Les pays africains sont dans la mouvance de la célébration de leurs cinquante ans d’indépendance. Le Sénégal a ouvert les festivités avec une célébration pompeuse le week-end dernier. Laurent Gbagbo, à l’instar de plusieurs chefs d’Etat, était présent. Cette fête grandiose organisée par le président Wade a attisé, c’est le cas de le dire, la volonté farouche du chef du palais présidentiel de Côte d’Ivoire de célébrer coûte que coûte le cinquantenaire en Côte d’Ivoire avant d’envisager tout autre événement, quand bien même qu’il s’agirait des élections. Les ivoiriens sont dans l’attente incessante de la tenue du scrutin présidentiel. Le processus qui devrait ouvrir la voie des urnes est sérieusement grippé. Mais cela ne semble pas préoccuper Laurent Gbagbo. Le chef de file des frontistes a d’autres chats à fouetter. Le secret désir qu’il caresse depuis bien longtemps, c’est la célébration du cinquantenaire en terre d’éburnie. Une fête à laquelle le Woody accorde un intérêt particulier parce que cela pourrait être très déterminant pour la suite de sa carrière politique entachée par de sombres événements qui ont alimenté la gestion du pouvoir d’Etat de l’historien président. A en croire les indiscrétions qui émanent de l’entourage du locataire provisoire du palais présidentiel, le candidat président sortant veut marquer un grand coup. C’est d’ailleurs, pour s’inspirer d’un modèle de célébration du cinquantenaire que le père fondateur de la refondation a tenu à effectuer le voyage sur Dakar malgré le froid qui règnait entre lui et le président Abdoulaye Wade. Dans la capitale de la Teranga, Laurent Gbagbo fut servi. Il a pu assister à un type de commémoration qu’il souhaitait avoir. Le 50e anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale du Sénégal s’est mué en une véritable fête du parti démocratique sénégalais et de Wade. Les drapeaux du Pds qui rivalisaient avec le drapeau du Sénégal, les pancartes du parti et les tee-shirts à l’effigie de Wade qui inondaient la fête n’étaient pas fortuits. Et c’est ce modèle que le prince de Mama souhaiterait reproduire lors de la célébration de son cinquantenaire. Ce qui lui permettrait, à n’en point douter, d’asseoir son hégémonie et de corriger son image. Ce plan secret du Fpi, d’utiliser la fête du cinquantenaire pour faire son auto-célébration, explique le blocus que connaît le processus électoral. Ni la liste électorale, encore moins le désarmement des ex-rebelles ne constituent aujourd’hui le frein à l’élection. Mais la célébration du cinquantenaire. Une fête qui revêt des intérêts politique pour le Fpi. Les ivoiriens peuvent continuer à gémir, et l’opposition, poursuivre ses agitations. Mais pour les frontistes, pas d’élection avant le cinquantenaire.
JN
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