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Politique Publié le mercredi 28 avril 2010 | Le Patriote

Célébration de la Fête de la liberté - Le FPI, un parti liberticide

© Le Patriote Par Prisca
Préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté - Le FPI reçoit la presse.
Jeudi 08 Avril 2010 – Ivotel / Dans le cadre des préparatifs du 20ème anniversaire de la fête de la liberté, le Front Populaire Ivoirien a convié la presse à un déjeuner- débat autour du thème : "Gagner les élections pour une Côte d`ivoire libre, indépendante et souveraine. Photo: Pascal Affi N`guessan, président du parti
La liberté glorifiée par des assassins des libertés. Quelle belle contradiction! Pourtant, c’est ce spectacle ahurissant à la limite de la forfaiture que le FPI s’apprête à servir aux Ivoiriens dès demain et ce, jusqu’au 02 mai prochain. Des faits et actes posés durant ces dix dernières années par la Refondation ont fini par convaincre l’opinion que le FPI a tué les libertés et enchaîné la démocratie en Côte d’Ivoire. Ce régime a marqué les Ivoiriens par sa capacité de nuisance et son attachement aux crimes organisés. Une réflexion sur sa nature réelle permet de comprendre pourquoi la Refondation en qui les Ivoiriens avaient, peut-être naïvement, placé un grand espoir au vu de ses professions de foi pour la démocratie, est tombée dans la paranoïa avant de basculer définitivement dans la violence politique inouïe. A telle enseigne qu’aujourd’hui, le régime FPI rime avec crimes contre l’humanité et crimes économiques. De la prise du pouvoir dans le sang au scandale des déchets toxiques en passant par les escadrons de la mort, les événements tragiques de mars et de novembre 2004, la répression des différentes manifestations de l’opposition, le FPI s’est révélé au monde comme un régime liberticide, anti-démocratique. Une vraie désillusion de la part de ceux qui avaient pourtant promis de «gouverner autrement et mieux la Côte d’Ivoire». En effet, les projets de changement de société formulés en 1990 par un Laurent Gbagbo fraîchement sorti de la clandestinité à la faveur du retour du multipartisme en Côte d’Ivoire, ont vite épaté ses compatriotes apparemment dégoûtés par plus de trente ans de gouvernance de parti unique. Dix ans après, par un concours de circonstances, doublé de tours de passe-passe, le FPI accède au pouvoir dans des conditions désastreuses dont le peuple continue de faire les frais.
Le sage a dit: tel père tel fils. Si la manière dont un parti politique parvient au pourvoir est le père et que celle dont il le gère en est le fils, on peut dire que la seconde est tributaire de la première. Or, il n’est un secret pour personne que le FPI est parvenu au pouvoir d’Etat dans des «conditions calamiteuses». Poussant loin l’analyse, on peut affirmer que la gestion ou du moins le règne de la Refondation est la résultante de la manière dont elle est parvenue au pouvoir. Pour emprunter l’expression à un analyste critique de la place, «le pouvoir FPI est un pouvoir insurrectionnel».
Empêtré dans ses propres turpitudes, ce régime tente de s’imposer au peuple en prenant l’allure d’une dictature. Alors, dans sa stratégie de conservation du pouvoir, il fonctionne, à la lumière des «conditions désastreuses» de son accession aux affaires par de faux complots et la qualification de toute manifestation d’envergure de l’opposition politique en tentatives d’insurrection. D’où cette longue et funeste série de répressions dans le sang des manifestations de l’opposition dont la première s’est soldée par le charnier de Yopougon. Au total, l’opposition, en particulier le RDR, parti le plus martyrisé, parle de plus de 3.500 victimes tombées sous le régime Gbagbo. Le ballet macabre du règne sanglant du chef de la refondation est ouvert par le charnier de Yopougon.
Le 27 octobre 2000, au petit matin, la Côte d’Ivoire découvre et non sans consternation, dans une clairière, derrière la Maison d’arrêt et de Correction d’Abidjan, un charnier de cinquante sept (57) corps. Et ce, vingt quatre heures seulement après la prestation de serment de Laurent Gbagbo. L’opinion est sous le choc. La Côte d’Ivoire venait ainsi de basculer dans l’horreur. Ce fait hautement grave ne va nullement émouvoir le nouvel homme fort d’Abidjan. Pis, dans une sentence, le chef de la refondation, devant ses partisans rassemblés au stade Houphouët Boigny exprime son mépris pour la mémoire des victimes de sa prise de pouvoir. La machine infernale à tuer se met en place. Le FPI s’organise pour casser de l’opposant et régner en toute quiétude. Des faux complots seront planifiés dont le régime profitera pour régler ses comptes. Le régime de Gbagbo s’installe dans l’arrogance et le mépris. Ainsi, d’octobre 2000 à juillet 2002, date de l’élection des Conseils généraux, il y a eu une dizaine de complots révélés par les nouvelles autorités pour justifier leurs actions macabres.

La béatification du meurtre

C’est dans cette situation sociopolitique tendue que surviennent les événements du 19 septembre 2002. Ce fut l’expression achevée du caractère morbide du régime Gbagbo. Revenu précipitamment d’Italie où il était en visite au moment du déclenchement de la rébellion, Gbagbo ne cherchera pas à négocier. «Nous allons nettoyer jusqu’au nord. Que la bataille s’engage», avait-il tranché devant les cameras et micros de la presse nationale et internationale. Des assauts répétés de l’armée restée fidèle à Gbagbo contre les positions de la rébellion se sont tous soldés par des échecs cuisants mais surtout des morts. Des escadrons de la mort entrent en action. Un groupuscule de tueurs à gage dont parle le journal français La Croix du 4 février 2003. Citant un rapport de l`ONU, le quotidien français met en cause la présidence de la République. En effet, ce rapport onusien indiquait que "les escadrons de la mort en Côte d`Ivoire seraient constitués d`éléments proches du gouvernement, de la garde présidentielle et d`une milice tribale de l`ethnie du président". Et d’ajouter que ce sont les membres de ces escadrons de la mort qui ont tué notamment le comédien Camara Yêrêfê H, le Dr Benoît Dacoury, frère cadet de Louis Dacoury Tabley et l’opposant Téhé Emile. Même après la table ronde de Marcoussis, Gbagbo a continué dans sa logique de guerre.
Le pogrom du 25 mars 2004 aura montré à l’opinion le visage hideux du régime de la refondation. Au moins 120 morts selon l`ONU. Entre 350 et 500 selon l`opposition regroupée au sein du G7. Assurément, le 25 mars 2004 aura été la journée la plus noire dans l`histoire de la démocratie en Côte d`Ivoire.
En effet, à l`appel à manifester de l`opposition, pour réclamer l`application diligente des Accords de Marcoussis, le pouvoir a réagi en réprimant et en tuant de la manière la plus violente qui soit. Les manifestants ont été, pour la plupart, pris à domicile par la soldatesque aux ordres réquisitionnée trois jours plus tôt par Laurent Gbagbo. La police et la gendarmerie, appuyées par les miliciens tribaux du régime ne se sont pas non plus privées. Jamais en Côte d`Ivoire, un régime n`avait montré une telle détermination à tuer. Le rapport de l’ONU est implacable: «Les 25 et 26 mars, des civils innocents ont été tués de façon indiscriminée et des violations massives des droits de l`homme ont été commises», soutient le rapport onusien de vingt pages. Ce rapport va plus loin pour préciser que «la marche a été un prétexte à ce qui s`est avéré être une opération soigneusement planifiée et exécutée par les forces de sécurité, c`est-à-dire la police, la gendarmerie, l`armée ainsi que des unités spéciales et des forces parallèles, sous la direction et la responsabilité des plus hautes autorités de l`Etat».
Dans sa folie meurtrière, et contre toute attente, le régime d’Abidjan engage le 04 novembre 2004 ce qu’il a appelé «l’Opération dignité». Cette grande offensive militaire contre les positions des Forces nouvelles engendre des dégâts incommensurables. Pour en rajouter à son cynisme, le pouvoir FPI interrompt la fourniture en eau potable et en courant électrique sur l’ensemble du territoire sous contrôle des Forces nouvelles. Pendant 9 jours, les populations ivoiriennes et étrangères (environ 6 millions), qui vivent dans les zones sous contrôle de la rébellion sont privées de ces ressources vitales. Des femmes enceintes, des malades, des personnes qui devaient être opérées ont péri pendant ces 9 jours. La dysenterie, le choléra, la bilharziose, etc. ont refait surface. Le régime FPI étalait ainsi tout son cynisme criminel. Un véritable crime de guerre contre des populations innocentes.
Un fait qui démontre que le FPI et ses «jeunes patriotes» n’aiment pas la Côte d’Ivoire, c’est l’appel antifrançais lancé le 06 novembre 2004 par Blé Goudé en direct à la télévision nationale. «A chacun son petit Français», avait ordonné un certain Jean Yves Dibopieu, ex-secrétaire général de la FESCI. Il s’en suit des scènes de pillages et de destructions des entreprises françaises. Le rapport de la chambre du Commerce et de l’Industrie est sans appel. On y fait état de 78 entreprises qui ont été détruites, onze ont vu leurs activités partiellement détruites; 106 ont provisoirement fermé. Sur 500 PME, 120 n`ont pu survivre aux pillages. Au demeurant, les pertes d`emplois sont de l`ordre de 20.000 à 30.000. Autant d’Ivoiriens mis au chômage par la faute des jeunes patriotes et le régime Gbagbo qu’ils soutiennent. Le comble de tous ces crimes, c’est le scandale des déchets toxiques. Le 19 août 2006, le Probo Koala décharge 428 m3 de déchets toxiques à Abidjan. Ces déchets sont déversés en plusieurs endroits de la ville. Au moins 15 morts et plus de 100.000 malades. Dans une transaction honteuse avec Trafigura, le régime FPI va monnayer la vie de ces Ivoiriens contre 100 milliards de FCFA.
Après une trêve à la faveur de l’Accord politique de Ouagadougou, le FPI reprend la violence politique en 2010. Ainsi, suite à la double dissolution du Gouvernement et la Commission électorale indépendante, le RHDP a appelé ses militants à s’y opposer par «tout moyen». Des marches pacifiques sont organisées sur l’ensemble du territoire national. Le régime Gbagbo récidive en réprimant les manifestants aux mains nues. Douze personnes sont tuées et une soixantaine arrêtées. Un régime qui s’accommode du sang. Tel est le vrai visage du parti socialiste qui prétend magnifier la liberté et la démocratie.

Ibrahima B. Kamagaté

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