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Politique Publié le vendredi 23 avril 2010 | Notre Voie

Sokouri Bohui à propos de la tenue de la présidentielle: “La date des élections, c’est deux mois après la fin du désarmement”

© Notre Voie Par DR
Sortie de crise - Guillaume Kigbafory Soro, premier ministre de la Côte d`Ivoire
Dans les causeries de vendredi de ce jour, le député Martin Sokouri Bohui indique qu’il convient de mettre l’accent sur le désarmement qui conditionne la tenue des élections. Il indique que la date des élections est connue, en ce qu’elles doivent se tenir deux mois après le désarmement. Notre Voie : Monsieur le député, où en est-on avec le débat relatif à la transparence des élections ? C`est-à-dire par rapport à l’audit de la liste électorale provisoire et au renouvellement des Commissions électorales locales ? Martin Sokouri Bohui : La Majorité Présidentielle a soulevé des problèmes qui, s’ils ne sont pas résolus, vont fondamentalement remettre en cause la transparence des élections à venir. La nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) mise en place, à la suite de la dissolution de la première s’est mise au travail. La Majorité Présidentielle espère donc que de ses travaux sortiront effectivement des solutions aux problèmes qu’elle a soulevés. Je voudrais rappeler que ces problèmes qui ont pour noms, l’audit de la liste électorale provisoire, le renouvellement des commissions locales et l’octroi de voix délibérative à tous les membres de la commission centrale procède de la rupture de confiance provoquée par la vaste opération de fraude dont s’est rendu coupable l’ex-président de la CEI, Beugré Mambé. Nous l’avons suffisamment expliqué, nous n’avons pas confiance dans les travaux réalisés sous la présidence de Beugré Mambé. N.V. : La Majorité Présidentielle n’a pas confiance, mais le président du RDR, Alassane Ouattara et ses soutiens du RHDP, rejettent du revers de la main, toutes les mesures que vous proposez pour assurer la transparence des élections. N.V. : Si Ouattara et ses soutiens du RHDP veulent que les élections aient lieu un jour, il faut bien que tout le monde ait confiance dans la préparation de ces élections. Et ce que nous disons-là n’est pas nouveau. Je voudrais rappeler que si l’organisation des élections traîne encore aujourd’hui, c’est parce que Alassane Ouattara, n’ayant pas confiance selon lui, en l’Institut national de la statistique (INS), qui réalise les listes électorales depuis 1960, a exigé un nouvel opérateur technique pour la confection de la liste électorale. Pour que lui, Alassane Ouattara ait confiance dans la préparation des élections, l’Etat de Côte d’Ivoire doit débourser 140 milliards. C`est-à-dire que tous les contribuables ivoiriens doivent payer 140 milliards pour répondre aux exigences de Ouattara. Aujourd’hui, il se trouve qu’après la découverte de la vaste opération de fraude pilotée par Beugré Mambé, La Majorité Présidentielle a perdu confiance. Elle exige donc qu’on recrée les conditions de la confiance pour tous en auditant la liste électorale provisoire et en renouvelant les CEI locales. Je ne comprends donc pas que, lui Ouattara, qui par le passé a demandé qu’on le mette en confiance avec un nouvel opérateur technique ne veut pas qu’on mette le camp présidentiel en confiance aussi. Ouattara veut-il dire que pour ces élections, il suffit qu’il soit en confiance pour qu’elles soient organisées ? En d’autres termes, Ouattara pense-t-il que les élections à venir doivent être organisées selon ses conditions à lui ? Soyons un peu sérieux ! Ces élections ne seront pas organisées selon le bon vouloir d’Alassane Ouattara. Mais selon les normes internationales de transparence. C’est-à-dire avec une liste électorale auditée et un pays totalement réunifié ayant naturellement achevé le désarmement. Nous irons donc aux élections quand le désarmement sera fini et quand nous aurons une liste électorale propre. Que Ouattara se le tienne pour dit: “Pas d’élection si ces deux obstacles ne sont pas levés. A la vérité, l’analyse de cette situation montre que Ouattara a exigé un nouvel opérateur technique et la reprise de toute l’opération de la confection de la liste électorale pour se donner les moyens de tricher. Sinon comment comprendre que quelqu’un qui ne se reproche rien puisse s’opposer à l’audit de la liste électorale provisoire ? Surtout que cet audit est destiné à rassurer tous les acteurs sur la fiabilité de la liste. De sorte que le vainqueur soit le vrai vainqueur et que le vaincu, convaincu de sa défaite, félicite le vainqueur. Notre exigence est motivée par le fait que nous voulons éviter à notre pays, une deuxième guerre. N.V. : Vos exigences devant permettre la transparence des élections n’ont pas encore été mises en chantier. Le désarmement n’a pas encore commencé non plus. A cette allure, à quant pensez-vous que les élections auront lieu? M.S.B. : Quand le contentieux va démarrer et j’espère que ça ne saurait tarder, nous aurons déjà trouvé les mécanismes pour aller vite à des élections transparentes. Pendant que le contentieux se fait, les FN vont enclencher le processus du désarmement. Je souhaite que ce processus prenne fin au moment où la liste définitive électorale aura été confectionnée. Une fois ces deux obstacles à l’organisation des élections levés, il n’y a plus de problème pour fixer la date des élections. En tout état de cause, la date des élections est connue. L’accord IV de l’APO indique en son article 3 que le désarmement doit être achevé deux mois avant les élections. Ce qui veut dire en d’autres termes que les élections doivent avoir lieu deux mois après le désarmement. Et donc, comme fixée, la date des élections ne constitue pas un obstacle à l’organisation des élections, mettons plutôt l’accent sur le désarmement qui lui, constitue un véritable obstacle à l’organisation des élections. Dès que le désarmement est terminé, deux mois après on va aux élections. Si tant est que nous voulons aller vite aux élections, mettons la pression sur ceux qui doivent faire le désarmement au lieu de réclamer la date des élections, sachant très bien que les conditions ne sont pas réunies. N.V. : Convoqué par le commissaire du gouvernement Ange Kessi, suite au mot d’ordre insurrectionnel qu’il a lancé et qui a entraîné casses et morts d’hommes, Djédjé Mady refuse de comparaître. Qu’est-ce que cela vous inspire ? M.S.B. : Le refus de comparaître de Djédjé Mady pose à mon avis deux pro-blèmes au niveau des opposants. Le premier pro-blème est le fait qu’à longueur de journée, ils disent à qui veut les entendre qu’il y a l’impunité dans ce pays. Et quand ils posent un acte répréhensible et que la justice les convoque, ils refusent de se présenter. Il y a là problème. A quel moment allons-nous mettre fin à l’impunité. Le deuxième problème, c’est la question de la responsabilité. Etre responsable, ce n’est pas seulement lancer des mots d’ordre, mais c’est aussi et surtout assumer les conséquences de ces mots d’ordre. J’observe pour ma part que les responsables du RHDP lancent des mots d’ordre insurrectionnels et quand il s’agit d’assumer les conséquences de ces mots d’ordre, ils se dérobent. Dans tous les cas, ceux qu’ils trompent et qu’ils jettent à la rue, alors qu’ils se terrent devront tirer les leçons du refus de Djédjé Mady d’assumer les mots d’ordre qu’il lance au nom du RHDP. Ce qui me surprend et me désole, c’est le fait que Djédjé Mady se cache. Souvenez-vous qu’au moment où il avait lancé son mot d’ordre insurrectionnel, les militants du RHDP avaient dit “Gbagbo a eu garçon en face de lui”. Au moment où il doit montrer qu’il est effectivement un garçon, il fuit la justice. Cela dit, je ne suis pas étonné de l’attitude de Djédjé Mady. Parce qu’il fait partie des hommes politiques qui se sont coalisés pour soutenir la guerre que Ouattara a envoyée dans ce pays. Ils sont dans une logique de sabordage des institutions de la République. Et pourtant, ils ont gouverné ce pays pendant près de 40 ans avec ces mêmes institutions. Ce sont ces mêmes hommes regroupés au sein du RHDP qui crient à longueur de journée que les Ivoiriens souffrent, mais qui, paradoxalement créent les conditions pour que les populations souffrent davantage. Eux qui se réclament Houphouétistes apôtres de la paix et qui sèment la terreur et la désolation au sein de la population en érigeant la violence et les coups d’Etat en mode d’accession au pouvoir d’Etat. Eux qui, de façon hypocrite, demandent l’organisation des élections et posent des actes qui éloignent justement ces élections-là. N.V. : Que pensez-vous de la visite du président sénégalais Me Abdoulaye Wade en Côte d’Ivoire ? M.S.B. : Quand vous avez un problème et qu’un vient vous aider à régler ce problème, il faut le prendre en ami et ne pas refuser son offre. C’est le sens de la visite du président Wade en Côte d’Ivoire. Le président Wade que le FPI a rencontré hier, nous a dit très clairement qu’il n’est pas venu en médiateur. Il n’est pas non plus venu se substituer au président Blaise Compaoré. Il est tout simplement venu donner des conseils aux uns et aux autres pour que nous puissions lever les blocages du processus de paix. Afin que, comme il l’a lui-même dit, ce pays qui est un pays leader de la sous-région, retrouve sa sérénité d’antan et amorce son développement. Entretient réalisé par Boga Sivori
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