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Économie Publié le mardi 11 mai 2010 | Fraternité Matin

Développement : La Côte d`Ivoire à l`exposition universelle Shangaï 2010

Monsieur le directeur général, vous organisez, en marge de l’Exposition universelle Shanghai 2010, un forum de promotion des matières premières ivoiriennes. Quelles en sont les raisons?

L’Afrique a besoin d’un développement définitif, de technologie et de formation de ses hommes. La Chine peut assister la Côte d’Ivoire dans cette nouvelle vision: une Côte d’Ivoire décomplexée, ouverte à de nouveaux partenariats émergents, qui souhaitent l’accompagner dans cette politique d’industrialisation et de transformation de nos matières premières.

La Chine bénéficie d’une technologie adaptée aux pays en voie de développement comme la Côte d’Ivoire. Cette technologie a des coûts de production intéressants. C’est pour cela qu’après avoir reçu un mandat du commissariat général de l’Exposition universelle Shanghai 2010, nous organisons des forums thématiques au sein du pavillon Côte d’Ivoire à Shanghai: le forum de promotion des matières premières et des grands projets d’infrastructures économiques pour l’industrialisation de la Côte d’Ivoire du 17 au 21 mai 2010, le forum de promotion de l’habitat et de l’urbanisation du 4 au 10 août 2010 et enfin, le forum de l’économie et de la promotion des matières premières agricoles pour la transformation du 4 au 10 octobre 2010.


Vous qui avez décidé de miser sur une relation Côte d’Ivoire – Chine, quel est le bien-fondé de cette coopération?

La Côte d’Ivoire a des partenaires historiques comme la France. Pays qui, à partir de la colonisation, est son partenaire le plus important, culturellement et économiquement. Mais aujourd’hui, le monde s’ouvre et la Côte d’Ivoire a besoin de s’ouvrir à d’autres pays. Alors, elle doit traiter avec des partenaires émergents en ayant une nouvelle vision, une nouvelle approche de la coopération internationale. Quelle est l’importance de la relation avec la Chine? La Chine est un pays continent avec son milliard d’habitants qui intéresse tous les pays du monde, étant donné que c’est un débouché important, une population importante dont le pouvoir d’achat est croissant en permanence. La Côte d’Ivoire ne doit pas manquer ce partenariat qui pourrait lui apporter beaucoup de bénéfices.


La Côte d’Ivoire est-elle vraiment prête pour ce partenariat avec ce géant qui fait peur même aux puissances occidentales?

La Côte d’Ivoire ne devrait pas éviter la Chine. Ce grand pays n’est pas l’ennemi de l’Afrique. Nous devons nous inspirer de son mode de développement original, et être à la recherche d’un nouveau modèle.

Certains parlent de “capitalisme sans capitaliste”, d’autres de “forme bricolée de capitalisme”, et d’autres encore de “capitalisme d’Etat”. Le poids de l’Etat dans les grands choix stratégiques ne fait guère de doute. Il est tout aussi évident que la volonté politique de conserver une maîtrise des affaires nationales, constitue l’une des clés du système.

Je pense que nous devons, nous pays africains, adopter une politique d’Etat de développement avec des stratégies précises: une politique d’industrialisation, une refondation de l’enseignement technique avec une maîtrise de la technologie. Nous avons besoin d’avoir une vision de coopération avec une volonté d’industrialiser notre pays afin de profiter de cette technologie asiatique prometteuse dans l’avenir.



Vous qui connaissez parfaitement la Chine, qui avez tant investi dans ce pays, quelles seront les étapes dans la relation sino-ivoirienne dans les années à venir?

Nous devons méditer cet adage de Confucius, philosophe chinois (521-479.avant Jésus-Christ):

«Si vous pensez en termes d’une année, semez des graines;

Si vous pensez en dizaines d’années, plantez un arbre;

Si vous pensez en centaines d’années, éduquez le peuple».

L’expérience de la Chine, dans ce dernier quart de siècle, montre aisément que la voie chinoise est adaptable à la Côte d’Ivoire. Sur la base d’un projet d’industrialisation, la Côte d’Ivoire peut s’inspirer du modèle chinois qui a commencé en 1979 avec l’ouverture de la Chine au monde extérieur sous Deng Xiaoping.

Nous devons cependant être plus pragmatiques et plus prudents dans cette collaboration avec la Chine. Nous devons, nous aussi cadres africains, nous interroger sur le modèle de développement économique, social et culturel dont l’Afrique a besoin.

C’est pour cela que la réforme des entreprises d’Etat est une nécessité. Car réforme et transformation sont indispensables et vont de pair; faute de quoi, le processus de développement se plombera et échouera. Si cette réforme est bien conduite, le développement économique sera présent.



Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les clients, les entreprises qui vous contactent pour traiter avec la Chine?

La République populaire de Chine est un pays en pleine transition difficile entre deux systèmes économique et politique. Les contradictions abondent. “En Chine, tout ce qu’on dit est vrai mais le contraire l’est aussi”, disait un ami diplomate ivoirien.

Il est courant d’entendre que les Chinois ne suivent pas la même logique que les Africains ou les Européens. C’est vrai. A la différence de la logique occidentale qui est panoramique, la logique chinoise est celle d’un itinéraire possible, par enchaînement d’étapes. L’espace de la réflexion, de la négociation ne sont pas définis et clos a priori.

C’est pour cela que le cabinet PKD Conseil, cabinet multiculturel - installé à Shanghai (Chine) et à Abidjan (Côte d’Ivoire) - propose son expertise dans la pratique des affaires aux entreprises africaines ou chinoises intéressées à travailler ensemble dans tous les secteurs d’activité. Dans ce cadre, nous sommes en train de préparer un accord de coopération entre le Port autonome d’Abidjan et le port de Shanghai, le plus gros port du monde avec sa capacité technologique.



Comment la Côte d’Ivoire est-elle perçue en Chine?

En Chine, la Côte d’Ivoire n’est pas encore connue comme l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Angola et la Somalie. L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Chine et nous avons décidé d’œuvrer chacun de son côté par rapport aux instruments dont chacun dispose, de promouvoir la Côte d’Ivoire en Chine, en présentant l’image d’un pays audacieux. Ainsi, mon cabinet a déjà organisé, à Shanghai, un forum de promotion de matières premières pour l’industrialisation de la Côte d’Ivoire sous le haut patronage du Président de la République de Côte d’Ivoire.

Interview réalisée par F. M. Bally
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