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Politique Publié le vendredi 9 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Francis Wodié, président du Pit : “Des signes de violence menacent le pays”

08 avril 1990-08 avril 2010, le Parti ivoirien des travailleurs a eu 20 ans, hier. Pour cela, les militants et sympathisants de ce parti se sont retrouvés à la Caistab au Plateau pour célébrer les 20 ans d'existence de leur formation politique. Ce fut l'occasion pour le président Francis Wodié et ses camarades de jeter un coup d'œil sur l'histoire de leur parti et d'envisager ensemble l'avenir qui semble compromis. Tout en se réjouissant de la dynamique du Pit, 20 ans après sa naissance, le président dudit parti a indiqué que "le Pit est le seul capable de sortir la Côte d'Ivoire de cette crise dans laquelle elle se trouve et dont elle éprouve beaucoup de peine à sortir". Francis Wodié a rappelé à toutes fins utiles que "le pouvoir doit être et rester un moyen au service du peuple et en aucun cas, un moyen d'enrichissement personnel. Le pouvoir doit toujours rester un moyen et jamais un but à atteindre, une fin en soi." C'est cet idéal que le premier responsable du Pit invite ses compatriotes à nourrir. "Le temps des ruses, des volte-face, des mensonges, doit prendre fin. Le temps de la vérité et de la sincérité est arrivé. Ce temps, c'est le temps du Pit. Il nous faut changer la Côte d'Ivoire" a-t-il martelé. Francis Wodié a ensuite fait un bilan des 20 années passées après le multipartisme. Il en est arrivé à ce constat : "Les valeurs s'effritent et la corruption est partout présente. La guerre et la violence persistent par la faute de certains". Pour lui, "la Côte d'Ivoire doit changer". Puis de s'interroger "Sommes-nous devenus tous fous, m'étais-je interrogé. Sommes-nous tous devenus cannibales ? Pourquoi chaque manifestation doit-elle déboucher sur des morts ? Faisons en sorte qu'il n'y ait plus dans ce pays, pour des manifestations pacifiques, des morts". Face à ce qu'il a appelé "l'escalade de la violence", le président Wodié a lancé cet appel à tous: "Nous étions à la veille de l'élection présidentielle, et nul ne peut dire quand l'élection présidentielle aura lieu. Ce n'est pas normal, ce n'est pas acceptable, ce n'est plus acceptable. Qu'est-ce qui se passe réellement ? Que veulent-ils faire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens qu'on tient ainsi prisonniers ? Les slogans redeviennent guerriers et la tension ne cesse de monter. Aujourd'hui, c'est le désarmement qu'on oppose à l'organisation de l'élection présidentielle. (…) Nous voulons supposer les belligérants de bonne foi. Alors, il y a un problème d'écriture, ils ne savent écrire, ou un problème de lecture, ils ne savent pas lire. (…) Sommes-nous et ne serons-nous jamais que des incapables de régler nos problèmes nous-mêmes? Sommes-nous des handicapés politiques, des inconscients impénitents ? A ce rythme, il ne nous reste plus qu'à aller chercher à l'extérieur, un président de la République pour la Côte d'Ivoire. (…) Il est aberrant que le pays soit encore coupé en deux (...) La liste blanche est devenue aujourd'hui, une liste noire. On crie à la nécessité d'un audit alors qu'il suffit de reprendre le contentieux selon le mode opératoire consensuel là où on l'a laissé (…) Les autres problèmes tels que la recomposition des Cei locales ne sont que des artifices pour bloquer le processus. Le parcours doit reprendre là où il a été suspendu. Face au blocage actuel, le Pit appelle à une concertation nationale. (…) Avec le délestage, les pénuries d'eau, avec l'explosion sociale qui n'est pas loin, l'urgence s'impose à tous. Les signes de violence menacent" a averti Francis Wodié.
PAUL KOFFI


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