixer une date crédible pour les élections. En d’autres termes, il est souhaitable qu’on fixe la date de l’élection le jour où la CEI annoncera aux Ivoiriens que la Côte d’Ivoire dispose enfin d’une liste électorale définitive et que le désarmement est effectif comme le stipule l’accord complémentaire 4 de l’Accord politique de Ouagadougou qui en son article 3, indique que le désarmement doit être terminé deux mois avant les élections. Parce que l’expérience a montré que toutes les dates qui ont été fixées avant l’obtention de la liste électorale et le désarmement n’ont pu être tenues. Parce que ces deux obstacles ne sont toujours pas levés. Cela dit, la confection de la liste électorale est une question de confiance. De même qu’hier ceux qui crient aujourd’hui avaient demandé un nouvel opérateur pour des raisons de confiance, aujourd’hui, après la découverte de la fraude de Mambé au profit du RHDP, nous demandons l’audit de la liste pour des raisons de confiance. Si hier on a fait droit à leur requête pour les mettre en confiance, pourquoi ne veulent-ils pas qu’on fasse droit à notre requête pour nous mettre en confiance aussi ? Ce n’est pas eux seuls qui doivent avoir confiance au processus électoral, c’est l’ensemble des acteurs politiques qui doivent avoir confiance en ce processus. Le FPI est le seul parti qui est au pouvoir et qui se bat pour la transparence des élections. Ailleurs c’est le contraire. N.V. : A l’ouverture du séminaire qu’on organise la CEI, le président Bakayoko a dit que la CEI s’engage à faire en sorte que toutes les questions récurrentes soient dûment identifiées et réglées pour éloigner toutes les rumeurs qui peuvent porter atteinte à la sérénité qui sied à un processus que tout le monde sait délicat. Il a suffit de cela pour qu’on le traite de partisan du Camp présidentiel. Qu’est-ce cela vous inspire ? M.S.B. : Quand on dit que le RHDP est un regroupement de sorciers, cela se confirme encore aujourd’hui. Comment peut-on avoir peur de son propre fils? Youssouf Bakayoko est un militant du PDCI dont il est membre du bureau politique. Il siégeait au gouvernement au nom de ce parti. Et mieux, c’est le PDCI qui l’a proposé à ce poste de président de la CEI. Nous Majorité présidentielle, nous avions demandé une personnalité neutre qui ne soit membre d’une instance d’un parti. Mais nous avons accepté le ministre Bakayoko parce qu’au regard de son parcours, nous pensons qu’il n’a pas la tête d’un fraudeur. Puisque notre objectif n’était d’avoir quelqu’un qui nous est proche à la tête de la CEI, mais nous ne voulions pas non plus de quelqu’un qui travaillerait contre nous. Nous pensons que le ministre Bakayoko peut être cet homme. C’est pourquoi nous l’avons accepté pour éviter le blocage et aller vite, bien qu’étant membre du bureau politique du PDCI. C’est pourquoi je m’étonne qu’alors qu’il n’a même pas encore commencé à travailler, on l’accuse déjà de rouler pour la majorité présidentielle. Mais vous savez dans ce pays, il y a des partis qui n’attendent leur salut que de la violence et/ou de la fraude. Si bien quand le président va défendre les thèses de la transparence, il ne sera pas étonnant qu’on l’accuse de rouler pour la majorité présidentielle. Certainement que le RHDP attendait de lui qu’il fasse comme Mambé. Or ses premières déclarations ne semblent aller dans ce sens. Depuis qu’il est élu, il prend soin de rassurer tous les Ivoiriens sur sa volonté et sa détermination à organiser des élections transparentes. Ce mot transparence qui devrait nous unir autour du président de la CEI, et qui hélas pose problème à nos adversaires. Et nous ne serons pas étonnés que le RHDP fasse demain des blocages sur tous les sujets relatifs à la transparence. Si tant est que notre volonté commune, c’est d’offrir la paix définitive à la Côte d’Ivoire, j’invite le RHDP à soutenir ensemble avec nous, le président de la CEI dans sa volonté d’organiser des élections justes et transparentes. C’est pour cette raison que nous l’avons tous voté à la quasi- totalité des membres de la Commission centrale. Je dis bien dans sa volonté d’organiser des élections propres, car c’est finalement à l’œuvre qu’on le jugera. Dans tous les cas, C’est le RHDP qui en sera fier, car c’est un de ses militants qui aura offert à notre pays l’occasion d’être cité en exemple en matière d’organisation des élections.

Interview réalisée par Boga Sivori bnogasivo@yahoo.fr
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