« Zouglou est devenu trésor. Ça dépassé la joie. Partout où on est passé, c’est la joie », dit le chant de Vieux Gazeur. De la joie, il y en avait le vendredi 30 avril et le dimanche 2 mai au palais de la culture d’Abidjan-Treichville. Les mordus du zouglou ne sont pas restés chez eux. Tous, ceux qui ont pu s’offrir le ticket d’entrée, ont fait le déplacement pour être témoin et vivre le Festival international du Zouglou qui a pris de la dimension car devenu (le zouglou) une affaire nationale, « quelque chose de fort qui appartient à tous ». Que ce soit la soirée wôyô, place Inch’Allah à Koumassi, le concert VIP du vendredi ou le concert grand public du dimanche à l’Espace Anoumabo, les zouglouphiles ont vite fait de prendre d’assaut les lieux de rendez-vous. Le zouglou que même les précurseurs ne prédestinaient pas à une telle « survie » a 20 ans d’existence aujourd’hui. Un honneur qui revient aux précurseurs et, spécialement, à Georges W. Aboké qui a été distingué meilleur promoteur du zouglou. Un style et un genre musical qu’il a révélé depuis l’antre de la cité universitaire de Yopugon devenue base de la BAE. Sûr d’une chose, Georges Aboké a fait entendre que « ce festival se transformera en un grand festival dans deux ou trois ans ». A voir le public du dimanche au concert, et l’autre en dehors qui n’a pu être accepté faute de places, l’on se demande si l’Espace Anoumabo continuera d’abriter le concert grand public lors des prochaines éditions. Les éléments de la BAE ont dû fermer, aux environs de 19 heures, les portes du palais de la culture au grand désarroi d’autres zouglouphiles malgré qu’ils tenaient en mains leurs tickets. C’est un parcours du zouglou qui a été retracé pendant tout le festival. Le public du vendredi est reparti insatisfait après trois live qui ont tenu sur une heure trente minutes à raison de 30 mn par groupe : Espoir 2000, Yodé et Siro, Bilé Didier et les Patrons. Déjà vers 2 heures du matin, alors que le duo les Patrons allait prendre contact avec le public, celui-ci n’avait plus le même enthousiasme car présent au palais de la culture depuis 19 heures. Le spectacle, lui, a commencé autour de 22 heures. Une longue série de play-back a, néanmoins, été offerte au public, heureux de baigner dans la rétrospective avec les précurseurs du zouglou. Dans cette catégorie, «le trophée Or a été attribué au groupe les Parents du campus» avec Bilé Didier. Système gazeur et Esprit de Yop ont eu respectivement l’argent et le bronze là où Zougloumania de l’artiste Poignon, dans le rang des nominés, a été choisi à l’applaudimètre par le public. Celui-ci désavouera les organisateurs quand le trophée d’Argent est destiné à Petit Denis devant Yodé et Siro, vainqueur du trophée Or. Dans la catégorie de la Nouvelle génération, les Patrons remportent l’Or devant Lunik (bronze) et Cekisa (Argent) par ailleurs désigné révélation de l’année. Le trophée du meilleur groupe féminin est revenu à « Les copines » quand Magic System a été fait meilleur ambassadeur du zouglou.
Koné Saydoo
Koné Saydoo
