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Politique Publié le vendredi 16 avril 2010 | Le Patriote

6 ans après la disparition de Guy-André Kieffer, Baudelaire Mieu (Pdt du Collectif ivoirien "vérité sur Kieffer") : "Les Ivoiriens ne sont pas assez déterminés pour faire avancer l’enquête"

© Le Patriote Par Emma
Sixième anniversaire de l`enlèvement, à Abidjan, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer: ses confrères s`en souviennent
Jeudi 15 avril 2010. Abidjan. Maison de la Presse. Le Collectif ivoirien "Vérité Guy-André Kieffer" face à la presse. Photo: de g. à dr. Baudelaire Mieu et Kigbafory Inza
16 avril 2004 – 16 avril 2010. Cela fait exactement six ans qu’a disparu, à Abidjan, le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Et toujours, pas de nouvelles de lui. Toute chose qui explique l’indignation affichée, hier au cours d’une conférence à la Maison de la presse au Plateau, par le «Collectif Ivoirien Vérité pour Guy-André Kieffer ». A cette occasion, le président de ce collectif, Baudelaire Mieu et son vice-président Kigbafory Inza ont d’abord fait un exposé sur les conditions dans lesquelles le journaliste franco-canadien a été enlevé en Côte d’Ivoire. « Kieffer a été vu pour la dernière fois le 16 avril 2004 au centre commercial Prima de Marcory Zone 3, au moment où il avait rendez-vous avec Michel Légré. Sa voiture a été retrouvée deux semaines plus tard, sur le parking de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan », a rappelé Baudelaire Mieu. Avant d’ajouter que l’enquête entreprise à cet effet par le juge d’instruction français Patrick Ramaël, bien qu’ayant présenté une certaine lisibilité malgré les obstacles dressés par des parties ivoiriennes, peine toujours à faire éclater la vérité. Pour les premiers responsables du « Collectif Ivoirien Vérité pour Guy-André Kieffer », cette situation qui, en principe, devait interpeller plus d’un, semble ne pas bénéficier d’une véritable mobilisation. « La mobilisation des journalistes ivoiriens est timide autour d’un dossier qui concerne un des leurs. Aussi, journaliste indépendant au moment de sa disparition, GAK ne bénéficie pas de l’appui de puissantes rédactions parisiennes. Et à notre sens, les autorités françaises également ne mettent pas en œuvre de gros moyens pour retrouver GAK, considérant sans doute que cette affaire pourrait compliquer un peu plus, les relations déjà difficiles entre la France et la Côte d’Ivoire », a déploré Baudelaire Mieu. Qui ne manque pas d’affirmer haut et fort le mépris affiché par l’Etat ivoirien sur cette affaire. « En Côte d’ivoire, nous constatons que les autorités ne sont pas assez déterminées pour faire avancer l’enquête. Elles montrent plutôt un certain mépris pour ce dossier », a-t-il dénoncé. Tout en réaffirmant cependant, la grande détermination du collectif à poursuivre le combat jusqu’à la manifestation de la vérité. « Nous demandons à tous les journalistes exerçant sur le territoire ivoirien de nous rejoindre dans nos actions. Qu’ils comprennent qu’en nous battant pour Kieffer nous nous battons pour nous également. Car, rien ne dit que cela ne se répétera pas avec un autre journaliste. Nous demandons aux justices ivoiriennes et françaises de travailler sincèrement ensemble afin que la vérité éclate. Nous demandons aux autorités ivoiriennes et françaises de mettre tout en œuvre pour faire aboutir ce dossier. Que Kieffer ne soit pas sacrifié sur l’autel du relatif réchauffement des relations franco-ivoiriennes », a longuement plaidé le président Mieu. En plus de la conférence animée hier, le « Collectif Ivoirien Vérité pour Guy-André Kieffer », en partenariat avec Reporters sans frontières et des journaux ivoiriens, a initié une campagne d’affichage sur plusieurs panneaux publicitaires à Abidjan, avec des affiches de format 4mX3m. Ces affiches, qui resteront pour une durée de quinze jours, comportent le texte suivant : « 16 avril 2004 – 16 avril 2010 : 6 ans déjà que notre ami et confrère Guy-André Kieffer a disparu à Abidjan ». Et le même visuel, comprenant également la mention « Où est-il ? », paraît depuis hier dans plusieurs titres de la presse ivoirienne.

Comme à Abidjan, une conférence similaire s’est tenue hier à Paris, dans les locaux de Reporters sans frontières, Bernard et Eric Kieffer, les frères du journaliste, et Canelle, sa fille, se sont exprimés aux côtés de Jean-François Julliard, secrétaire général de l`organisation, et de maître Alexis Gublin, avocat à la Cour.

Diawara Samou
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