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Politique Publié le jeudi 15 avril 2010 | AFP

Six ans après la disparition de Kieffer, le principal suspect libéré

Six ans jour pour jour après la disparition de Guy-André Kieffer à Abidjan le 16 avril 2004, le principal suspect doit être remis en liberté vendredi, ce qui va paradoxalement permettre la poursuite de l'enquête, se félicite la famille du journaliste.
Après deux ans et demi en détention provisoire, l'Ivoirien Jean-Tony Oulaï, soupçonné d'avoir dirigé le commando responsable de la disparition du journaliste franco-canadien, sera libéré vendredi à la suite d'une décision d'un juge des libertés et de la détention, confirmée par la cour d'appel de Paris.
Lors de sa disparition, Guy-André Kieffer enquêtait sur des malversations, notamment dans la filière cacao, impliquant des proches du pouvoir. Il a été vu vivant pour la dernière fois sur un parking d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président ivoirien. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Mis en examen début 2006 pour enlèvement et séquestration en bande organisée, Jean-Tony Oulaï avait été incarcéré le 17 octobre 2007 après avoir violé son contrôle judiciaire.
Or, en matière criminelle la détention provisoire ne peut excéder trois ans et risquait d'entraîner la clôture de l'enquête.
L'avocat de la famille Kieffer, Me Alexis Gublin, s'est félicité jeudi de cette libération à l'occasion d'une conférence de presse dans les locaux de Reporters sans frontières (RSF) marquant le sixième anniversaire de la disparition et le lancement d'une campagne d'affichage à Abidjan pour demander "la vérité" sur cette affaire.
"Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette remise en liberté est pour nous extrêmement positive", a fait valoir l'avocat.
"Maintenant, nous sommes libres, nous n'avons plus d'échéance, de nombreuses investigations vont pouvoir être menées à leur terme", a-t-il expliqué soulignant qu'"il ne s'agit pas de s'acharner sur Oulaï ou quelque exécutant que ce soit mais de remonter jusqu'aux commanditaires".
Me Gublin a évoqué notamment la demande d'entraide formulée en décembre auprès de la Cour pénale internationale sur l'éventuelle implication dans des "escadrons de la mort" d'Ivoiriens, dont Simone Gbagbo et des membres présumés du commando.
"Il y a d'autres éléments susceptibles de venir conforter ce que l'on sait déjà", a avancé Bernard Kieffer, frère du disparu, évoquant des témoignages sur la détention pendant deux jours du journaliste au sous-sol du palais présidentiel. Selon lui, "c'est une affaire qui n'a jamais cessé d'avancer".
Pourtant, a rappelé Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF, "on n'a jamais senti de vraie volonté politique ni en France ni en Côte d'Ivoire d'aboutir". Recevant la famille Kieffer en août 2007, Nicolas Sarkozy avait assuré qu'il faisait de ce dossier une "priorité".
Or en janvier, la France a annulé la majeure partie de la dette ivoirienne sans aucune contrepartie judiciaire, ont regretté les parties civiles.
De son côté, la Côte d'Ivoire "fait de cette affaire une affaire d'Etat alors que nous n'y voyons qu'une affaire criminelle et crapuleuse", a accusé Me Gublin.
Présent dans le public, l'avocat ivoirien de Simone Gbagbo, Me Rodrigue Dadjé, s'est alors longuement employé à défendre l'attitude de la Côte d'Ivoire, monopolisant la parole.
"Il n'est pas bon de dire que la Côte d'Ivoire fait des entraves dans cette enquête", a-t-il martelé, pointant la "piste française" avancée par la justice ivoirienne.
"Votre intervention me fait très plaisir car elle montre combien le régime ivoirien est aux abois", a répliqué Eric Kieffer, autre frère du disparu.
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