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Société Publié le mardi 13 avril 2010 | Fraternité Matin

Grève des transporteurs : Le président du collectif demande la poursuite du mouvement jusqu`à nouvel ordre

© Fraternité Matin Par DR
Hausse du prix du carburant - Les transporteurs observent un arrêt de travail à Abidjan
L’administration a fonctionné au ralenti

L’arrêt de travail des transporteurs urbains n’a pas été sans conséquence sur le fonctionnement normal des services publics et privés de la ville d’Abidjan.

Au Plateau, il est un peu plus de 10h ce lundi 12 avril. Le palais de justice qui, d’ordinaire grouille de justiciables montre un pan de son ambiance habituelle. Le parking en face est comme d’habitude bourré de véhicules de magistrats et avocats. A l’intérieur du palais, bien que le véhicule de déferrement des détenus de la Maca est présent, les parents et autres concernés des procédures ne sont pas visibles aux abords du poste de police.

Toutefois, les procès au tribunal de première instance se tiennent comme si de rien n’était, avec des justiciables qui y assistent. En face de cette salle, à la cour d’appel, deux avocats qui embrassent la profession prêtent serment avec le soutien des aînés du métier.

Les absences au palais de justice sont concentrées au niveau du greffe. Que ce soit au greffe de la cour d’appel ou celui du tribunal, des absences inhabituelles sont constatées. T.M, en service au gref, qui a bien voulu nous entretenir, indique que nombre de ses collaborateurs arrivent difficilement à leur poste. Ce qui permet quand même le fonctionnement du service. Toutefois, explique notre interlocuteur, certains des collaborateurs ne peuvent rejoindre leur poste, pour cause de grève des transporteurs.

A la Cité administrative, l’ambiance n’est pas celle des grands jours. Même la tour C qui ne désemplie jamais, ressemble ce lundi 12 à un cimetière. La plupart des bureaux des différentes tours administratives que nous avons visités sont fermés. Au point où les différents responsables que nous sollicitons pour en savoir plus tous ne jugent pas utile de nous recevoir. Préférant dire à leurs secrétaires de nous demander de nous rendre à l’évidence.

Au centre du Plateau, comme si le mot d’ordre, les responsables des différents services que nous avons visités, unanimement, sous le sceau de l’anonymat, nous expliquent qu’à part plusieurs cas de retard dû à la situation des transports, la plupart du personnel a pointé présent.

En clair, l’impact de la grève des transports, bien qu’il se soit fait sentir par la rareté des personnes dans les rues du Plateau, n’a cependant pas vraiment joué sur le fonctionnement des services publics et privés. Toutefois, l’administration a fonctionné au ralenti.



Les examens blancs n’ont pas eu lieu

«La grève des transporteurs a un grand impact sur l’école. Il faut que le problème soit rapidement réglé». Cri du cœur du proviseur du lycée classique d’Abidjan, Kouamenan Bosson Albert. Il devait, en principe, soumettre ses élèves des classes de terminale à un examen blanc aujourd’hui. Les élèves des classes intermédiaires sont certes en congé, mais ils sont tout de même 1280 élèves qui devaient venir s’informer, hier, sur le déroulement pratique de l’examen, et connaître leur salle. Malheureusement, la cour de l’école est restée déserte, à cause de la grève. Face à cette situation, le proviseur s’apprêtait à réunir son staff pour voir la conduite à tenir lorsque nous sommes arrivée à son bureau. La date de l’examen blanc va certainement être décalée et sera fonction du temps que va durer le débrayage des transporteurs. «Dans tous les cas, il y a problème, parce que nous n’avons pas les moyens d’informer les élèves des nouvelles dispositions que nous allons arrêter. Il faut que les syndicats viennent à la Télévision pour dire qu’ils reprennent le travail et que le problème est réglé».

A Cours secondaire méthodiste de Cocody, il n’y a pas cours. Le directeur Kouassi Boa Maxime a dû arrêter le fonctionnement de l’établissement à cause des nombreuses absences et des retards constatés tant au niveau des élèves que des professeurs. Sur 88 enseignants, une dizaine seulement ont un véhicule. «Nous attendons la fin de la grève avant de reprendre les cours », a-t-il indiqué sans plus.

A l’école primaire publique cité des arts II, c’est le calme plat. «La plupart des enseignants habitent Yopougon, Abobo, ils n’ont pas pu venir», explique la directrice, Mme Effi Mariam qui a ajouté que si elle a pu être à son poste, c’est parce qu’elle dispose d’un véhicule. Elle a, par ailleurs, fait savoir que les élèves qui étaient venus le matin, sont rentrés chez eux d’eux-mêmes. « A Cocody, lorsqu’il y a des mouvements, les parents viennent tout de suite chercher leurs enfants», a-t-elle ajouté.

Les autres quartiers de la commune n’ont pas été épargnés. Le car du groupe scolaire Les minimes de Marcory n’a pu faire le ramassage des élèves. De peur de subir le courroux des grévistes qui, selon certaines sources, ne voulaient voir circuler aucun véhicule de transport.

Marc Yevou et Marie-Adèle Djidjé
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