Ce n’est pas une partie de patin à roulette. Les élections à la présidence de l’Université de Cocody, dont le second tour est prévu pour le vendredi prochain, s’annonce des plus disputés. Après le premier tour qui a mis aux prises cinq candidats aux grandes ambitions pour sortir l’Université de Cocody du marasme ambiant qui le rive au sol, restent dans la course deux candidats de taille. Les professeurs Aké N’gbo ex-doyen de l’UFR des sciences économiques et gestions et Bakayoko Ly Ramata vice-présidente sortante de la Présidente de l’Université de Cocody, dont nous avons approché l’état-major à 48 heures du second tour de l’élection pour s’imprégner de l’ambiance qui y règne. « Nous sommes au travail, pour nous, le second tour égal remise de boules à zéro, nous intensifions notre approche de proximité auprès des collègues et des électeurs extérieurs » nous confie d’entrée le Pr. Atta Koffi Lazare vice-doyen de l’UFR de sciences de l’homme et de la société. Face à un candidat que le monde universitaire présente comme le Casque bleu de service de la première dame, Simone Ehivet Gbagbo, Ly Ramata présidente de la commission régionale d’experts du Bureau Afrique de l’ouest de l’Agence universitaire de la francophonie, mise sur un son programme cohérant et innovant, mais surtout la haute intelligence des animateurs du temple du savoir pour une démarcation lucide entre l’académie et la politique politicienne. « L’universitaire a une haute conscience de sa personnalité, et on ne saurait le manipuler à coup de billets de banque », lance un autre membre de l’Etat-major. Ensuite place aux grandes idées de la candidate qui a une décennie de gestion de la vice-présidente de cette université. Contrairement à son adversaire, elle promet une « gestion rigoureuse, rationnelle et participative pour rendre l’université performante à travers l’utilisation à grande échelle des technologies de l’information et de la communication ». Autre point saillant de son programme, la modernisation de la scolarité, à travers la création dans chaque UFR, d’un service de scolarité équipé en réseau avec ses différents services, mais surtout le développement d’un système de gestion de données académiques. Lequel permettra la maîtrise de l’offre de formation et d’inscriptions et de réinscriptions pédagogiques. Une façon d’éradiquer le phénomène des 45 millions d’étudiants fictifs. En matière de recherches scientifiques, la candidate pour « une université citoyenne » veut mettre en place une politique de recherche incitative, parvenir à des pôles thématiques en lien avec les préoccupations et les priorités nationales de recherche, aussi détecter des projets innovants dans tous les domaines et disciplines. Pour le personnel administratif, elle envisage des actions concrètes pour améliorer les conditions de vie et de travail. Une université ouverte sur le monde du travail reste une autre préoccupation majeure pour la liste du Pr Bakayoko Ly Ramata. C’est donc un programme minutieusement très fouillé que nous avons redécouvert avec de nouvelles approches innovantes pour guérir l’Université de Cocody de son mal pernicieux qu’elle traîne depuis près d’une décennie.
Moussa Keita
Moussa Keita