Pr Francis Wodié, président du Parti ivoirien des travailleurs (Pit), a présenté hier en fin de journée, son dernier ouvrage intitulé "Mon combat pour la Côte d'Ivoire". La cérémonie de dédicace de cet ouvrage de 378 pages, qui porte le double label des éditions Nei/Ceda, a eu pour cadre la salle Félix Houphouët Boigny du district d'Abidjan Plateau. C'est une œuvre biauographique qui ressasse la vie de l'auteur. L'auteur de l'ouvrage a soutenu que cette flamme d'écrire sa vie lui traverse l'esprit bien longtemps, à telle enseigne "qu'elle était capable de brûler" tous ceux qui ne l'entendaient pas. "Ce sont des faits que j'ai vécus que je viens de vous transmettre à travers l'ouvrage", a d'emblée indiqué Pr Francis Wodié. "L'ambition de Francis Wodié, a-t-il ajouté, c'est le changement. Je veux changer la société". Le président du Pit, par ailleurs, a donné sa vision de la politique. "Pour nous, la politique est tellement noble qu'on ne peut pas accepter de voir des mécréants et des sans foi venir la couvrir de toutes les salissures politiques, sociales", a-t-il martelé. A cet égard, l'auteur de l'ouvrage préconise que "les Ivoiriens soient formés" afin d'opérer "le changement de la société". Cette quête perpétuelle du changement de la société ivoirienne explique, selon Pr Francis Wodié, sa démarche politique basée sur la recherche du consensus. "Je suis au milieu entre les extrêmes. Je veux être au milieu et le juste milieu comme étant le lieu de la vérité. Au milieu, se trouve la vérité. Nous sommes envahis par cette vague d'extrémisme et de désordre. Nous voulons voir l'ordre revenir en Côte d'Ivoire. C'est la raison pour laquelle, nous voulons changer la Côte d'Ivoire", soutient le président du Pit. Poursuivant, il a partagé avec l'assistance sa vision politique pour son pays en ces termes. "(…) Le pouvoir chez nous tend à être un objectif, une fin en soi. Je dis en plaisantant un peu, ces sauvages politiques, ils sont prêts à tuer l'arbre pour avoir le fruit de l'arbre. Quelle est cette logique, cette intelligence? Sachons préserver l'arbre et cultiver l'arbre pour qu'il multiplie ses fruits pour l'ensemble de la communauté que nous constituons. Le pouvoir appartient à tous, mais le pouvoir est devenu la chose d'un seul. Nos constitutions consacrent la séparation des pouvoirs. Les deux principaux pouvoirs sont le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Dans la réalité, rapidement, on passe de deux pouvoirs à un seul pouvoir, et on passe d'un pouvoir au pouvoir d'un seul. Le pouvoir devient personnel. La faute incombe à tous parce que nous développons une mentalité de sujet et non de citoyen", fait-il remarquer. Pr Francis Wodié, pour finir, a attiré l'attention de tous sur les dangers que court le pays si les élections ne sont pas organisées. "Devenons des citoyens conscients et responsables pour qu'ensemble, nous puissions transformer ce pays. Nous devons réaliser le changement et pour nous, le changement passe par l'élection présidentielle. Certains vont jusqu'à s'étonner qu'on exige l'organisation immédiate des élections. Mais comment s'étonner d'une telle exigence si on aime la Côte d'Ivoire ? (…) En situation de crise, il importe pour les membres de la collectivité nationale de se parler. Si les hommes ne se parlent pas, ce sont les armes qui vont parler. Et les armes ont déjà trop parlé. Que cela cesse. Les uns jettent de l'huile sur le feu, moi je jette de l'eau pour éteindre les foyers de tension. (…) Parfois, il faut le feu pour éteindre le feu. Ceux qui refusent doivent s'attendre malheureusement à recevoir le feu un jour. Le feu a déjà trop brûlé, il est bon de faire en sorte que nul n'éprouve le besoin de recourir au feu pour régler les problèmes majeurs qui se posent dans ce pays. D'où la nécessité pour nous de la concertation", a-t-il conseillé.
Paul Koffi
Paul Koffi