Les responsables de l’institut de sondage français Sofres ont dû en rire. La presse nationale ivoirienne a rapporté, hier, les propos d’un certain Touré Mamadou se disant porte-parole d’Alassane Dramane Ouattara, candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire. Selon Touré Mamadou, qui aurait animé une conférence de presse à Paris, Sofres n’a jamais envoyé d’équipe de sondage en Côte d’Ivoire, mais qu’il ferait de la sous-traitance. Il précise que c’est une société appartenant à un certain Serges Djahi qui réaliserait les sondages qui donnent Laurent Gbagbo vainqueur. Et cela sous la houlette de James Cénach. Interrogé au téléphone, James Cénach s’est dit surpris par de telles affirmations sans fondement. D’abord, parce qu’il ne connaît ni le nommé Serges Djahi, ni sa société de sondage. Ensuite, parce qu’on ne peut pas faire l’injure à un institut de renommée mondiale comme Sofres avec un chiffre d’affaires de plusieurs milliards d’euros de se laisser mani-puler par un individu, fut-il le plus intelligent. C’est vrai que James Cénach connaît la plupart des structures de sondage français parce que cela fait plusieurs années qu’il travaille à Paris, mais il n’a pas la capacité de faire endosser à Sofres les résultats d’un travail que cet institut n’a pas demandé. D’ailleurs, l’un des responsables de Sofres était déjà intervenu dans les médias français pour attester que le travail avait bel et bien été réalisé par son institut. On sait aussi qui a commandé les sondages. Il est vrai que certaines personnes au sein du RDR ont compris qu’il suffit de dire ce que Ouattara a envie d’entendre pour recevoir quelques piécettes, mais, tout de même, aller se rendre ridicule à Paris est inconcevable. Puisque ce genre de déclarations a pour effet de montrer le manque de sérieux de Ouattara et son équipe.
Augustin Kouyo
Augustin Kouyo