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Économie Publié le jeudi 22 avril 2010 | Notre Voie

Bilan économique 1990-1993 : Bédié et les chiffres confondent Ouattara

© Notre Voie Par DR
Sortie de crise: le RHDP veut reprendre la rue
Photo d`archives. Au premier plan, de g. à dr. Dr Alassane Ouattara (RDR) et Henri Konan Bédié (PDCI). Au centre, Dr Albert Mabri Toikeusse (UDPCI)
Nommé président d’un comité interministériel, puis Premier ministre en 1990 par le chef de l’Etat de l’époque, Félix Houphouët-Boigny, afin de redresser l’économie ivoirienne en crise, Alassane Dramane Ouattara a totalement échoué dans sa mission. En 1993, lorsqu’il rendait son tablier, Ouattara soutenait que les caisses de l’Etat étaient vides, “les fonctionnaires pourraient ne pas percevoir leurs salaires à temps”, a-t-il soutenu. Mais c’est Henri Konan Bédié, qui a succédé à Houphouët à la mort de celui-ci, le 7 décembre 1993, qui a mieux révélé la banqueroute du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara. Dans son livre-entretien “Les chemins de ma vie”, sorti en mai 1999 aux éditions Plon, Henri Konan Bédié tance ouvertement son allié d’aujourd’hui, Alassane Dramane Ouattara. Il cloue au pilori le bilan social et économique de celui-ci en tant que Premier ministre censé “ressusciter” la Côte d’Ivoire de 1990 à 1993. Pour Bédié, le travail accompli par Ouattara était totalement nul. Voici ce qu’il a écrit à ce propos : “Je me rappelle de sa profession de foi (Ouattara, ndlr) des cent jours. Dans les faits, le déficit n’a cessé de croître jusqu’en 1993, en dépit des sacrifices consentis par les Ivoiriens. Le Fonds monétaire ivoirien (FMI) avait même arrêté la poursuite du programme. Et, en accédant à la magistrature suprême, j’ai hérité d’un déficit intérieur de 1.200 milliards de fcfa. A cela, il fallait ajouter la dette extérieure alors de 9.200 milliards de fcfa et se présentait comme un obstacle insurmontable, d’autant plus que nous étions dans une conjoncture de récession qui avait considérablement réduit nos recettes fiscales”. Ce tableau dressé par Bédié, loin d’être démagogique, rejoignait celui des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale) sur les trois années de la primature Ouattara. Selon les statistiques rendues publiques par ces institutions bancaires internationales, le PIB par habitant en Côte d’Ivoire, qui s’était accru de 3,9% par an dans la décennie 1970, a chuté de 3,7% par an de 1979 à 1993. De 1990 à 1993, le PIB par habitant avait si chuté qu’il était passé sous la barre de 1000 dollars US. C’est seulement à partir de 1994 que la croissance a repris de 4%. Durant la période 1990-1993, l’investissement avait atteint ses plus bas niveaux, à seulement 3% du PIB. De fait, la Côte d’Ivoire connaissait une véritable crise de compétitivité. La dette globale sur le PNB passe ainsi de 77% en 1980 à 243% en 1993, fardeau insupportable qui réduit à néant la marge publique d’investissement et absorbe, pour le paiement des intérêts, plus de la moitié des recettes de l’Etat. Comme on le voit, Alassane Ouattara a plutôt contribué à creuser “la tombe” de la Côte d’Ivoire que de donner vie au pays au moment où il quittait la Primature. Alors que le pays n’était confronté ni à une rébellion armée ni à un conflit quelconque, Ouattara a démontré qu’il est incapable de gérer la Côte d’Ivoire. Que peut faire un individu en temps de crise comme c’est le cas aujourd’hui, alors qu’il a lamentablement échoué en temps de paix hier ? Violente question. Pour paraphraser le chanteur tradi-moderne N’Guess Bon Sens. Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
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