Le district d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, a une histoire tout à fait extraordinaire. A l’origine, toutes les rues, tous les boulevards, dans leurs opérations d’adressage ne portent aucun nom d’une personnalité historique ou célèbre de la Côte d’Ivoire. Difficile parfois à comprendre pour un visiteur étranger ou un jeune ivoirien qui vit dans son pays dont les symboles sont bâtis et dominés par des noms d’hommes célèbres, historiques et chefs d’Etat français. Après 50 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire, Abidjan et ses rues ne permettent pas aux abidjanais de se souvenir de l’histoire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. En parcourant la ville d’Abidjan, le visiteur est scandalisé par l’adressage des boulevards et des rues. Aujourd’hui, la capitale économique de la Côte d’Ivoire ressemble à une province française : boulevard François Mitterrand, boulevard Giscard d’Estaing, boulevard Latrille, boulevard de Gaulle, Rue Pierre Marie Curie, boulevard Angoulvant, stade Robert Champroux, boulevard Clozel… Chacun portant sa propre histoire. Une éthique, en toute honnêteté qui banalise les 50 ans d’indépendance nationale de la Côte d’Ivoire. Personne ne peut encore expliquer, après 50 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire, cette résonnance régulière et singulière de toute l’édification de l’histoire ivoirienne en l’honneur des hommes d’Etat français. Aujourd’hui, il faut absolument et avec habileté lever le voile sur une nouvelle opération de l’adressage des rues et boulevards d’Abidjan : passer en revue toutes les principales voies, pour les identifier, les matérialiser et donner des noms, des personnalités célèbres de l’histoire de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, je suggère à l’ambassadeur Pierre Kipré, président du comité d’organisation du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire indépendante, la mise sur pied d’une commission d’adressage des boulevards et rues d’Abidjan, sans oublier les grands symboles de l’Etat, comme le Pont ‘’Général Charles De Gaulle’’. L’ambassadeur Pierre Kipré peut étendre cette opération d’adressage des rues aux villes de l’intérieur, notamment Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo, San-Pédro, Man, Daloa. L’idée d’adressage des rues et boulevards d’Abidjan, doit faire l’éclairage de la gestion de l’histoire d’Abidjan, y compris celle de toute la Côte d’Ivoire indépendante, consécutive à tous ceux qui se sont battus pour renforcer l’audience politique ou économique de la Côte d’Ivoire. Pour moi, et en toute vérité, la séquence la plus importante du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, sera une nouvelle opération d’adressage des rues et boulevards d’Abidjan et un nouveau plan directeur de la ville d’Abidjan. 50 ans après, il est véritablement temps de retranscrire l’histoire d’Abidjan dans la sérénité avec les grands hommes qui ont accepté de lutter pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Je suis loin d’un manifeste de ‘’rupture’’ des Ivoiriens avec la France, mais juste un rappel à l’ordre de réparer l’erreur de la France colonialiste, qui ne nourrit plus l’histoire de la Côte d’Ivoire. Pour ses rues, ses grands boulevards et ses symboles républicains, la Côte d’Ivoire a suffisamment de ‘’grands hommes’’ qui ont participé et marqué l’histoire collective de la Côte d’Ivoire : je pense au chef de canton Sénoufo, le patriarche Pelefero Gon Coulibaly, au chef supérieur des abbey, François M’Bassidjé, au chef de canton baoulé Totokra, au chef des atchans Nangui Abrogoua, sans oublier quelques grands sportifs, comme Laurent Pokou, des musiciens comme François Lougah, Amédée Pierre, Fax Clark qui ont tous rétabli les faits de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. A l’inverse, on peut aussi se souvenir des grandes dates bien réelles, comme des preuves évidentes de l’histoire de la Côte d’Ivoire : le 7 août 1960. En toute vérité, si l’ambassadeur Pierre Kipré, président du comité d’organisation du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, prend en compte sérieusement une nouvelle opération d’adressage des rues et boulevards d’Abidjan, il aura réussi sa mission d’une façon naturelle. Tout n’a pas été parfait en 50 ans de vie de la Côte d’Ivoire. Mais il faut rendre hommage à Félix Houphouët-Boigny qui a tout fait avec dévotion, au service de la Côte d’Ivoire. Puis, il y a Laurent Gbagbo, homme de combat politique, qui a donné à bien des esprits ivoiriens, la conscience de l’évènement des 50 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire : réparer les erreurs du père de l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny, qui, lui aussi a été de tous les combats de la résistance.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël