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Afrique Publié le lundi 5 avril 2010 |

Commémoration: Au Sénégal, la fête et la polémique

Le Parisien - Quatorze pays célèbrent à Dakar les 50 ans de leur indépendance. Abdoulaye Wade en profite pour annoncer la fin des bases militaires françaises dans son pays.

Abdoulaye Wade a profité de la Fête de l’indépendance du Sénégal et de la renaissance africaine pour faire samedi un « coup » politique à destination des Sénégalais et des Africains en général, en annonçant qu’il n’y aura plus de base militaire française au Sénégal.

En réalité, la France avait déjà décidé de garder sur la façade atlantique du continent africain une seule base à Libreville, au Gabon, et de retirer quelque 900 de ses 1 200 militaires implantés sur la base de Dakar. Les négociations devraient donc reprendre avec la France pour lui accorder comme autrefois quelques facilités portuaires et aéroportuaires. La décision du retrait avait été prise d’un commun accord, mais le président sénégalais a quelque peu bousculé le calendrier.

Les festivités du cinquantenaire de l’indépendance de quatorze pays africains* ont donc commencé hier, avec l’inauguration à Ouakam, sur la colline des Mamelles qui surplombe Dakar, d’une statue de bronze symbolisant la renaissance africaine après cinq siècles d’esclavagisme et deux siècles de colonisation.

Construite par les Nords-Coréens et entourée des 54 drapeaux des nations du Continent noir, berceau de l’humanité, il s’agit d’une immense statue de style soviétique qui, perchée tout en haut d’un immense escalier de 198 marches, se veut plus haute que la statue de la Liberté à New York. Elle se visitera de l’intérieur avec bientôt un restaurant panoramique dans sa tête. La nuit, celle-ci clignote en rouge pour que les avions en approche, se posant à l’aéroport Léopold-Sedar-Senghor, l’évitent.
« Sa première pierre a été posée en 2002, confie son architecte Pierre Atepa Goudiaby, très fier de sa réalisation pourtant fort controversée. C’est le symbole de notre renaissance puisqu’elle représente, comme sortie des ténèbres, une famille africaine avec une femme et un homme tenant à bout de bras un enfant qui regardent tous vers le large et l’occident symbolisant le développement et la modernisation. »
Dénonçant le « sacre du roi Wade » et le coût de cette statue (environ 15 millions d’euros), une partie de l’opposition sénégalaise avait décidé de boycotter la cérémonie et appelé hier à une contre-manifestation. « C’est un grand jour pour le Sénégal et une fête pour toute l’Afrique et la diaspora », souligne pour sa part le ministre de la Culture, Mam Bousso Leye, qui se réjouit de la venue d’une importante délégation américaine de quelque 200 personnes conduites par le pasteur Jesse Jackson, « car pour eux c’est en quelque sorte un retour aux sources ». Il faut dire que le Sénégal a fait les choses en grand et convié 1 500 invités, dont plus d’une vingtaine de chefs d’Etat. Parmi eux, les héritiers de ce qui était autrefois le « pré carré » de la France comme le Gabonais Ali Bongo, le Congolais Denis Sassou N’Guesso, le Malien Amadou Toumani Touré ou l’Ivoirien Laurent Gbagbo. Même les plus infréquentables comme le colonel libyen Kadhafi et Robert Mugabe du Zimbabwe avaient été invités mais ne sont pas venus.

Pour la Fête nationale, qui se déroule aujourd’hui avec un défilé militaire auquel participera un détachement de militaires français, la France sera représentée par le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux. *Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République centrafricaine, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.

BRUNO FANUCCHI
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