La Côte d'Ivoire tient à son indépendance, y compris dans la commémoration de son cinquantenaire. C'est à cette conclusion qu'a dû aboutir malgré lui, l'ancien ministre français, Jacques Toubon. Coopté par Nicolas Sarkozy pour coordonner les célébrations communes entre la France et ses quatorze anciennes colonies subsahariennes qui célèbrent cette année le cinquantenaire de leur indépendance, M. Toubon s'est rendu, hier, à l'évidence qu'il devra faire sans le pays de Laurent Gbagbo qui a décidé de faire cavalier seul dans la commémoration de son cinquantenaire. « La Côte d'Ivoire entend célébrer seule ce cinquantenaire dans le cadre de sa politique nationale de refondation. C'est son choix souverain », a fini par se convaincre le ministre français qui soutient avoir vainement attendu la réponse du chef de l'Etat ivoirien sur la participation de la Côte d'Ivoire au défilé prévu le 14 juillet prochain à Paris. Selon toute vraisemblance, il n'y aura donc aucun soldat ivoirien parmi les troupes venues d'Afrique et qui défileront sur les Champs Elysées. Qu'à cela ne tienne, l'ancien ministre français s'est acquitté de sa tâche qui consistait à présenter aux diplomates africains accrédités à Paris, le programme des festivités des cinquantenaires. Devant ses interlocuteurs, Jacques Toubon a indiqué que ces commémorations devraient servir de prétexte pour "rénover" la relation entre les anciennes colonies françaises et leur ancienne métropole. « Il s'agit d'évaluer l'héritage commun et de l'investir sur l'avenir. Il ne s'agit pas de tourner la page mais d'ouvrir un nouveau livre », a-t-il soutenu. Pour les autorités françaises, ces cinquantenaires vont servir de prétexte pour évaluer la révision des accords de défense engagée, il y a peu. Dakar devrait ouvrir dès ce 4 avril ces festivités qui se dérouleront toute l'année. Outre la parade militaire, la commémoration sera également ponctuée, par le sommet France-Afrique qui se tiendra du 31 mai au 1er juin 2010 à Nice.
Marc Dossa
Marc Dossa