Depuis plusieurs jours, le ministre de la Défense, Amani N’Guessan Michel est en tournée dans les zones occupées par les Forces nouvelles. C’est pour constater l’effectivité du désarmement selon lui, qu’il y est. Le ministre de la défense a donc visité les onze (11) sites abritant les unités dans les zones centre, Nord et Ouest (Cno). Commentant alors la situation sociopolitique qui prévaut actuellement dans le pays, il a expliqué, sur la chaîne de la Radio Onuci-Fm, hier matin, que la détermination de la date des élections est assujettie à la fin du désarmement avec la mise en place de la brigade mixte, l’encasernement des 5 000 soldats Fafn et leur démobilisation. Et pourtant, l’accord politique de Ouagadougou (Apo) prévoit le désarmement après les élections avec la formation de la nouvelle armée par le président élu. Pour l’heure, le camp- présidentiel rame à contre-courant de l’Apo qui prévoit le cantonnement des deux (2) camps avec, évidemment, l’encasernement des soldats, la création du centre de commandement intégré (CCI) et une brigade mixte. Ce qui est aux antipodes de la position du camp présidentiel selon les dires du ministre de la Défense qui déclare : « Il ne sert à rien de fixer une date des élections tout en sachant qu’on ne pourra pas accomplir toutes les tâches nécessaires et indispensables »: il a indiqué par ailleurs qu’il souhaite que les politiques prennent attache avec les techniciens militaires pour savoir dans combien de temps peut s’achever le désarmement. Ce qui signifie en réalité, que le camp présidentiel n’est pas prêt à aller aux élections, puisque le désarmement ne se fait pas dans la hâte et que c’est tout un processus qui peut même aller au-delà d’une année. A travers leurs différentes déclarations, non seulement le Front populaire ivoirien (Fpi) veut réécrire l’Apo en lui imposant une nouvelle orientation, mais aussi, préparer l’esprit des populations à un report des élections.
Etienne Lemistick
Etienne Lemistick