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Politique Publié le vendredi 7 mai 2010 | Le Nouveau Réveil

Célébration du Cinquantenaire de la Côte d’Ivoire / Doubé Binty : “Pourquoi c`est de la bêtise !”

Depuis le coup d'Etat imbécile du 24 décembre 1999 et surtout depuis l'arrivée calamiteuse et funeste des refondateurs au pouvoir, la Côte-d'Ivoire est devenue ce pays où l'utilité d'une entreprise est fonction des bénéfices qu'on en tire à titre personnel, l'intérêt général et surtout l'intérêt supérieur de la nation étant systématiquement relégués au second plan, si ce n'est au dernier.

Une belle illustration de cette vérité est fournie par le débat sur la justesse, le bien-fondé et l'opportunité de la célébration en grande pompe du cinquantenaire de l'indépendance, octroyée, dixit monsieur Gbagbo, de la Côte-d'Ivoire.

Le professeur Niamkey Koffi ayant déclaré que fêter le cinquantenaire de l'indépendance de notre pays "est une bêtise et une politique irresponsable?, le professeur Pierre Kipré, le président du comité d'organisation dudit cinquantenaire "démocratiquement choisi" par monsieur Gbagbo Laurent s'est cru bien placé pour faire de l'ironie à moindre frais et de bas étage sur l'opinion du professeur Niamkey Koffi. Et monsieur Kipré de déclarer : "Nous sommes 17 pays à fêter le cinquantenaire. Ça fait donc 17 bêtises ? La France se sent concernée et a même mis en place une commission du cinquantenaire des pays africains ; ça fait une autre bêtise ? Mon ami ( ?) Niamkey, peut-être excédé par cette campagne de presse a eu sa langue fourchue. Dans notre milieu universitaire, on se côtoie. J'ai beaucoup de respect pour Niamkey Koffi qui est connu pour être un homme courtois. Le débat reste ouvert. Nous continuons d'organiser le cinquantenaire.?

En d'autres termes, pour le professeur Kipré Pierre, quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, il continue d'organiser cet anniversaire du cinquantenaire et ce ne sont pas les propos "discourtois" du professeur Niamkey Koffi, homme d'ordinaire si courtois, qui y changeront quelque chose. Et pourtant, le professeur Niamkey Koffi a pris soin d'expliquer pourquoi une telle organisation grandiose et fastueuse de l'indépendance de notre pays est une bêtise. Nous aurions dit une grosse connerie.

Il se trouve que pour ces ennemis de la France, la caution de ce pays suffit pour qu'ils se comportent comme les autres et deviennent des moutons de panurge !

Le professeur Niamkey Koffi précise en effet :"Aujourd'hui", souligne-t-il, "d'où nous vient cette nécessité de fêter 50 ans alors que nous avons des exigences, des priorités ? La priorité d'abord, c'est de rétablir l'image ternie de ce pays, rétablir la légalité constitutionnelle. Redonner la légitimité au pouvoir…Tant que cela n'est pas fait, d'où vient la nécessité de fêter ? Cette attitude jouissive, je le trouve désastreuse. Je disais dans un journal pourquoi les Etats qui ont trois mille ans ne fêteraient pas leur troisième millénaire.. ?" Puis, quand ont veut faire ces choses-là, c'est que les conditions sont réunies pour le faire. Quand on n'a pas d'hôpitaux, quand on n'a pas d'école, quand on est incapable de construire des universités et de les équiper, alors que notre jeunesse est condamnée à la misère, je ne vois pas pourquoi on doit dépenser des milliards pour faire la fête. Je ne vois pas. C'est une politique irresponsable. La meilleure façon de faire un bilan en ce qui concerne la Côte-d'Ivoire, c'est d'abord de sortir le pays de l'impasse."

En quoi ces propos de monsieur Niamkey koffi sont-ils discourtois et injustifiés pour que monsieur Kippré pierre, tout en ayant "beaucoup de respect pour son ami Niamkey" les balaie du revers de la main, les juge inopportuns, voire farfelus et décide de continuer à organiser la fête du cinquantenaire qui de façon, certaine nous n'en doutons pas, apportera bien-être et bonheur au peuple ivoirien qui n'en peut plus ?

Monsieur Pierre Kipré dans l'opposition aurait-il cautionné ce désir fou, irrationnel et abracadabrantesque de fêter le cinquantenaire d'un pays aujourd'hui en lambeaux et au fond de l'abîme ?

Le gouvernement internationalement reconnu de Somalie peut-il aujourd'hui se hasarder à fêter un quelconque anniversaire de l'indépendance fût-il le millième ? Nous comprenons l'attitude du militant du MDIR-FPI ! Le grand défenseur des institutions ou plutôt de l'institution de la République ne peut pas se permettre de faire la fine bouche face à l'énorme cadeau que lui a fait son maître et seigneur d'être à la tête de la colossale somme de près de 20 milliards, nous apprend-on, pour cette fête inutile du cinquantenaire d'une indépendance qui a toujours été rejetée par monsieur Gbagbo parce que non acquise dans le sang.

Nous savons comment les refondateurs gèrent les fonds qui leur sont confiés.
Monsieur Pierre Kipré étant un néophyte, nul doute qu'il fera montre d'un zèle qui fera pâlir d'envie tous les caciques du FPI et de la refondation.

Car monsieur Kipré n'ignore nullement qu'à ce jour plus de 80% de la population peinent à s'offrir un repas décent par jour.

Il n'ignore pas non plus que nos hôpitaux sont des mouroirs faute de médicament, d'entretien et faute de payer correctement les médecins et l'ensemble du personnel de santé. Il sait que l'école ivoirienne a vécu et que du primaire au supérieur, ce sont des bâtiments vétustes menaçant ruine qui abritent en surnombre les écoliers, les élèves et les étudiants avec des professeurs dont les salaires ne sont pas correctement payés. Il est conscient que toutes les infrastructures réalisées à grands frais par notre pays sont laissées à l'abandon et totalement délabrées.

Monsieur Kipré voit comme tout le monde que notre économie est sinistrée, les entreprises ayant fermé ou délocalisé provoquant un chômage hallucinant.

Que dire de notre jeunesse livrée à elle-même, sans avenir faute d'école ou pour ceux qui ont pu avoir la chance de terminer leurs études faute d'emploi.

L'éthique et la morale ont foutu le camp. Tout s'achète et se vend : diplômes, accès aux Grandes Ecoles, aux écoles professionnelles, avancements et promotions.

La prostitution est devenue un métier particulièrement florissant même en milieu scolaire et universitaire !

L'absence d'Etat et de l'autorité de l'Etat ont fait de notre pays une véritable abbaye de Thélème, chacun faisant ce qu'il veut en prenant soin de ne pas toucher au fauteuil de l'unique institution du pays, celle que défend bec et ongle de façon rageuse le général Mangou, ses grands commandements et ses troupes, monsieur Laurent Gbagbo, le président prédestiné et éternel de la Côte-d'Ivoire.

Monsieur Pierre Kipré n'ignore pas que tout est déglingué dans ce pays coupé en deux qui marche sur la tête et où tout ce qui est anormal devient normal !

Monsieur Pierre Kipré est donc conscient que les Ivoiriens n'ont rien à foutre du cinquantenaire de l'Indépendance parce qu'ils ont d'autres préoccupations et d'autres priorités.

Et ce sont ces priorités qu'a brièvement énumérées le professeur Niamkey Koffi.

En réalité, monsieur Pierre Kipré voit le professeur Niamkey Koffi comme un mauvais génie de la même manière que le fantôme de César apparaissant à Brutus lui faisait savoir qu'il était son mauvais génie. Nous savons ce qui est arrivé à Brutus ! Monsieur Pierre Kipré sait qu'il est indécent d'engloutir des milliards dans une fête alors que l'immense majorité des Ivoiriens manque du minimum pour vivre et la récente grève des chauffeurs et des transporteurs n'est que la partie émergée de l'iceberg.

- le peuple ivoirien a faim et ne trouve pas à manger
- le peuple ivoirien a soif et ne trouve pas à boire au point qu'on lui sert de l'eau usée.
- Le peuple ivoirien est malade et ne peut se soigner
- Le peuple ivoirien retombe dans l'analphabétisme et l'illettrisme faute d'école
- Le peuple ivoirien est démuni faute d'emploi et parce que les refondateurs, à travers des impôts et taxes injustifiés et des augmentations farfelues des prix du carburant et des produits de première nécessité, lui enlèvent le peu qu'il a !
- Le peuple ivoirien ne peut plus voyager parce que le prix du transport est hors de prix et parce que les pistes villageoises n'existent plus
- Le peuple de Côte-d'Ivoire est revenu aux lampes tempêtes à cause du délestage qui le prive d'électricité.

Face à tout cela, comment consacrer des milliards à fêter le cinquantenaire de notre indépendance ne serait pas une bêtise, une absurdité et l'expression d'une totale irresponsabilité ?

Monsieur Pierre Kipré peut faire fi de tout cela et continuer à organiser son cinquantenaire à travers des colloques, des séminaires et des ateliers où on viendra, comme lors du fameux forum dit de réconciliation nationale. Nous abrutir :

- en célébrant "la gloire" du séditieux, séparatiste, tribaliste, criminel et assassin Kragbé Gnagbé
- en faisant le procès du PDCI-RDA et les éloges de monsieur Laurent Gbagbo et du FPI
- en saluant une lutte anticoloniale et anti impérialiste imaginaire
- en affirmant que la Côte-d'Ivoire n'a acquis sa véritable indépendance qu'avec monsieur Gbagbo sans doute parce que voulant que l'indépendance fût acquise dans le sang, il s'est évertué, avec son régime à faire de la Côte-d'Ivoire un vaste cimetière avec les milliers de morts qu'il a faits, les charniers et les fosses communes.

Car en vérité, ce cinquantenaire est organisé au forceps et en dépit du bon sens pour la petite gloriole de monsieur Gbagbo qui s'est octroyé le titre de génie politique et qui veut, à sa façon marquer l'histoire de notre pays :

- en le rebaptisant.
Il parait qu'il donnerait à notre pays le nom de la République que voulait créer celui dont il est l'héritier : la république d'Eburnie
- En donnant à l'un de nos plus grands boulevards le nom de l'institution aujourd'hui son seul soutien contre le peuple de Côte-d'Ivoire : Ce boulevard deviendrait le boulevard des Armées
- En changeant notre hymne national
- En nous abrutissant avec les hauts ( ?) faits imaginaires de monsieur Gbagbo

La télévision ivoirienne a déjà donné le ton en diffusant, à titre de devoir de mémoire, un film documentaire sur les événements du 18 février 1992 où monsieur Gbagbo, de bourreau devient victime et héros. N'est-ce pas ainsi que son épouse et lui se présentaient en donnant une version édulcorée et frelatée de l'histoire qui passait sous silence les actes de barbarie et de vandalisme qu'ils ont commis et surtout le "cent mètres" inoubliable piqué par monsieur Gbagbo pour se réfugier piteusement dans le sous-sol d'un immeuble ! Ils disent avoir été sauvagement battus sans se dire que les milliers de morts faits par leur régime sanguinaire auraient bien aimé être battus et jetés en prison et être en vie aujourd'hui. Nul doute que si monsieur Gbagbo conserve le pouvoir comme il veut le faire, le 18 février deviendrait fête nationale et jour férié en Côte-d'Ivoire comme aujourd'hui dans ce pays d'Amérique latine où le chef de l'Etat a décidé de faire du jour de la tentative de coup d'Etat perpétré contre son régime une fête nationale et jour férié dans son pays. Pour monsieur Kipré, les refondateurs et leur chef, la misère dans notre pays n'est qu'une vue de l'esprit, une histoire inventée par les sales colonialistes, les impérialistes et leurs suppôts de l'intérieur pour nuire à l'œuvre grandiose d'indépendance vraie de notre pays réalisée par Soundjata 1er de Côte-d'Ivoire !!!

Mais tout cela n'est en réalité qu'envie, jalousie et haine gratuite !

Ils se ressemblent tous, ces génies supposés qui veulent confisquer le pouvoir. Leur seule ressource : le mensonge et la négation de la réalité.

N'est-ce pas ce qu'a voulu faire le président de ce pays ami et frère qui voulant accaparer le pouvoir niait l'existence de la famine dans son pays en s'abritant derrière une souveraineté ridicule, anachronique et désuète de ce pays ? Heureusement que les Forces conscientes de la nation préoccupées par le sort du peuple ont délivré leur pays de cette folie et de ce délire sataniques qui allaient recouvrir ce pays d'un immense linceul.

Monsieur Pierre kipré a raison d'être agacé par le professeur Niamkey car sachant qu'il fait partie de ceux qui écrasent et spolient le peuple à travers des actions et des manifestations dont le poids financier est supporté par ce peuple, monsieur Niamkey Koffi est cet œil ouvert au fond des cieux funèbres qui le regarde fixement. Monsieur Kipré a la conscience troublée et ses rodomontades n'y changeront rien !

Doubé Binty
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