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Politique Publié le jeudi 25 mars 2010 | L’expression

Gagnoa/manifestations de rues - Le passage de Blé Goudé entraîne trois jours de trouble

Les démons de la violence sont de retour dans la cité du Fromager. Depuis dimanche dernier, après le meeting de Blé Goudé, Gagnoa a renoué avec la violence. La raison. Tôt le matin, les élèves membres de la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci) se reconnaissant en Zagol ont pris d’assaut la grande voix du Quartier soleil situé sur l’axe Gagnoa-Oumé, chantant et dansant, pour converger vers le lieu du meeting à la place Gbagbo à Babré. Une fois sur les lieux, ils ont empêché les partisans de Mian Augustin d’avoir accès au lieu du meeting. Ceux-ci se sentant frustrés ont tenté de forcer. Ce qui provoque un cafouillage. Mis en minorité, les hommes de Koné Hermann dit «Mano» ont dû replier par le bas-fond de Baoulébougou. «Nous avons été interdits d’accès au meeting parce qu’on m’a présenté comme un pion du Rhdp, donc indésirable sur les lieux. Mes éléments et moi n’y avons pas eu accès», confie Koné Hermann. Après avoir chassé les hommes de Mian, les éléments de Zagol, surexcités, ont décidé d’interdire la route de Babré à certains motocyclistes. Ils auraient, selon nos sources, incendié une moto. Le lendemain, lundi, les membres du bureau proches de la coordination de Koné Hermann ont décidé d’arrêter les cours dans les différents lycées et collèges de la ville en commençant par les Lycées modernes 1 et 2. Les éléments de Talo, proche de Zagol, ont replié sur Garahio où ils sont majoritaires pour s’en prendre à tous les véhicules de transport qui s’aventuraient vers ce quartier. Les chauffeurs de taxis ont payé le plus lourd tribut avec 9 véhicules dont les vitres et pare brises ont volé en éclats. Les chauffeurs et autres passagers n’ont pas été épargnés par les «fescistes». Ils ont perdu recette et portables. Toute chose que le syndicat des transporteurs de la ville a condamnée. «Nous ne savons pas pourquoi ils cassent nos taxis. On n’est pas élèves. S’ils ont des problèmes, qu’ils les règlent entre eux. Ils ont même blessé un chauffeur de taxis», s’indigne Koné Yacouba, un chauffeur de taxis. Vers 14 heures le lundi, les syndicats des transporteurs ont décidé d’arrêter le trafic afin de sécuriser leurs véhicules. Mardi matin, en représailles, les transporteurs, gourdin en mains, lancent la chasse aux élèves. Ils ont occupé le rond-point central de la ville. Toute personne habillée en tenue scolaire est sans aucune forme de procès, bastonnée. Cette atmosphère a entraîné des pertes sur le plan économique car toute la ville est restée paralysée. Face au mutisme des autorités administratives de la ville, les transporteurs ont continué mercredi leur mouvement. Aucun véhicule de transport n’est autorisé à rentrer dans la ville. Les compagnies qui ont voulu braver la hargne des manifestants ont vu leurs vitres de certains de leurs véhicules brisées. C’est vers 14 heures que la police a dispersé les manifestants. Pendant ce temps, le sous-préfet, Gause Ignace Désiré, représentant le préfet de région, recevait la coordination de Koné Hermann qui, a présenté les excuses de son groupe à tous ceux qui ont subi des préjudices. Dans l’après-midi, c’était le tour des transporteurs qui ont exigé leur dédommagement et la sécurisation de leurs activités. «Nous ne pouvons pas reprendre si nous ne sommes pas en sécurité», lâche Amara Coulibaly, président des transporteurs. La série des rencontres s’est achevée avec les enseignants représentés par Ziao. Celui-ci a indiqué que les enseignants ne sont pas en grève et que si leur sécurité est assurée, ils reprendront le chemin de l’école. Le représentant du préfet a rassuré les uns et les autres en demandant aux forces de l’ordre d’initier des patrouilles dans la ville afin de dissuader d’éventuels vandales. Au moment où nous mettions sous presse, le sous-préfet et une délégation de la direction régionale de l’éducation nationale rencontraient le camp Zagol, responsable des casses de véhicules de transport.

Gnahoré David
Correspondant régional
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