«Faites vite. Réduisez le prix du carburant de 70 francs FCfa au risque de voir le mouvement embraser le pays». C’est l’avertissement d’Anaky aux tenants du pouvoir, face à la grève des transporteurs qui paralyse le pays tout entier depuis lundi dernier. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier au siège de sa formation politique, le Mouvement des forces d’avenir (MFA), l’ancien ministre des Transports en a donné les raisons. Selon lui, cette baisse est possible si l’Etat consent à renoncer aux multiples taxes qui se greffent au prix du carburant depuis sa sortie de la Société ivoirienne de raffinage jusqu’à la pompe. C’est pour cette raison qu’il a demandé à l’Etat de renoncer aux 10 Fcfa affectés à la dotation de l’armée, aux 20 Fcfa affectés au paiement de la dette de la Sir et aux 20 Fcfa affectés à la construction du troisième pont. Un pont qui depuis des lustres n’est jamais sorti de terre mais pour lequel on prélève des taxes. Tout comme la dette de la SIR, que les consommateurs n’ont pas contractée mais qu’ils sont obligés de rembourser. Au demeurant, il a soutenu ne pas être étonné par l’endettement de la SIR en raison bien entendu de la floraison des stations d’essence qui ont envahi le tout Abidjan. En tout état de cause, le premier responsable du MFA a apporté son soutien au mouvement de grève des acteurs du transport. Et ne demandez surtout pas si son soutien ne s’apparente pas à une récupération politique d’une revendication sociale et même corporatiste. Sa réponse est toute simple. Cette grève devrait avoir le soutien de tout le monde. Y compris des responsables et militants du FPI.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET