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Société Publié le mercredi 14 avril 2010 | L’expression

Pénurie d’eau à Angré - Les populations se ruent sur les bouches d’incendie

Face à la pénurie d’eau qui sévit dans les quartiers d’Angré et de la Djibi, les populations se ruent sur les bouches d’incendie. Bienheureusement, l’eau obtenue par ce réseau est, selon les spécialistes, de l’eau potable.
Qui cherche trouve, dit l’adage. Et la pénurie d’eau qui sévit dans les quartiers d’Angré, et de la Djibi a conduit les populations de ces deux sous-quartiers à trouver un remède : les bouches d’incendie. Et depuis quelque temps, au lieu de servir à l’extinction des feux qui pourraient survenir à l’improviste, ces eaux sont consommées par les populations. Est-elle adaptées ou pas ? Cela pour l’instant ne constitue pas leur préoccupation. «Nous n’avons pas d’eau depuis plusieurs jours. Au départ, nous avions pensé que ce serait une coupure de 2 à trois jours. Mais aujourd’hui, cela fait une dizaine de jours que l’eau ne circule dans nos robinets qu’entre 2h et 3h du matin. Si vous ratez cette heure, vous êtes obligé d’attendre le lendemain. Nous étions dans cette gymnastique tous les jours jusqu’à ce que les jeunes gens du quartier nous montrent ce dernier circuit qui est moins coûteux et plus rapide. Il suffit de déboucher le tuyau, et vous avez de l’eau, contrairement aux rangs kilométriques que nous devions faire», explique K. Cécile, une servante. Mais malheureusement, les responsables de ces filles de maison sont loin de savoir l’origine de l’eau qui leur est servie. «Notre préoccupation c’est d’avoir de l’eau pour notre bain, et d’en avoir également pour notre consommation. Mais nous n’avons jamais pensé que cette eau venait des bouches d’incendie», explique C. Mamadou, chef de famille à Angré. Un avis partagé par la quasi-totalité des responsables de famille de ces sous-quartiers. «Comment voulez-vous qu’on sache l’origine de l’eau qu’on nous sert à la maison. Nous nous fions à la bonne foi de nos épouses et de leurs servantes, c’est tout », poursuit S. André, un autre chef de famille, logé à la cité ‘’Caféiers 4 ‘’. Mais bien heureusement, cette eau des bouches d’incendie est, selon les spécialistes, une eau potable. «L’eau des bouches d’incendie est potable. C’est la même eau qui coule aussi bien dans les robinets à la maison que dans ceux placés dans les cuisines (…) A l’origine en tous cas, cette eau est propre et ne souffre d’aucune souillure. Mais tout dépend également du récipient qui a servi à la recueillir», a expliqué sous le sceau de l’anonymat une source proche de la cellule communication de la Sodeci. Des propos confirmés par les agents de l’Office national de la protection civile (Onpc). Bien que n’étant pas pour la consommation de cette eau, ils reconnaissent qu’elle est potable. «Cette eau des bouches d’incendie est certes potables, mais elle n’est pas faite pour la consommation. Ce sont des structures qui sont recommandées à l’intérieur ou non loin des entreprises ou des habitations de haut standing afin que les sapeurs pompiers soient plus efficaces en cas d’incendie. Mais malheureusement, les responsables d’entreprises ne voient pas l’utilité de l’installer. Et quand ça l’est, ce sont les populations qui veulent se servir de cette eau pour leur population. C’est déplorable, il faut qu’on parvienne à rétablir l’eau dans les robinets », a souhaité cette source proche de l’Onpc. En attendant le rétablissement de l’eau, les populations d’Angré et la Djibi se servent…dans les bouches d’incendie.
Touré Yelly
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