Vote à l`université de Cocody, hier : Le film d`une journée marathon

Le premier round de l'élection du président de l'université de Cocody a mobilisé, hier, toute la communauté pédagogique.

Présidence de l'université de Cocody. Il est 9h. Le co-listier de la candidate Bakayoko Ly Ramata, le professeur Aphing, arpente la salle des conseils pour cocher son bulletin de vote. Il est le premier candidat à opérer son choix. Lui qui craignait des troubles, est à présent rassuré. « Tout se passe bien pour l'instant ». Comme lui, de nombreux votants n'ont pas voulu se faire conter le rendez-vous tant attendu. 68 personnalités extérieures, au nombre desquelles, le ministre Désiré Tagro et le directeur général de la Douane, Alphonse Mangly, se sont adjointes aux 302 universitaires habilités à voter, comme le veut la tradition. Assis sur des chaises, ils pénètrent à tour de rôle dans la salle, sous l'œil vigilant d'agents des forces de l'ordre, mobilisées pour l'occasion. Pendant ce temps, des étudiants font la parade dans les environs. Ils chantent, dansent, applaudissent. L'un d'eux s'exclame : « ce soir, c'est la victoire ! ». Mais il ne précise pas l'identité du candidat victorieux. Certains staffs ont commandé des repas dans des restaurants pour leurs votants. C'est le cas ici, au maquis qui jouxte le Curat. Dix électeurs viennent de terminer leur repas.

La plupart d'entre eux ont opté pour le poisson frit. Dix autres sont attendus par la tenancière qui se frotte les mains. Cap sur les différents quartiers généraux. Point de musique. La ferveur des jours précédents a fait place à une certaine tension. Même s'ils ne l'avouent pas, les candidats ne sont pas si sereins.

Des plats succulents pour certains votants

Le professeur Bakayoko Ly Ramata, dans son ensemble tailleur, reste enfermée dans son bureau de vice-présidente, situé à quelques pas de la salle de vote. Elle décline poliment les interviews. Mais dans son écurie, on est sûr d'aller au deuxième tour, avec une avance sur l'adversaire. Le prof Aloko est plus détendu. Il croit jusque là à sa victoire.
16h30. Le dépouillement prévu pour 18h n'est plus loin. Dans son bureau de l'Institut de géographie tropicale(IGT), le doyen de l'IGT répète : « ce soir, nous allons danser ». Sa secrétaire, elle, croise, les doigts. Même le professeur Aké N'gbo, donné favori dans les couloirs, n'ose pas se prononcer avant la proclamation des résultats. Il affiche tout de même un sourire gracieux. « Je parlerai après le résultat », promet-il. De temps en temps, le professeur Kitia Touré, porte-parole du candidat Djédjéro, fait son apparition à la présidence. L'entourage du candidat Diomandé Mohenou Isidore maintient la discrétion. Aucun co-listier n'est visible parmi le parterre d'universitaires. Il est 17h. L'heure fatidique approche. L'esplanade reçoit de plus en plus de monde. A la fermeture du bureau de vote, c'est la grosse artillerie côté sécurité. On assiste au renforcement des hommes en treillis. Tout le monde est prié de reculer, excepté les reporters. Un camion de police gare devant l'escalier. Des hommes en descendent avec des boucliers et des casques. Les journalistes sont priés de se déplacer pour des raisons sécuritaires. La tension monte. Les visages prennent des airs graves. Etudiants, collègues, amis et connaissances des postulants envahissent la zone. Pendant ce temps, des bruits de tambours se font entendre depuis la faculté des Sciences économiques. 20h 20. C'est l'heure de la libération. Sur 370 votants prévus, 347 bulletins sont validés. 159 électeurs ont donné leurs voix à Aké N'Gbo. 110 votants ont choisi Ly Ramata. La course continue entre ces deux-là. Rendez-vous est pris le 14 mai. Pour le second et dernier tour.

Nesmon De Laure